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Il marchait dans les rues enneigées, dans le calme et le silence de cette matinée. Il était sorti se promener dans la capitale, pendant l’un de ses temps libres, et était retourné dans l’un des quartiers que Lazuli lui avait faits visiter. Il admirait l’architecture des bâtiments de la ville et appréciait l’atmosphère, bien qu’il devinât que cet air tranquille n’ait pas tout à fait une origine naturelle. Snezhnaya était un pays qui ne lui déplaisait pas, et il avait été surpris de découvrir qu’il aimait s’y rendre et admirer ses paysages. Il comprenait que Lazuli lui en parle avec tant d’affection et de douceur dans le regard, et même si ses vastes étendues claires pouvaient sembler désolées comparées à sa terre natale de Mondstadt, il avait envie d’y aller davantage et de les explorer.
Alors que le capitaine suivait une petite rue où il était seul, son esprit l’avertit et il para un coup sans même se retourner. L’éclat du métal résonna entre les façades et il s’écarta. Passant en garde, il fit face à son adversaire. C’était une silhouette vêtue de noir au visage dissimulé dans le bas. Elle se prépara à son tour et d’autres ombres émergèrent des rues alentour. Le soldat se retrouva encerclé, ignorant les motivations de ses assaillants. La partie s’annonçait compliquée.
Il engagea le combat avec son premier opposant et les autres s’approchèrent. Entouré par des lames, il mit toutes ses forces dans la lutte, mais il allait vite être submergé. Il refusait de se résigner, et pourtant il savait que ses chances de succès étaient presque inexistantes. Il serra les dents et activa son œil divin. La décharge d’énergie surprit ses adversaires, mais ils se ressaisirent vite et relancèrent l’offensive. Le garde passait des parades aux attaques à une vitesse soutenue, il parvint à éliminer quelques combattants, et continua à chercher vainement une échappatoire. Alors que deux attaquants allaient lui porter un coup dangereux, une ombre blanche chuta au milieu de l’affrontement et les bloqua. Elle commença à passer avec agilité entre les ennemis et les élimina avec une vitesse impressionnante. Bientôt, il n’en resta plus que trois face à elle, elle les repoussa loin du défenseur et en transperça un, puis un deuxième. Le dernier, une jeune femme à l’air déterminé, lui opposa plus de résistance. Le nouveau combattant usa d’une série habile et parvint à la mettre en difficulté. Elle dévia un coup et il atteignit ses jambes. Avec un cri de douleur, elle recula puis tomba à genoux. Tournant le dos au capitaine, le vainqueur s’avança vers elle, la lame dégainée. L’air désespéré et plein de colère, l’ennemie lui lança :
« Usurier Blanc ! Ne cesseras-tu jamais de t’opposer à nos projets ? Avant de m’achever, révèle-moi au moins ton visage. »
Comme il ne répondait pas, elle reprit d’un ton accusateur :
« Tu as tué mon aimé, tu me dois bien ça ! »
Le combattant s’arrêta devant elle et baissa le regard vers elle. Il porta la main à son masque et, lentement, le retira. La surprise se dessina sur les traits de la vaincue.
« Une femme ? »
L’autre ne répondit rien. Elle esquissa un sourire amer et baissa la tête. L’épéiste prépara son coup et dit dans un murmure :
« Ne serait-ce que par égard pour ta valeur. »
Elle l’exécuta d’un mouvement vif et sans douleur. Le corps s’effondra dans la neige et son sang commença à s’y répandre. Après un temps, l’agent se tourna vers le garde, son masque toujours en main. Celui-ci la reconnut avec stupeur.
« Lazuli ? »
L’air triste, elle acquiesça. Il avait entendu parler de cet envoyé des Exécuteurs renommé et redouté par tous, mais il ne se serait jamais douté que ce serait elle. D’un ton mélancolique, elle prit la parole :
« C’est le rôle que j’ai choisi pour servir ma cause. Me promets-tu de garder le secret ? »
À la fois peiné sans savoir pourquoi et conscient de l’importance de ce moment, il répondit avec sérieux :
« Je te le promets. »

Lazuli - Cycle deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant