Chapitre 22 - Réflexion et réalisation

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"I've been thinking 'bout you all damn day

And the sun shining on your face

I think I fell for you

I hate the fact that this is the truth"

-"Long Drives", BoyWithUke-



Je papillonne plusieurs fois des yeux, pour m'habituer à l'obscurité. Je baille en silence, encore à moitié en train de dormir. J'inspire pour soupirer, mais me bloque à l'étape une face à l'odeur caramélisée qui noie mes narines. Je suis , au juste ? 

Paralysée par ma réalisation, j'expire en chevrotant, sous le choc. Comment... comment j'ai pu finir là ? Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai aucunement envie de bouger. Pour une fois, mes mains sont chaudes, après avoir passé je ne sais combien de temps collées dans le dos brûlant de Bakugo.

Je lève doucement la tête, et je manque de fondre à ma vue. Bakugo dort comme un bébé. Pour la première fois, je découvre son visage lorsqu'il n'est pas crispé par la haine qui l'anime. Je me dandine pour me mettre à sa hauteur, tout près de son visage. Une pensée tombe comme un couperet, indiscutable et imprévue. Je suis obligée de me la répéter pour croire que ma conscience ait osé dire ça. 

"Il est... Il est beau. Il est magnifique, même. Merde, pourquoi je regarde ses lèvres ?"

Parce qu'un rond de lumière tombe droit sur ses lèvres roses et entrouvertes. Un signe de la Lune, il manquait plus que ça... Après ça, je me laisse divaguer dans mes pensées, toutes plus perdues les unes que les autres.

Sans même savoir pourquoi, sans même avoir de raison, j'ai l'impression que je suis inquiète quand il est autour. Mais il y a une chose à savoir, maintenant. Je n'ai plus peur car il me terrifie simplement. Non, j'ai peur parce qu'il me terrifie, mais que je suis encore plus terrifiée qu'il parte. Ça me dégoûte, la vérité me répugne sincèrement, mais je ne peux pas la fuir. 

Ni mes pensées, d'ailleurs, qui ont divagué vers des scénarios apocalyptiques où il se réveille et où nous nous retrouvons nez à nez, collés l'un à l'autre dans un lit. La nuit. Seuls. D'autant plus que je me rends compte que l'air qui me fait frissonner ne passe pas sous mon haut. Je n'en ai juste pas.

Je me crispe lorsque l'une de ses mains qui étaient posées dans mon dos remonte jusqu'à mes cheveux, pour s'emmêler avec ces derniers afin de remettre ma tête là où elle était. De retour dans le creux de son cou, mon esprit perd sa raison et hurle un tas d'idées dangereuses que je meurs d'envie de faire. Voici un extrait: l'embrasser, me coller encore plus à lui, l'embrasser, passer ma main dans ses cheveux, l'embrasser, lui retirer son haut, l'embrasser...

Toutes mes excuses pour la liste légèrement répétitive. Je cède finalement à la quatrième option. Je dégage une de mes mains, la remonte le long de son bras, vous savez, ces bras à l'air protecteur, ceux qu'on pense être plus efficace dans un accident de voiture qu'une ceinture de sécurité, plus rassurant que des armures, ou des boucliers en acier trempé.

Mes doigts effleurent son épaule, et rencontrent enfin ses cheveux. Ils sont étonnamment doux, parfaitement démêlés. Ma main, automatiquement, commence à faire des mouvements circulaires entre ses cheveux. 

En revenant sur son visage, je grave un à un ses traits dans mon esprit. Je ne veux jamais les oublier, ces lignes si douces et si ciselées à la fois. Je veux les emporter partout, dans mon coeur et dans mon esprit, dans mon âme, dans ma peau. Et je veux encore plus le faire avec ses yeux écarlates et ensommeillés, qui n'ont jamais autant ressemblés à des rubis que sous la lumière pâle de l'astre de la nuit.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant