59

10 0 0
                                    

« Alors, que vas-tu choisir ?
- Je ne sais pas, il y a beaucoup de couleur et de motifs différents.
- Et tu vas encore une fois garder le bleu, le blanc et le noir ?
- Dis donc, serait-ce de la moquerie que je décèle dans ton ton, Pantalone ?
- Pas du tout, seulement de l’affection. »
Avec un sourire diverti, il s’approcha d’elle alors qu’elle examinait les tissus disposés dans le salon. Elle était venue les choisir pour sa prochaine robe avec sa suivante, et il l’avait rejointe car lui aussi allait se faire confectionner un costume. La Porte-Miroir se tenait au fond de la pièce, attendant que la demoiselle lui indique ce qu’elle décidait. Les deux partenaires continuaient à discuter avec légèreté tout en évaluant les matériaux et les motifs.
« C’est rare que le couturier laisse ses tissus ici. remarqua-t-il.
- Il a dit qu’il était très occupé avec le bal à venir et qu’il me laissait choisir. Il reviendra demain pour les récupérer et proposer les modèles pour les coupes, et je lui ai dit qu’il n’avait pas à s’inquiéter.
- Devrais-je le faire prévenir que finalement je suis venu choisir en même temps que toi ?
- Ça ira, je l’ai prévenu que tu voudrais peut-être te joindre à moi, et il m’a assuré qu’il avait pensé à cette éventualité. Il aura tout prévu quand il repassera ici.
- Comme tu es prévoyante, une vraie maîtresse de maison. »
Elle se tourna vers lui et ses joues devinrent roses. Il la considéra d’un air amusé avant de commenter :
« Tu es si facile à surprendre.
- Te exagères, protesta-t-elle, tu le fais exprès.
- Oui, et c’est amusant. »
Sans un mot, elle lui lança une pièce. Il l’attrapa sans difficulté, puis eut un sourire en coin.
« Oh, vraiment ?
- Oui, vraiment. » affirma-t-elle.
Il haussa légèrement les épaules et elle soupira avec le même air que lui. S’intéressant à nouveau à ce qu’ils avaient devant eux, elle reprit :
« Et si nous revenions à nos tissus ?
- Très bonne idée, il ne faudrait pas perdre de temps sur les choses que nous avons à faire.
- Tout à fait. Et si nous choisissions des tenues assorties cette fois-ci ?
- Tu prends des risques.
- Qui ferait le rapprochement ? Ils savent que nous appartenons à la même maison, cela n’aurait rien d’étonnant. Et de ce que j’ai entendu, la majorité des rumeurs pense que je suis un membre de ta famille.
- Tout de même, je préfèrerai éviter les signes si évidents.
- Bon, d’accord. »
Ils revinrent à la réflexion sur leurs choix. Elle continua, toujours penchée sur les tissus :
« Au fait, lors de la précédente mission je n’ai pas réussi à garder le dernier en vie assez longtemps et j’ai dû l’éliminer avant d’avoir toutes les informations. Ça constitue un problème ?
- Non, ce n’était pas très important. Et nous allons pouvoir les obtenir avec les autres. Ne t’en fais pas, tu as bien fait ton travail.
- Merci. »
Elle se releva et lui sourit. Il s’approcha et la prit par la taille, son air s’éclaira davantage et elle le regarda avec douceur. Il se pencha vers elle pour l’embrasser et elle lui répondit en fermant les yeux, profitant de ce moment. Quand il s’écarta il lui dit sur un ton de confidence :
« Une couleur en commun, pas plus. »
Des étincelles s’allumèrent dans ses yeux et elle hocha la tête. Elle se tourna vers sa suivante et lui annonça :
« Je vais déjà prendre de l’indigo ! »

Lazuli - Cycle deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant