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Elle marchait dans les rues enneigées, profitant de l'air frais qui l'entourait. Après quelques semaines, elle était enfin complètement rétablie, et était sortie se promener dans la ville. Même si c'était un peu risqué, elle y était allée seule et sans dissimuler particulièrement son identité, vêtue d'une robe assez jolie mais plutôt simple, et coiffée dans apprêts particuliers. Elle portait un livre contre elle, enveloppé de deux tissus précieux, et avançait avec un léger sourire aux lèvres. Après un moment, elle arriva à des rues qu'elle reconnut et pressa le pas. Elle se rendait à un endroit précis et espérait pouvoir y accomplir quelque chose. Elle sortit sur une petite place où se trouvait une statue grise. Deux enfants étaient en train d'y jouer non loin de là, elle sentit son cœur faire un petit bond et serra le livre contre elle. Après une hésitation, elle les appela :

« Lucio ! Flavia ! »

Ils arrêtèrent leurs activités et se tournèrent vers elle, et après un temps ils s'approchèrent, intrigués. Quand ils s'arrêtèrent devant elle, tous trois échangèrent un regard, les deux enfants se demandant qui était cette personne qui connaissait leur nom, et la jeune femme cherchant comment commencer la conversation. Elle finit par esquisser un sourire et prit la parole :

« Je suis venue de la part de l'Usurier Blanc, vous vous souvenez de lui ? »

Le petit garçon acquiesça tandis que sa grande sœur la fixait plus attentivement. Elle la reconnut et s'exclama :

« Tu es la princesse du palais !

- Oui, rougit-elle, même si je ne suis pas vraiment une princesse. Je m'appelle Lazuli. »

Elle s'interrompit pour se mettre à leur hauteur et elle leur tendit ce qu'elle avait apporté.

« Il m'a demandé de vous apporter ceci de sa part.

- C'est pour nous ? demanda Lucio innocemment.

- Oui, c'est pour vous. C'est un cadeau. »

La petite fille le prit sans s'effaroucher et admira les étoffes avant de les retirer de ce qu'elles protégeaient.

« Oh, un livre d'histoires ! s'émerveilla-t-elle.

- Ce sont des contes de princesses et d'aventuriers, et vous pouvez garder un tissu chacun, et en faire ce que vous voulez.

- Merci. » dit le plus jeune avec son air timide.

Il les prit sur le bras de sa sœur et les admira, il y en avait un bleu et un vert, et ils brillaient légèrement.

« Alors tu es son amie ? reprit Flavia.

- On peut dire ça comme ça. répondit Lazuli avec un sourire pour cacher son embarras.

- Et tu vis vraiment au palais ?

- Pas exactement, j'habite dans une demeure à côté. Mais j'y passe beaucoup de temps.

- Tu as de la chance ! Qu'est-ce que tu y fais ?

- Eh bien, je parle à des gens, je rencontre des amis, ou je me promène dans les jardins.

- Et tu y fais tes missions aussi ! Tu crois que tu es un meilleur agent que l'Usurier Blanc ?

- Qui sait ? » s'amusa-t-elle.

À ce moment, ils furent rejoints par un jeune homme un peu moins âgé que Lazuli.

« Vous étiez là, commença-t-il en parlant aux deux enfants, vous étiez sortis jouer dehors ? »

Il reconnut la demoiselle et la surprise passa sur ses traits. Il s'inclina et reprit :

« Oh, mes salutations... Madame... puis-je vous demander ce que vous faites ici ? »

Il hésitait, il ne savait visiblement pas comment s'adresser à elle. Elle se releva avec un sourire rassurant et répondit :

« Ne t'en fais pas, tu n'as pas besoin de me traiter avec tant de respect. Et tu peux me tutoyer. »

Il eut un air incertain et chercha que dire, mais parut plus détendu. Une voix appela depuis le côté de la place et les trois frères et sœur tournèrent la tête :

« Silvio ! »

Leur mère arriva et confirma :

« Tu es avec eux ? J'aurais dû me douter qu'ils seraient là. »

Elle considéra la jeune femme et demanda :

« Qui est-ce ? »

Celle-ci prit un ait avenant et se présenta :

« Je suis Lazuli. Enchantée de faire votre connaissance.

- Vous venez du palais ? déduisit-elle avec un air soucieux.

- Oui. Excusez-moi d'avoir rendu visite à vos enfants sans vous consulter auparavant. »

Lazuli comprenait que ce soit inquiétant qu'une personne de ce lieu vienne par deux fois voir sa famille, en particulier quand il s'agissait de l'agent le plus craint du pays et d'une proche de l'un des Exécuteurs. Pour se faire pardonner, elle reprit d'un air aimable :

« Était-ce l'heure de rentrer pour eux ?

- Oui, ils ont des choses à faire. dit-elle, toujours déconcertée.

- Je vois, en ce cas je vais m'en aller aussi.

- Voulez-vous que je vous raccompagne ? » proposa Silvio.

Elle apprécia qu'il ait cette présence d'esprit, après tout personne n'était au courant qu'elle savait se battre, et il devait vouloir éviter qu'il arrive quelque chose à un membre de l'entourage des Exécuteurs.

« Je veux bien, si cela ne vous dérange pas. accepta-t-elle avec un sourire.

- On peut venir nous aussi ? demanda immédiatement sa petite sœur.

- Le palais n'est pas très loin, je n'y vois pas d'inconvénient si votre mère est d'accord. »

Celle-ci ne semblait pas s'y opposer et dit simplement :

« Je vous attends à la maison.

- Merci ! se réjouit Flavia.

- Trop bien. » ajouta Lucio.

L'aînée s'en retourna et les quatre autres se mirent en chemin dans les petites rues tranquilles. Pendant qu'ils marchaient la petite fille demanda :

« Dis, tu reviendras nous voir ?

- Si je le peux, et si votre mère veut bien, je le ferai avec plaisir.

- Super ! Et l'Usurier Blanc ?

- Je ne pense pas. Il est très occupé.

- Oh. C'est dommage.

- C'est peut-être mieux ainsi, tu sais. »

Elle échangea un regard entendu avec son grand frère, qui esquissa un léger sourire. Après un moment ils parvinrent sur la grande place devant le palais. Ils s'arrêtèrent, et Lazuli se tourna vers les trois autres.

« Merci d'avoir fait ce chemin avec moi. Rentrez bien tous ensemble.

- Prenez... prends soin de toi. répondit Silvio.

- Toi aussi ! lui dit-elle avec un sourire.

- Au revoir, Lazuli ! » dirent les deux plus jeunes.

Par jeu, elle leur fit une révérence, puis se détourna pour se diriger vers le palais.


Lazuli - Cycle deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant