Chapitre 22

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Je me réveille dans mon lit, comme si rien ne s'était passé. Pensant que c'est un rêve, je me pince la joue.

- Aie ! Je crie doucement.

Je me relève en position assise, ne sentant pas mes jambes. J'essaie de les bouger mais rien. Je commence à paniquer.

À ce même moment, Élio revient de la cuisine avec, attaché autour de son corps, mon tablier rose à lapins blancs.

Face à cette image, j'oublie tout ce qui m'est arrivé et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.

- Ah tu es réveillée. Nullement dérangé par sa tenue quelque peu risible, Élio se tient devant moi. Tu veux un verre d'eau ?

Je secoue négativement la tête.

- Je ne sens plus mes jambes. Et qu'est ce qui est arrivé ? J'ai senti une aiguille me piquer et... plus rien.

- Calme toi. Ce n'est pas bon de t'énerver dans ton état. Tu as été droguée.

- Droguée ? Par qui ? Par ces types ? Et que me voulaient-ils ?

- On m'a assigné à ta protection pour ça. Un gang ennemi veut nous voler notre territoire, nos trafics et nos clients. Ce sont les ...

- Les Black Evils, je termine sa phrase en me souvenant que ce nom avait été prononcé lors de la messe.

Je lis dans son regard la confirmation.

- Ils savent que sans médecin un club ne peut pas survivre. Il s'attirerait les questions des hôpitaux et de la police. Ils kidnappent donc nos médecins un à un. Et tu fais maintenant partie de leurs victimes.

- Alors Raphaël aussi a subi attaques, menaces et autres trucs dans le genre ?

- Oui, il est parti sous pression du gang ennemi.

- Et que s'est-il passé hier soir ?

- Il ne s'est rien passé hier soir. Tu as dormi plus d'une semaine.

- Quoi ? Pardon ? Je suis estomaquée. Mes pensées vont dans tous les sens après la bombe qu'Élio vient de lâcher. Mes mains tremblent de stupeur.

- J'ai envoyé une alarme d'urgence au QG et ils nous ont retrouvé juste après que tu te sois endormie pour faire simple.

- Et pour plus de détails ?

Élio soupire devant moi. Il penche la tête d'un côté et m'observe longuement. Voyant que je ne lâcherais pas l'affaire, il laisse tomber et s'installe sur le lit, face à moi.

- Quand le type t'a poussé sur moi, j'ai eu comme un pressentiment. J'ai aussitôt envoyé l'alarme au QG. Lorsque les types nous ont encerclés j'ai compris que j'avais eu raison. Mais mon téléphone est tombé et s'est cassé alors j'ai eu peur que le geek n'ai pas eu le temps d'identifier notre position. Mais pour une fois, mes doutes se sont révélés sans fondements car sitôt qu'ils t'ont piqués, les gars sont arrivés et les ont mis hors d'état de nuire. Je te passe la suite car ça ne te concerne plus.

Les yeux dans le vague j'hoche discrètement la tête. Les informations se bousculent les unes les autres.

Je n'arrive pas à croire ce qu'il m'est arrivé. J'ai failli me faire enlever. Et ce par des détraqués !

Je me ressaisis quand j'entend Élio me poser une question.

Tu veux dormir au club le temps que l'histoire se tasse ? Tu seras plus en sécurité là-bas qu'ici... Surtout que Nelly ne peut pas veiller sur toi vu qu'elle est avec sa sœur.

- Comment tu peux savoir ça ? Ah oui, tu connais son beau-frère. Je me tape gentiment la tête. Oui, je veux bien. Mais je pourrais avoir une chambre à moi ou...

- Tu prendras la mienne. Élio me coupe brusquement.

J'emballe mes affaires les plus importantes et nous partons, direction le club.

Le trajet en moto m'a fait du bien. Je me suis sentie insouciante, libre. Le vent me fouettait les cheveux mais qu'importe. J'étais bien.

Lorsque nous arrivons au club, je croise Sébastien. Nous nous saluons et je poursuis ma route.

- Voici ta chambre pour les prochains jours, m'annonce Élio en m'ouvrant la porte de sa chambre.

La nuit est tombée depuis un petit moment et je n'arrive toujours pas à dormir. Peut-être de peur de ne me réveiller que dans une semaine. Ou de subir une nouvelle attaque. Je ne sais pas.

J'entends la porte grincer et je me retourne aussitôt.

J'ai peur. Qui c'est ? Un Black Evils ? Mon souffle s'affole.

L'intrus allume la lumière et je respire à nouveau.

- Abruti ! J'ai cru que c'était un Black Evils !

Élio me regarde fixement. Je vois sa mâchoire se serrer. Ses poings se serrent également.

J'ai soudainement chaud. J'enlève la couverture de mon corps et inspire. Des frissons me dévale dans le dos. J'halète. Élio se rapproche tel un prédateur et sa bouche ne s'arrête qu'à un millimètre de la mienne.

C'est une tourture. Résister. Gagner ce combat invisible. Je finis par craquer et je l'embrasse.


Angel of darkness | Solveig x ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant