Angel of darkness | Solveig x Elio

Chapitre 19

J'entends mon téléphone sonner. Je décroche, encore à moitié endormie. Une toux sèche me racle la gorge.

- Oui, allo ? Ma voix est éraillée.

- Messe d'urgence ! Cri quelqu'un à l'autre bout du combiné.

La voix ressemble à celle du vice-président.

Le temps que l'information me monte au cerveau, l'appel est terminé.

Un mal de tête me vrille les tempes quand je me redresse.

Je savais que je n'aurais pas dû rester à l'attendre pour le voir revenir hier. Quelle idiote que je suis ! Rester plantée deux heures à scruter la nuit noire ! Et tout ça pour un mec qui me considère moins qu'un plan cul... Je suis vraiment un cas désespéré.

Je me lève avec lenteur, l'esprit encore embrouillé par mes rêves bizarres, et avale immédiatement un doliprane.

Un café à la main, une boite de lysopaïne dans l'autre, je monte difficilement dans ma voiture. Malgré l'urgence de la situation, je conduis prudemment.

Les yeux fixés sur la route, je ne prête pas attention aux notifications qui font vibrer mon téléphone. Soudain, je ne me sens pas bien. Une sensation étrange m'enveloppe. Des bouffées de chaleur me montent au corps, je vois des points noirs danser devant mes yeux et s'agrandir.

Malaise Solveig, malaise ! Mon esprit est alerté par ces premiers symptômes.

J'ai tout juste le temps de m'arrêter sur le bord de la route en sécurité que je perds connaissance.

J'ai l'impression de partir dans un autre monde. De n'être qu'une spectatrice de ma vie.

Petit à petit je reviens à moi et je réentends les voix de la radio.

Sûrement une petite chute de tension, je pense. La maladie que j'ai attrapé a dû m'avoir rendue plus faible.

Je reprends la route avertie des dangers.

J'arrive au QG avec bien un quart d'heure de retard.

Lorsque je pénètre dans la salle, tous les regards convergent sur moi. Je me recroqueville intimidée.

- Je disais donc, avant que Solveig nous interrompt, que les Black Evils sont derrière l'attaque de la livraison d'armes et de l'appartement de notre infirmière. Le président, parti en lune de miel, ne doit pas être au courant de ces problèmes, dans l'optique où il reviendrait en courant pour tout régler.

Je vais m'asseoir à côté de Sébastien, la seule tête que je reconnais quand je sens un regard sur moi. Je tourne la tête et rencontre les beaux yeux verts olive d'Élio.

Je vois dans son regard l'interdiction de poursuivre mon chemin et sa menace à peine voilée. Mais je décide de l'ignorer.

Il ne sait pas ce que nous sommes ? Très bien, je ne prends plus en compte son avis. Il veut qu'on reste distant l'un avec l'autre mais qu'on baise à tous les coins de rue ? Mon coco, ça n'arrivera plus que dans tes rêves.

Je m'étais arrêtée de marcher pendant que je proférais intérieurement des insultes.

Je me rends compte que tous les regards sont à nouveau tournés vers moi, énervés d'être encore une fois interrompus.

Je tente un sourire et me dépêche de m'asseoir.

- Alors mia bella, comment ça va ? Le réveil un peu brutal ce matin ?

La voix chaleureuse de Sébastien me fait me sentir bien. Enfin quelqu'un qui est content de me voir !

- Qui est le président ? Enfin, je sais sa place dans votre... la hiérarchie et son nom, mais qui est-il vraiment pour vous ?

- Alexandre, notre président, est comme notre père. Il nous veille et nous protège. Chaque membre, ici, le respecte et le suit dans ses décisions. Sauf peut-être une seule personne que je ne nomme pas. Tu dois avoir deviné.

- Il est si âgé que ça ? Mais il est en lune de miel donc il vient de se marier ...

- Ha ha ha... Il a cinquante ans passés mais lui et sa femme, Amanda, sont ensenble depuis leurs vingtaine. Le président est assez mystérieux sur sa vie. On sait néanmoins qu'il lui a passé le cuir assez rapidement mais qu'ils ne voulaient pas se marier tout de suite.

- Sébastien, Solveig, la réunion ne vous intéresse pas ? Vous ne trouvez pas le sujet trop grave pour vous en inquiéter ?

Pris sur le fait, nous nous échangeons un clin d'œil complice et nous replongeons dans la réunion après avoir marmonné un petit désolé.

- Ainsi je clôture la réunion en attribuant un membre pour veiller sur notre nouvelle infirmière qui a déjà subi les faits des Black Evils.

- Je me porte volontaire !

Deux voix percent le silence alors établi. Sébastien et Élio.