Lazuli - Cycle deux

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Les rayons du soleil traversaient la verrière, et éclairaient l'intérieur d'une lumière immaculée. Sous sa coupe étaient rassemblées des centaines d'ailes blanches qui battaient avec une élégance pleine d'énergie. C'était le lieu où étaient gardées les chouettes des neiges de la Tsarine, dont elle s'occupait avec une attention particulière. Ce jour-là elle s'y était rendue avec Lazuli, pour lui présenter l'endroit.
« C'est magnifique ! s'émerveilla la jeune femme.
- J'aime beaucoup ces animaux, sourit l'Impératrice, et je viens ici aussi souvent que je peux pour en prendre soin. »
Elle était vêtue d'une robe aussi pure que les oiseaux qui évoluaient autour d'elle, qui la mettait en valeur d'une façon resplendissante. Sa cadette quant à elle portait une robe bleu foncé et blanche dont la simplicité répondait à celle de son hôte. Toutes deux avaient une chouette sur le bras, et celle de Lazuli se tenait tranquille et l'observait tandis que celle de l'Impératrice bougeait régulièrement la tête pour venir se frotter à elle et étendait ses plumes.
« Je ne savais même pas que cet endroit existait, reprit l'agent avec admiration, on croirait qu'il est tout droit tiré d'un rêve.
- C'est un peu mon repaire secret. Je m'y rends pour me reposer des activités de la cour ou pour m'isoler. C'est pour cela que je voulais te le montrer. »
Touchée, Lazuli ne sut que répondre. La Tsarine la considéra avec bienveillance avant de continuer à expliquer :
« Seuls quelques rares soigneurs sont autorisés à veiller sur elle, et de temps en temps je viens m'en occuper personnellement. Et j'envoie une dame de compagnie de confiance pour l'entretien du jardin. Je m'assure que mes chouettes aient un bon traitement, elles ont toutes un nom.
- Toutes ? s'étonna sa compagne.
- Oui, toutes. » confirma-t-elle en inclinant la tête.
La jeune femme regarda autour d'elle pour observer à nouveau la volière. Le jardin s'étendait au sol, constitué de plantes assez simples, à la dominante vert clair, sous des parois de verre soutenues par une armature fine décorée de métaux précieux. Dans les étages, de nombreux perchoirs faits du même matériau se déployaient en arabesque pour accueillir les chouettes. Celles-ci s'y posaient, volaient dans le vaste espace pareil à un ciel, voltigeaient entre les obstacles qu'ils créaient, ou venaient jusqu'au sol et se rassemblaient en petits groupes. C'était un lieu féérique, qu'elle ne se lassait pas de contempler.
« Elles me rappellent un temps lointain, continua l'Impératrice, et une activité que j'aimais pratiquer. La chasse au vol équestre.
- Vous voulez dire que vous aviez des chevaux ?
- Oui. » sourit-elle avec amusement.
Elle donna d'un mouvement du bras une impulsion à sa chouette qui s'envola pour rejoindre le ballet aérien. Celle de Lazuli n'attendit pas son signal et déploya rapidement ses ailes, la surprenant. Voyant son air déconcerté, la Tsarine partit d'un rire léger dans lequel elle la rejoignit. Après cela, la cadette prit à nouveau la parole :
« Des chevaux... Je n'en ai croisé que dans les livres, et cela me fait rêver.
- S'ils réapparaissent un jour, promit la souveraine, je t'apprendrai à les monter. »
Lazuli la considéra, l'air de dire :
Vraiment ?
Comme elle hochait la tête, elle sentit ses joues se réchauffer et s'exclama :
« Merci ! »