𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OC

Chapitre 31 - Les pâquerettes

"Oh my, you're so fine

Can't write you out my mind
I like it when you lie to me
I love it when you try to be
Wild, bitchy, impolite
Somehow stuck in my sights"

-"Heart of Ice", BoyWithUke-

Le goût d'été se pose sur ma langue en même temps que celui du sorbet citron. Il n'y a pas à dire, lorsqu'on ne se fait pas charcuter par un entraîment militaire, il y a de quoi profiter de ce camp d'été. Le mois de juillet nous a tous filé entre les doigts, nous sommes déjà à la moitié du mois d'août. 

Je ressens un petit pincement au cœur en me remémorant qu'il ne reste qu'un seul jour complet au camp d'été avant de repartir. Stress supplémentaire, le document qui m'attend dans mon sac.

Vu que je fais partie de la minorité d'élèves venant de l'international, je dois remplir un document pour rentrer chez moi durant la troisième semaine d'août. Dans cinq jours. Et je sais à quel point je ne veux pas le faire. Enfin, je ne dois pas vraiment, je peux, et toute personne normale le ferait avec joie. Mais moi... Apparemment pas. L'idée de revoir ma mère pendant une semaine complète n'est pas loin de me donner la nausée, et celle de risquer de croiser quelqu'un qui pourrait me reconnaître, n'en parlons même pas.

D'un autre côté, je meurs d'envie de revoir Gabain et Gaïa. Pourtant, je n'ai pas réfléchi dix secondes pour savoir que mon appréhension à l'idée de côtoyer ma mère écrase tous les autres arguments.

Je manque de m'étouffer avec mon sorbet quand une main se pose sur mon épaule. Je me retourne et rencontre les yeux de Bakugo.

-J'ai failli faire un arrêt cardiaque à cause de toi, je soupire.

-Heureux de savoir que ma beauté te fait un tel effet, ricane-t-il.

Un sourire traître déchire la moue que je tentais tant bien que mal de conserver.

Comme le premier jour, nous avons aujourd'hui notre après-midi en quartier libre. Lorsque nos hôtes nous ont précisés que nous nous situions sur une propriété privée et que cela signifiait que nous pouvions utiliser notre Alter à notre guise, je ne me suis pas fait prier bien longtemps. Je me suis précipitée dans la forêt pour y trouver une demi-heure plus tard un endroit féérique.

Une clairière couverte de pâquerettes, clairsemées de quelques fleurs sauvages plus colorées, se cachait en pleine forêt. Celle-ci était scindée en deux par un ruisseau à l'eau claire. Le son de l'eau roucoulant sur et sous les pierres est une vraie thérapie, ce cours d'eau en était la preuve.

J'ai donc passé tout l'après-midi à me prélasser au soleil, puis à l'ombre d'un petit saule pleureur, jusqu'au coucher du soleil que j'ai admiré en planant. En y repensant, c'était probablement le meilleur après-midi de toute ma vie.

J'en ai gardé comme souvenir une petite couronne de pâquerettes faite à l'occasion.

J'ai fait quasiment la même chose aujourd'hui, mais je suis rentrée beaucoup plus tôt parce que j'avais envie d'un sorbet au citron. Et que je n'avais pas envie de me refaire sermonner par M.Aizawa une seconde fois, aussi.

Une voix me sort de mes pensées:

-On peut savoir où tu étais tout l'après-midi ? Tu nous as fait le même coup il y a trois jours.

-Mmh...

-Réponds pas, surtout, râle-t-il.

-Moui, bon, je me suis juste baladée en forêt, je marmonne en désigant vaguement la direction de la petite prairie.