{·° BONUS II, Pt. II °~}

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-On rentre.

-Hors de question ! Je suis trempée, et j-

Le sourcil haussé et le regard goguenard qu'il me lance me font furieusement rougir.

-Pervers. Je suis trempée par la pluie, et je suis sûre que ta maison est impeccable du sol au plafond. Aucune chance que je pose ne serait-ce qu'un seul orteil de mes sales pattes mouillées dedans.

Il me fixe d'un air ennuyé avant de soupirer et de rentrer sans aucun vergogne chez lui, laissant derrière lui des gouttes qui ne manquent pas de me crisper lorsqu'elles s'écrasent au sol. Je m'approche du pas de la porte pour tenter de retirer un maximum d'eau de mes vêtements, sans entrer pour autant.

Je laisse s'échapper un couinement de surprise quand je reçois une serviette toute douce en pleine face. Je l'attrape en râlant mais me dépêche de m'essuyer du mieux que je peux, ayant à peine le temps de voir Katsuki filer à nouveau à l'étage. La mère de Katsuki apparaît dès que j'ai fini de me sécher le plus possible, et m'invite chaleureusement à entrer.

-Je suis vraiment déolée de vous déranger, euh... Madame, il ne f-

-Oh, enfin, je meurs d'envie d'en savoir plus !, me rassure-t-elle. Et appelle moi Mitsuki ! Les formules de politesse, c'est pour les coincés.

Elle lève les yeux au ciel en terminant sa phrase. L'atmosphère est aussi lourde que du plomb à l'instant où elle m'attrape par les épaules, bras tendus, comme pour contempler un être cher que l'on n'a pas vu depuis longtemps. Sauf qu'elle ne me connaît pas. Mitsuki détourne soudainement le visage et passe son pouce sous ses yeux.

-Excuse-moi, c'est que...

Elle renifle bruyamment avant de continuer sa phrase, hésitante:

-Katsuki a un caractère si... si colérique, et il peut paraître tellement agressif et égoïste, que... J'avais peur.

Elle ne me laisse pas esquisser un seul mouvement avant de m'enlacer dans ses bras, si fermement que j'ai du mal à respirer.

-Je croyais... qu'il allait avoir tellement, tellement de mal à se trouver quelqu'un, mais tu as l'air tellement heureuse.

Je reste figée. Katsuki m'a résonnée, mois après mois, pour me faire comprendre que mes sentiments n'étaient pas faits pour être étouffés que j'ai fini par le croire, donc je comprends, mais ça. J'ai tant l'habitude d'être celle qui pleure, la seule qui pleure de mon entourage que je ne sais absolument pas quoi faire.

À cet instant précis où je commençais à paniquer, Katsuki redescend l'escalier par lequel il avait disparu. Sa mère se retourne immédiatement pour l'étreindre encore plus fort que moi. J'ai beau avoir un niveau en japonais respectable, les mots mélangés à des sanglots ne me réussissent pas et je ne saisis pas un seul mot de son discours.

Encore un timing parfait, le père de Katsuki apparaît par la porte de ce qui me semble être la cuisine. Les yeux ronds, il fixe sa femme et son fils, et sa mâchoire se déboîte quand il m'aperçoit dans le fond. Sans prêter attention à l'étreinte larmoyante en parallèle, il s'approche et me tends une main accueillante. Il secoue une seule fois sa main dans la mienne en hochant la tête.

-Eh bien, déclare-t-il, voilà qui est...légèrement chaotique comme rencontre.

-Effectivement, je m'esclaffe. Gisela, enchantée de faire votre connaissance.

-De même. Appelez-moi Masaru, ne vous compliquez la vie. Vous restez dîner, il semblerait.

Je rigole un peu.

-Exactement, ce n'était pas prévu mais c'est avec plaisir !

Entre temps, Mitsuki s'est détachée de son fils qu'elle couve tendrement des yeux, et je détourne les miens. Ma mère ne m'a jamais regardé comme ça, elle ne le fera jamais. Une rafale de vent paraît me démolir de l'intérieur pour ne laisser que du vide, elle traîne tout ce qui me remplissait dans ma gorge, mais cette dernière est bloquée par un noeud solide qui refuse de se défaire peu importe combien de fois j'avale ma salive.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant