Chapitre 25

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Tout est noir. Je ne vois rien.

Je remue mes mains mais sens quelque chose de rugueux entraver leur liberté.

Une corde ! Je pense. Ma bouche, elle aussi, semble avoir été victime d'eux. Ainsi bâillonnée je ne sens plus les muscles de ma mâchoire.

Un bruit me sort de ma torpeur.

Plic. Ploc.

De l'eau qui goutte. Je pense aussitôt.

Je perds le compte du temps que j'ai passé dans cette pièce. Un verre d'eau m'a été apporté à plusieurs reprises, sans doute comme office de repas.

Le noir de la pièce me fait mal aux yeux et le silence bourdonne dans mes oreilles.

Plusieurs jours sont peut-être passés ou une heure, je ne sais pas. Je ne sais plus.

Des souvenirs me reviennent et me montent les larmes aux yeux.

Je me revois sur la balançoire de notre ancien jardin, avec mon père qui me poussait. Le soleil tapait, le ciel était bleu, aucun nuage ne troublait ce bleu azur. Les oiseaux chantaient, les papillons volaient et les abeilles butinaient. La balançoire s'élançait vers l'infini pour redescencre vers la terre. Et elle réessayer d'atteindre l'horizon à chaque montée. Et nous, papa et moi, nous riions de joie, de bonheur. Nous irradions. Plus éclatants même que le soleil.

Mais toute chose à une fin.... La preuve, je suis ici dans une piece noire, ligottée et prisonnière du silence.

Un autre souvenir me fait espérer une fin meilleure. Je souris de tristesse en y repensant. 

Je m'étais caché dans ma cabane et  mon père m'avait cherché pendant des heures. Et moi je riais, je riais et je riais, trop contente que ma farce ait marché. Bien sûr aucun bruit de sortait de ma bouche. Il ne fallait pas qu'il me trouve. Cette cabane  nous l'avions construite  un jour de pluie, à la lumière de son téléphone car le soleil avait laissé place à la lune bien avant que nous ayons fini. Nous y avions passé la nuit puisqu'un orage avait éclaté sans que nous l'ayons prévu. Ce soir-là nous avions mangé des nouilles chinoises instantanées. Je n'oublierai jamais ce moment.

La nostalegie me prend. Je regrette de ne pas avoir plus profité de ces moments là.


Un rayon de lumière m'aveugle et me sort de mes souvenirs. De mes moments heureux.

Je cligne des yeux, surprise par cette lumière vive.

Je réussis à m'adapter après un petit moment. J'en profite pour observer la pièce dans laquelle je suis.

C'est un sous-sol sale. Un escalier descend depuis le plafond jusque devant moi. Un tabouret abandonné tient debout miraculeusement à l'autre bout de la pièce. Je me retourne vivement, ce qui me provoque une douleur soudaine dans le dos.

Un chien est suspendu derrière moi. Ses pattes arrière sont attachées par une corde. Une plaie béante se trouve sur son flanc droit. Il lui manque de la chair.

Je hurle.

J'ai peur.

Mes mains tremblent.

Ce n'était pas la pluie c'était du sang !

Je commence à paniquer.

Un plateau repas glisse jusqu'à moi. L'homme que me le donne est effroyable. Je crie d'épouvante.

Il lui manque un bras et la main qui me tend le plateau semble être rongé par un escarre. Quant à sa tête, je ne sais pas ce qui est pire. Ses cheveux sont complètement rasés d'un côté à cause d'une plaie béante, son nez cassé est de travers, son oeil gauche est lacéré et deux longues cicatrices prolongeant sa bouche, lui donnant l'air du joker.

Je me recule et rampe à moitié pour m'éloigner au plus vite.

L'homme pose le plateau repas et remonte l'échelle.

- Attends ! Combien de jours se sont écoulés depuis ma captivité ? Je demande poussée par un élan de désespoir.

L'homme redescend et se plante devant moi.

Je crie. Il me fait peur. il me terrorise.

Il me regarde longuement et fait demi-tour.

Il disparaît, la lumière avec lui.

Je suis de nouveau plongée dans le noir.

J'ai froid, j'ai peur, je suis terrifiée.

Ma respiration est erratique, mes membres tremblent, ma vision se brouille. Je panique.

Ma crise dure plusieurs minutes.

Fatiguée par toutes ces émotions, je finis par m'endormir à même le sol.


Angel of darkness | Solveig x ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant