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« Leur présence se fait de plus en plus manifeste. Je pense qu’il va falloir que j’agisse d’une façon ou d’une autre avant qu’eux ne tentent quelque chose. »
Le Dottore, Pantalone et Lazuli étaient réunis dans une des salles des quartiers des Fatui, et discutaient devant une table sur laquelle étaient répartis des documents et des plans. La plupart d’entre eux étaient des rapports, des relevés d’informations, et des cartes de lieux des environs.
« Peut-être qu’ils sont au courant que tu as commencé une nouvelle invention, suggéra le banquier, et qu’ils espèrent encore pouvoir te la voler.
- Oui, approuva le scientifique, je remarque de plus en plus de Tisserands aux abords de mon laboratoire, ils se rapprochent peu à peu. Est-ce que tu pourrais me prêter Lazuli pour aller les éliminer ?
- Dottore, protesta immédiatement l’agent, je pense que vous pouvez très bien le faire tout seul ! Vous n’avez qu’à envoyer vos clones, non ?
- Mais j’ai besoin de tous ceux sur place pour m’aider pour mes expériences. Si c’est le danger qui te fait peur, je peux venir avec toi, mais seulement en personne.
- Non, merci. Je sais que raconter des inepties est l’une de vos méthodes pour achever les gens, mais je ne veux pas avoir à vous entendre encore me dire ce que vous espérez de moi. Et si vous pouviez envoyer plus de clones, ce serait pire. »
Elle échangea un regard avec Pantalone, qui la considéra d’un air embarrassé. Celui-ci se tourna vers son ami et remarqua :
« Tu pourrais demander à des Usuriers à sa place.
- Mais elle est plus efficace.
- Je suis sûre que si les ennemis sont abattus un quart d’heure plus tard, cela ne portera aucun préjudice à votre œuvre. objecta-t-elle.
- Tu voudrais prendre le risque ? »
Elle chercha une réplique pendant qu’il la regardait avec un sourire. Regrator soupira et prit la parole :
« Je pense moi aussi que ce serait mieux d’envoyer l’Usurier Blanc pour cette élimination. Cela permettrait de marquer le coup, puisque nous sommes en train de supprimer les derniers résistants.
- Pantalone ! »
Il se tourna vers elle avec une expression de regrets, et déclara :
« Je suis désolé, pour cette fois il a raison.
- Pas pour les bons motifs… dit-elle avec une moue.
- Je sais, mais au moins tu pourras te débarrasser de ça pour revenir au plus vite. Si tu veux, je te laisserai choisir la prochaine mission.
- … D’accord. »
Il esquissa un sourire et lui caressa la joue.
« Dis donc, commenta le Dottore avec un air amusé, vous vous permettez des manifestations devant moi. »
Son ami se tourna vivement vers lui et menaça :
« Je te conseille de te taire, sinon j’enverrai Lazuli saboter ton invention après.
- C’est bon, j’ai compris, je n’ajoute rien.
- Je ne prendrai pas le risque de mettre un pied dans son laboratoire, signala celle-ci, mais ça ne me dérangerait pas de le faire.
- Tu es bien sévère avec moi.
- Tu as ce que tu mérites. » dit son confrère.
Il laissa passer un temps, puis ajouta :
« Je dois aller chercher des documents, je m’absente un instant. »
Dès qu’il fut sorti, le Dottore s’adressa à Lazuli :
« Tu es vraiment belle, aujourd’hui.
- Vous n’allez pas commencer. le prévint-elle.
- C’était juste un compliment, tu n’as pas à te refermer au moindre mot que je t’adresse.
- Je sais que vous allez en faire suivre d’autres, j’ai l’habitude. Alors permettez-moi de vous désamorcer dès maintenant : que ce soit avant d’être en couple avec lui, ou maintenant que je suis la compagne de Pantalone, je n’ai jamais voulu de vous.
- Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? demanda le scientifique avec un air faussement jaloux.
- Mon amour.
- C’était direct. Mais à part ça ? Si c’est la richesse que tu veux, saches que je n’ai pas à la lui envier, si tu recherches la sécurité, je peux te l’offrir, si tu es attirée par l’intelligence, je mettrai à ta disposition tout mon savoir, et si tu es attentive à l’apparence, tu sais que tu n’as pas à t’en faire.
- Dottore, je vois que vous n’avez vraisemblablement jamais été amoureux pour me demander de décrire ce sentiment, ce n’est pas quelque chose qui se comprend entièrement, et puis je n’ai pas envie de vous décrire ce qui me plaît chez lui.
- Oh, mais si, je le suis toujours de toi, et je sais ce que l’on ressent. »
Lazuli savait qu’elle allait regrette sa question, mais elle la posa quand même :
« Dans ce cas, qu’est-ce que vous aimez chez moi ?
- Tu es belle, premièrement, et tu es devenue plus magnifique en grandissant, et tu possèdes une innocence lumineuse et désarmante, il n’y a qu’à voir comment Pantalone est sans défenses devant, il ne peut rien faire, et je ressens quelque chose de semblable. Ta pureté est attirante, et je voudrais la posséder, mais je sais que comme lui je ne pourrai jamais la saisir et encore moins me l’approprier. Tu es fascinante, Lazuli. »
Il s’approcha un peu d’elle, elle fit un pas en arrière et éleva une main pour l’arrêter, puis la porta à son front et baissa la tête. Elle était déstabilisée par ce qu’il lui avait avoué, elle ne savait que dire et ne lui en voulait même pas en un sens. Elle aurait aimé pouvoir répliquer vivement, mais les mots lui manquaient, elle n’avait pas conscience de ce qu’il venait de lui révéler auparavant et devait l’assimiler. Elle se reprit et releva le regard vers lui, déterminée.
« Très bien, quelque chose est faussé. »
Pantalone revint à ce moment, l’interrompant. Il les regarda et devina tout de suite la situation :
« Il t’a encore importunée ?
- Je n’ai même pas envie de te répéter ce qu’il m’a dit. »
L’Exécuteur les rejoignit et se plaça entre eux avant de se tourner vers son ami avec un air menaçant :
« Dottore, il me semble que tu as une nouvelle invention à concevoir, tu ne voudrais pas perdre encore des parts de budget ? Fais attention à ce que tu dis.
- J’ai été plutôt honnête, cette fois-ci.
- Tu es surtout hors de propos. »
Regrator soupira.
« Revenons à la mission. J’ai apporté des listes de données, et j’aimerais que tu les étudies avant d’y aller, Lazuli.
- D’accord, dit-elle en s’approchant pour voir, les documents qu’il avait posés sur la table, j’imagine que ce sont les renseignements sur leurs dernières armes.
- Oui, avec d’autres informations utiles. Tu ne seras pas surprise en les découvrant, ces investigations ont été confiées à d’autres Usuriers comme je t’avais donné d’autres missions, mais c’est dans la continuité des recherches que tu avais menées.
- Ils se munissent de moyens plus dangereux, observa-t-elle d’un air songeur, on sent qu’ils vont résister jusqu’à la fin.
- Vous aurez besoin que je t’accompagne ? s’enquit le Dottore. Si la sécurité t’inquiète je peux me battre à tes côtés. J’ai déjà vaincu un dragon, je suis en mesure de t’aider.
- Non, merci. Le nombre n’est pas un problème, et j’ai de quoi les éliminer sans difficultés.
- Tu es sûre ?
- Dottore… intervint Pantalone.
- Bon, d’accord. Bonne chance pour ta mission, Lazuli.
- Ça va être l’ordre que j’accomplirai le plus rapidement de mon existence. » soupira-t-elle.
Regrator esquissa un sourire d’encouragement, et lui prit la main.

Lazuli - Cycle deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant