Chapitre 20

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Alitée à cause de la grippe que j'ai chopée en plein été, Élio s'occupe de moi depuis déjà quelques jours. Il me donne les médicaments à heure fixe et lit toujours avant la notice, même s'il doit la connaître par cœur maintenant.

Je ne peux m'empêcher de trouver ça mignon.

Ce côté attachant de sa personnalité remet en doute toutes les décisions que j'ai prises à son égard.

Une quinte de toux me fait me relever la tête et me sort de mes questionnements. À chaque fois que je tousse, ma gorge devient de plus en plus irritée et douloureuse.

Je sens sa main prendre la mienne et la serrer d'inquiétude.

J'ouvre la bouche pour essayer de parler mais il me coupe gentillement :

- Ne parle pas, essaye de te reposer. Ta fièvre a encore augmenté et tu tousses de plus en plus. Je vais appeler le médecin pour le prévenir de l'avancée des symptômes.

Mes lèvres s'étirent pour le gratifier d'un sourire.

Je le suis des yeux, faire les quatre cents pas en attentat que la secrétaire décroche pour enfin passer le médecin.

Je finit par m'endormir devant l'attente interminable.

En me réveillant je le vois à mes côtés, dormir sur une chaise, les bras et la tête sur mes genoux.

J'attrape mon téléphone sur ma table de chevet et immortalise le moment. Je vais pour le reposer quand sa main accroche mon poignet violemment.

Élio se redresse, et, en prenant compte de son geste involontaire, baisse la tête. Il relâche lentement mon poignet.

- Désolé, c'est un réflexe, je ne me suis pas maîtrisé, je ne t'ai pas fait mal ? Son ton alarmé et ses phrases maladroites me font sourire et m'atteignent en plein coeur.

- Ne t'inquiète pas, je comprends.

Je prends sa main dans la mienne et la serre doucement. Nos yeux se lient. Une bulle se forme alors autour de nous. un silence apaisant nous entoure. Aucun bruit autre que nos respirations ne se fait entendre. Le temps se suspend quelques minutes avant qu'Élio ne brise le contact visuel.

Il capture avec tendresse ma bouche. À son contact, je fond littéralement. Mes mains se perdent dans ses cheveux et je ferme les yeux.

Le baiser n'a rien de sauvage, il est doux, délicat, aimant.

Nous nous séparons hors d'haleine. Élio se lève brusquement et va dans la cuisine.

Je ne comprends pas son comportement. Il est gentil, attentionné et devient froid, distant l'instant d'après.

Une nouvelle quinte de toux me déchire la gorge. Je le vois revenir en courant me donner à boire.

- Merci, je dis en attrapant le verre.

Nos mains se frôlent à ce moment et un frisson me parcourt aussitôt le dos.

Je le vois fermer un instant les yeux avant de se reprendre, comme si de rien n'était.

- L'ambiguïté de notre relation nous porte préjudice. J'entame la conversation, bien que ma voix soit déraillante. Il faut qu'on clarifie les choses et qu'on mette enfin un mot là dessus.

Il se tourne vers moi, l'air décontracté.

- Nous ne sommes rien. Ni amis, ni plan cul. Nous passons juste du temps ensemble et profitons de la vie. Son ton désinvolte me met hors de moi.

- Nous ne sommes rien ? Alors tu vas m'expliquer pourquoi tu es si changeant dans tes sentiments. Austère une seconde et l'instant d'après tendre. Tu t'occupes de moi avec tellement de soin qu'une personne extérieure pourrait penser que nous sommes ensemble, mais tu me baises comme si je n'étais qu'une pute.

Il ne me répond pas. Son visage fermé n'exprime rien.

Il me prend soudainement par les aisselles et me met debout. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive qu'il me fait enfiler son cuir et me porte dans les escaliers.

Je le regarde complètement perdue. Nous arrivons dehors et je suis toujours pieds nus. Mais qu'importe. Je me lève de ses bars et décide de profiter du soleil.

L'air chaud de l'extérieur me fait du bien. Je profite un moment, les bras écartés et le visage au soleil. Je ferme les yeux.

Un toussotement me fait ouvrir les yeux et je me retourne.

- On va faire un tour, il marmonne.


Angel of darkness | Solveig x ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant