Chapitre 26

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J'ai froid. Je tremble. Mes dents claquent les unes contre les autres.

Combien de temps s'est écoulé depuis mon enlèvement ?

Quel jour on est ?

Je me frotte les mains pour essayer de me réchauffer. Mais en vain. Je décide alors de me lever pour faire quelques pas.

Mes jambes sont toutes ankylosées. Je tombe dès que je me redresse. Mais je réessaie. Encore et encore.

J'ai l'impression de ne plus avoir de muscles.

Le froid mordant de la pièce s'accentue. Ou du moins, j'en ai la vive impression.

Après plusieurs tentatives, j'arrive enfin à marcher. Ce maigre effort me réchauffe.

Un pâle sourire se dessine sur mes lèvres. De fierté ? Je ne sais pas. Mais je souris.

Un vertige me prend alors. Je tombe. J'essaie de me rattraper au mur.

Ma main glisse contre un truc gluant. Je décale alors ma main, écoeurée par la texture du mur et je sens une sorte de pelage sous ma paume. Mais mes yeux se ferment sans que je n'aie le temps de m'asseoir.



Je cligne des yeux, essayant de me souvenir de ce qu'il s'est passé. Le vertige, le pelage... Le pelage ?

Oh mon dieu !

De l'acide me monte dans la gorge et je vomis.

J'ai touché le chien mort. J'ai son sang sur les mains. Le souvenir de la texture collante me dégoûte. Une nouvelle nausée me prend.

Je m'éloigne vite et je m'allonge à même le sol, épuisé par l'effort de la course.



Une lumière me fait ouvrir les yeux. Je me suis endormie sans m'en rendre compte.

- Ta ration du jour sale chienne ! Me crache mon kidnappeur. Ou du moins celui que je pense l'être.

Il ne me laisse pas le temps de répondre et remonte à l'échelle. Il ferme la trappe en la claquant.

Le son résonne entre les murs de la pièce. Je me protège les oreilles avec mes mains, surprise par le bruit soudain et peu habituel.

Je tâte avec méfiance ce qu'il a déposé devant moi. Mes doigts rencontrent un liquide.

Un frisson de dégoût me roule dans le dos.

De l'eau sans doute, je pense.

Je continue mon exploitation à l'aveugle et trouve dans la deuxième écuelle un petit bout de pain dur.

Un haut-le-cœur me prend mais la faim me rappelle à l'ordre.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis mon dernier repas. Je mange alors voracement le maigre contenu de l'écuelle.

J'ai brusquement l'impression d'être un chien enfermé que l'on laisse mourir de faim. Cette comparaison me fait vomir tout ce que j'ai mangé, salissant encore plus mes vêtements pleins de poussière.

Je suis à deux doigts de craquer.

Je me sens si faible. Si impuissante. Des larmes coulent sur mes joues. Mon état physique et psychologique est lamentable. Je n'en peux plus. Je donnerai tout ce que je peux pour sortir de là. Le soleil me manque, la lumière me manque, l'air frais me manque, les êtres humains me manquent. Tout me manque.



Angel of darkness | Solveig x ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant