Chapitre 11 - Bleu comme une peinture

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"I don't wanna die

But I ain't keen on living either"

-"Feel", Robbie Williams-

Le week-end s'est terminé rapidement, mais agréablement. Je fais comme je peux pour suivre le cours de Midnight, mais il faut bien admettre que lundi à huit heures, je ne suis pas très opérationnelle. La sonnerie retentit, Midnight finit sa phrase puis se dirige vers moi. Je me redresse instantanément, tous les sens en alerte. J'ai fait quelque chose de mal ? Elle a vu que je n'écoutais qu'à moitié ?

Je soupire de soulagement lorsque je remarque qu'elle arbore un immense sourire, pour rechuter dans l'angoisse dès que je remarque quelques feuilles dans ses mains. Mes contrôles diagnostics de lundi dernier. Est-ce que j'ai géré les maths ? Je crois que j'ai complétement raté l'exercice deux. Ou le quatre. Merde, peut-être les deux ? Ou tout le cont-

- Aaah, Gisela, c'était brillant ! Si tu continues ainsi, Momo aura du souci à se faire ! Excellent !, se réjouit-elle en admirant ma copie et se dandinant.

Dans un grand cercle au feutre rouge, je vois enfin ma note. Quatre-vingt-dix-sept sur cent. Je grogne en m'élançant immédiatement à la recherche des trois points que j'ai perdu. Je n'ai pas le temps de les trouver que ma copie s'envole de mes mains pour atterrir dans celles de Denki, qui l'observe avec Mina, les yeux ronds. Je me contorsionne pour tenter de l'atteindre, mais c'est peine perdue.

C'est au tour de Denki de se faire arracher mon contrôle des mains, cette fois pour finir dans celles de Bakugo. Il feuillette rapidement les pages, tandis que je tente à nouveau de récupérer mes feuilles. Au bout d'un silence qui commençait à s'éterniser, il ricane méchamment:

- Deux erreurs d'arrondis et deux de rédactions. T'es vraiment pas douée.

- Je sais, je réponds simplement.

Tous les trois me regardent en silence, les yeux interrogateurs. "J'ai fait des putains d'erreurs d'arrondis. C'est le truc le plus bête au monde ! Mais c'est pas possible d'être aussi bête, merde !". Au fur et à mesure que mes pensées affluent, je me recroqueville sur ma chaise, jusqu'à remonter mes jambes contre moi et croiser mes bras autour, la tête appuyée sur mes genoux. Je fixe le vide, me remémorant toutes les fois, même les plus banales durant lesquelles j'ai arrondi des résultats. Je n'ai pas été capable de le faire, la seule fois où c'était important.

Me voyant me perdre dans les recoins sombres de mon esprit, Mina et Denki me secouent les épaules et me hurlent  de façon désordonnée mais compréhensible, qu'ils ne rêvent même pas d'une telle note tellement ils sont à la traîne, que quatre-vingt-dix-sept c'est incroyable... Bref. Ils me rassurent, je crois.

Pendant ce temps Bakugo est retourné à sa place, sans oublier de balancer mon contrôle sur ma table. 

L'heure d'anglais s'écoulent à une vitesse folle, et en un clin d'oeil, Present Mic claque à son tour une évaluation sur ma table en se réjouissant, lui aussi, de mon niveau. Cette fois-ci, un fantôme de sourire apparaît sur mon visage une seconde. Je les ai eu. Tous les points. La majorité de mes camarades est curieuse, donc ils défilent pour ensuite s'enchanter de ma note. Ils sont vraiment étranges. Ce n'est même pas leur note.

Mais ma joie est écourtée lorsque le cours de littérature commence. Au programme, analyse de texte poétique. Le professeur emploie des mots que je ne comprends pas. Littéralement. Ces mots sonnent comme des syllabes démembrées puis rattachées, plus les minutes passent et moins je comprends ce qui se dit. Chargée de rage, j'empoigne brutalement les pans de ma jupe toujours trop courte et les tords dans mes mains jusqu'à m'en faire mal. Je ne comprends pas un cours, pour la première fois de ma vie. C'est horrible.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant