Angel of darkness | Solveig x Elio

Chapitre 12

Les jours passent sans qu'aucun appel ne me soit passé. J'attends impatiemment, à la fois inquiète et curieuse.

Je suis à l'hôpital pour quand je reçois un appel. Empressée, je décroche sans même regarder le numéro.

- Allo !

- Oui bonjour, vous êtes bien mademoiselle Olsen ?

- Oui, pourquoi ?

- Votre père, M. Olsen, est à l'hôpital. Il n'a plus que vous donc je me permet de vous avertir sur l'état grave de votre père.

- Il va bien ? Enfin non. S'il est à l'hôpital évidemment que nous. Oh mon dieu, mon père est à l'hôpital Je...

- Ne paniquez pas madame. Nous le prenons en charge. Mais si vous pouviez venir signez quelque papiers ne vous remercierons grandement.

- Bien sûr. Dans quel hôpital est-il ?

- Au Denver Health Medical Center, 777 Bannock St, Denver, CO 80204.

Je raccroche aussitôt, inquiète et troublée par la présence de mon père à l'hôpital. Je lui téléphone presque tous les soirs et il ne m'a rien dit. Pas un mot.

Je me dirige vers ma voiture, une Peugeot 208 noire, la tête pleine d'agitation. Je roule plus vite que la limite autorisée mais je m'en moque. Tout ce que je veux c'est voir mon père.

Je roule encore lorsque la nuit tombe. Il fait tout noir quand j'arrive devant l'hôpital. Je regarde l'heure : vingt-deux heures.

Je suis partie ce matin dès que j'ai reçu l'appel à huit heures. Je suis crevée. Mais je tiens bond. Il faut que je le vois.

Heureusement pour moi, l'hôpital est encore ouvert. Je me renseigne auprès de l'accueil.

- M.Olsen, quelle chambre ? Je demande précipitamment sans même me présenter ni saluer.

- Vous êtes ?

- Sa fille ! Quelle chambre ? Je demande vraiment angoissée

Je la vois taper mollement sur son ordinateur avec ses faux ongles manucurés. Elle mâche vulgairement un chew gum.

Énervée et impatiente, je ne tiens plus.

- Madame, j'ai roulé pendant quatorze heures pour voir mon père qui ne va pas bien. Je veux juste savoir dans quelle chambre il est hospitalisé, pas le nombre de visiteurs que reçoit les États-Unis par an !

Elle finit par me donner le numéro de la chambre avec beaucoup de mal.

Chambre 103,104, 105 ! J'arrive devant la porte et toque. Je n'attends pas et entre brusquement.

L'infirmière et mon père tournent la tête vers moi en même temps, dérangés par mon arrivée soudaine.

- Un médecin a posé son diagnostic. Votre père a un cancer du foie. M'explique l'infirmière avec douceur.

- Pardon ? Comment ça un cancer ? Il allait bien jusqu'à hier ! Ce n'est pas possible ! Je panique complètement.

Écoutez, votre père a un foie volumineux, une masse au niveau du foie, des douleurs abdominales, une sensation de gêne et un épanchement abdominal. Une insuffisance hépatique a également été relevée lors des analyses.

Nous avons passé un scanner cet après-midi et il a été dit que votre père présente un cancer de stade quatre.

Je m'effondre. Mon cœur bat dans mes oreilles. Mes pensées se mélangent. Je suis perdue. Un stade quatre. Moins d'un an de survie. Non ! Pas mon père ! Pas ma seule famille !

- Les frais d'hospitalisation coûtent chers ici donc je vous conseillerai d'aller dans un autre hôpital pour poursuivre l'hospitalisation et le traitement.

Je n'écoute pas. C'est le meilleur hôpital de Denver, je me moque complètement du prix. S'il faut, et il faudra, je ferai un autre petit métier en parallèle. Je ne veux pas perdre mon père.