Chapitre 17

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- Quel crétin ce type ! Il ne te mérites pas. Et puis franchement, baiser quelqu'un et ne pas assumer derrière c'est quoi ce type ? Un vrai salopard !

Au téléphone avec ma meilleure amie, je me décharge de toutes mes émotions négatives.

Je lui raconte depuis le début tout ce qui s'est passé.

Maintenant elle est déchaînée contre lui. Hors d'elle, elle l'insulte de tous les noms d'oiseauxqu'elle connaît.

Je rigole intérieurement. Ça fait du bien.

Elle est d'un vrai soutien. Pour en rire, en pleurer et même désespérer.

- Décidément, Sol, quand tu trouves un mec, tu ne le fait pas à moitié ! Il faut toujours qu'ilsoit con, pas respectueux ou qu'il ne connaisse pas le consentement. Elle soupire. Je me pince les lèvres devant la véracité de ses mots. Un frisson de dégoût et de colère me roule dans le dos en me remémorant mes mauvais souvenirs. Des larmes me viennent aux yeux. Un sanglot m'échappe.

- Mon dieu, je suis désolée Sol. La voix paniquée et désolée de Nelly me parvient. Je ne voulais pas te faire revivre de mauvais souvenirs. Vraiment désolée. Mes mots ont dépassé ma pensée.

- Non tu as raison. Je me ressaisis. Il faut que j'arrive enfin à passer outre. Je n'ai plus de psy, faute d'argent, je me dois d'aller mieux. Et puis mon père qui est à l'hôpital ...

Je dérive complètement. La tristesse me submerge tellement que je ne sais plus ce que je dis. Je passe d'un sujet à un autre, anéantie.

- Et si maman n'avait pas quitté papa à cause de moi, il aurait quelqu'un à son chevet tous les jours, avec qui parler, rire, se promener... Il verrait autre chose que les murs blancs de l'hôpital et la télévision à longueur de journée. Et avec nos deux salaires réunis, papa aurait le droit aux meilleurs soins de la région. Je suis vraiment nulle. Je n'arrive même pas à faire sourire les gens autour de moi. Je n'arrive pas à prendre soin de papa... Et je t'incombe des mes sauts d'humeur alors que tu autre chose à faire. Je suis une ratée. Je ne sert à rien. Inutile. Minable. Incapable. Incompétente. Lamentable.

Tout se brouille das mon esprit. Le passé, le présent, la tristesse, la douleur, la culpabilité.

Je ne sais plus quoi penser, dire, ressentir. Je suis une coquille vide.

Ma voix mécanique, sans sentiment, met à mal Lily.

- Sol, tu as pris tes antidépresseurs ce matin ?

- Je... je ne sais plus Nelly.

- Ce n'est pas grave. Maintenant écoute moi attentivement. Sol, tu es une personne forte, une des personnes des plus fortes d'ailleurs. Tu as traversé tant d'épreuves alors que tu étais jeune. Tu ne dois pas te laisser accabler par les paroles d'un type avec qui tu as couché deux fois. Même si tu portes beaucoup d'attention aux paroles et regards des autres, ne te laisse pas toucher. Il n'est rien pour toi. Possiblement un plan cul mais c'est tout. Lève la tête et montre lui qui tu es. Tu es Solveig Olsen, fille unique d'un père aimant et d'une mère indigne. Tu es belle, drôle, formidable, douée dans ton métier, blagueuse, rieuse, malicieuse et j'en passe. Tu as certes un caractère difficile et des blessures encore vives, changé des dizaines de fois de foyers d'accueil, vu et entendu des choses terribles et subi mille et une horreurs, tu as survécu. Et maintenant tu vis. Tu vis pour toi, et personne d'autre. Pas même ton père. Tu forges ta vie autour des personnes que tu aimes et tu t'envolera comme un papillon le jour où tu le décideras. Maintenant, je pense qu'un gros dodo s'impose.

- Merci Lily.

Je suis émue. Des larmes coulent s'échappent de mes yeux et coulent le long de mes joues.

Ma meilleure amie sait comment me parler et me rassurer.

J'avale mes médicament et je m'enfonce dans mon lit. Je serre mes doudous et m'endors aussitôt.

J'ouvre les yeux, reposée, et mets de la musique pour m'ambiancer. Finit la Solveig d'hier soir, la Solveig bébé, retour de la jeune adulte !

Je commence ma matinée par un grand café et du pilates. Vers dix heures, je prends ma voiture et me mets en route vers Denver, direction l'hôpital.

Même si j'ai parlé à Nelly des mes angoisses, j'ai besoin de voir mon père. D'être rassurée par lui.

Après quatorze heures bien tassées de voiture, j'arrive enfin devant l'hôpital. Je vois mon père marcher dans le parc. Je le rejoins. Des larmes pointent déjà dans mes yeux.

- Solveig ! Que je suis content de te voir ! Un sourire prend place sur ses lèvres.

Je le prends dans mes bras.

- Solveig qu'as tu ? Tu as des problèmes ? Je t'en pris, parle.

- J'ai juste besoin de te voir papa. Je vais bien ne t'inquiète pas.

Le regard suspicieux de mon père me fait rougir. Je n'aime pas lui cacher des choses mais je n'ai pas envie de l'inquiéter davantage.

Après plusieurs heures passées en sa compagnie, je reprends la route.

Je souris en repensant à cette journée improbable. Prendre la route sur un coup de temps, dormir dans un motel, et enfin arriver à l'hôpital pour discuter des dernirs potins qui courent dans l'établissement.


Je grimace quand je sors de ma voiture, tout courbaturée. Les lits d'hôpital ne sont pasconfortable du tout !

Cette journée hors de ma bulle quotidienne m'a fait un bien fou. Je m'allonge sur monmatelas, plus reposée que jamais.


Angel of darkness | Solveig x ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant