☆*.。I. Éclats ambrés .:*☆

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Quelques mois après le prologue.


"Attends on peut enregistrer un nouvelle sonnerie pour son réveil ?! Ok ok, attends. DEBOUT, CLOCHARDE ! ALLEZ, ON SE BOUGE, C'EST L'HEURE DE SE LEV-"

Je pousse un râle d'agacement en tâtonnant et m'empresse de couper le pire réveil que j'ai entendu de ma vie. Gabain a dû me voler mon téléphone pour m'énerver. Gabain... Je ne le verrai pas avant un bon bout de temps. Ni Gaïa. Ni mon père.

Ni ma mère !

Je glousse à cette idée et m'étire, avec toute la grâce dont je suis capable à sept heures du matin (très peu). Puis je me fige. Oh mon dieu, je rentre à Yuei. LE lycée iconique, élitiste et diablement sélectif.

Prête même à porter cet uniforme dont la jupe est cent fois trop courte, je m'oblige à me lever en titubant. L'adrénaline ne tarde pas à déferler dans mes veines, un tsunami d'hyperactivité qui m'oblige à sautiller partout pour canaliser ma soudaine énergie. J'en profite pour balancer de la musique à fond et m'abîmer les cordes vocales dessus, de toute façon les voisins ne me reverront jamais. Jean, chemise et trench, des accessoires parfaits, j'ai tout le style du monde à mes pieds (du moins c'est comment je me sens).

Je fourre une barre de céréales dans ma poche, dans tous les cas, l'angoisse me tord trop les entrailles pour que je puisse avaler quoi que ce soit en ce moment. Je range quelques vêtements dans ma valise, dans laquelle j'ai toutes mes affaires depuis que je suis arrivée il y a trois jours, au Japon. L'autre côté du monde. J'ai l'impression, pourtant, d'être à des années-lumière de ce que j'appelais encore maison il y a une semaine. Je continue de me préparer en sifflotant les chansons qui passent.

Bon sang, j'ai pris beaucoup de trop de retard ! Je retire tous les draps en vitesse pour aider le propriétaire, fais une dernière vérification des lieux et me précipite dehors avec ma valise, et les clés que je mets dans une enveloppe après avoir fermé le studio.

Heureusement pour moi, la boîte aux lettres du propriétaire est sur le chemin de l'arrêt de bus.

Un quart d'heure plus tard, je n'ai plus qu'à monter ce qui me semble être une montagne pour atteindre le bâtiment du fameux lycée. Je veux bien qu'il soit prestigieux et tout, ils auraient quand même pu le construire à un niveau normal, parce que là c'est carrément un entraînement pour gravir le Mont Blanc. Tous les élèves commencent les cours à huit heures, mais je dois me présenter à huit heures et demie à l'accueil, prendre mon uniforme et être devant la porte de ma classe à neuf moins le quart précisément. Tout est très... mesuré, ici.

Je souffle pour tenter de stabiliser mes yeux. Leur couleur de base est le vert, mais mon Alter provoque un désagrément simple et complexe à la fois: ils changent de couleur. Il suffit de savoir quelle couleur représente quelle émotion, on lit en moi comme dans un livre ouvert. Je déteste ça. Du rouge, du bleu, du orange, du rose, n'importe quelle nuance, tout y passe. Comme on sent son doigt bouger, je sens mes iris changer de teinte. Sauf que moi, c'est involontaire, et c'est d'un désagréable peu égalable. En général, je sais quelle couleur s'est lovée dans mon regard, à moins qu'une nouvelle émotion s'empare subitement de moi.

J'atteins finalement le haut de la pente, à deux doigts de l'évanouissement. En face de moi, l'imposant, le majestueux lycée, deux tours reliées par une passerelle, le tout en vitres impeccables et immenses. Sans oublier leur symbole, logo de la fabrique à héros pros, d'un doré rutilant au soleil matinal. Ce n'est pas bête, d'avoir sa rentrée scolaire en avril, ça permet de ne pas faire ses trajets dans la nuit noire, même si les étudiants de Yuei sont en internat.

Je me recoiffe rapidement, arrange ma tenue. Je meurs d'impatience et de panique à la fois, je dois être dans des tons orangés. Super. C'est tout sauf discret.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant