☆*.。II. Ruser pour mieux gagner .:*☆

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Je lance un regard arrogant à la classe entière. Je vise toute le monde et personne à la fois, trop occupée à calmer mon rythme cardiaque.

D'un signe de tête, le prof m'invite à entrer, ce que je fais. Pas une seule seconde je ne cesse de scruter tous les visages un à un, le dos droit et les lèvres scellées. Une vipère dans un coin de mon esprit n'arrête pas de persifler. Peu surprenant, c'est la voix de ma mère. "Prestance, Gisela. Lève le menton, marche droit. Pourquoi tu laisses traîner tes jambes comme ça ?! Tu ne sais pas où aller ?! Alors arrange-moi ça ! C'est quand même incroyable, le seul talent que tu as, c'est de me faire honte."

Mon regard se durcit ou se vide de tout signe de vie, je n'en sais rien.

-Bon..., soupire le seul adulte de la salle. Tu veux bien te présenter ?

-Je m'appelle Gisela. J'ai seize ans.

Un silence lourd s'ensuit.

-Mais encore ?, insiste le prof.

Je perds tous mes moyens. On est pas là pour s'intéresser à moi, bordel, il veut pas faire son cours au lieu d'essayer de me faire sortir ma couleur préférée ou que sais-je ? Je me dépêche de reprendre contenance.

-Je viens de France. Je préfère la science à la littérature. Et...

Oh, non non non, je viens de commencer une phrase mais je ne sais pas quoi dire ensuite, c'est l'une des pires choses qui pouvaient arriver ! Panique totale, je prends la première information qui me vient en tête.

-... J'aime bien les feux d'artifices. Et la plupart des trucs qui explosent, en fait.

Nouveau silence.

-Tu veux présenter ton Alter ?, me demande l'enseignant.

"Plutôt crever."

-Non merci.

Je remarque d'un regard la quasi-totalité des visages qui s'étonnent, leurs iris qui passent de la curiosité à la surprise. Même le prof hausse un sourcil. Pourtant, il connaît déjà mon Alter, ça ne devrait pas changer sa vie.

Un bruit moqueur résonne depuis un coin de la classe. Un blond affalé sur ses coudes me lorgne avec arrogance. Son petit "tch !" railleur est vite suivi d'une phrase qui me fait voir rouge (quelle ironie de sentir mes yeux virer à l'écarlate, d'ailleurs).

-Tout ça parce que ton Alter est d'un banal pitoyable, je savais pas qu'on laissait passer ça à Yuei.

À l'intérieur, j'ai des envies de meurtre. À l'extérieur, j'affiche une moue condescendante avec un sourcil haussé d'amusement, ma première expression depuis que je suis dans cette salle. Je déclare, flegmatique:

-Même dans les lycées élitistes, il y a des imbéciles ?

Je penche la tête sur le côté et prend un air désappointé.

-Voilà qui est décevant..., je soupire en secouant doucement la tête.

Le geignard de service (parce qu'il ressemble vachement à ça pour l'instant) ouvre déjà la bouche pour me cracher ses stupidités au visage, mais un avertissement du prof, dont les yeux deviennent brutalement rouges et brillants lui fait réfléchir à deux fois à ce qu'il comptait faire. Quant à moi, je retiens mon sourire fier. Il grommelle dans sa barbe tout en ne cessant de m'assassiner du regard. D'ailleurs, lui aussi a les yeux rouges, à ce rythme là on va finir par créer un club.

-Surveille ton langage, Bakugo.

Je reste impassible, bien redressée, mes yeux plantés dans les siens. Je n'y vois que que de la colère, ses iris écarlates sont un puits sans fond de rage. "Qu'est-ce que... ?" C'est la première fois de ma vie que ça m'arrive. Autant d'émotions dans un seul regard, tant de sentiment connectés, contradictoires et liés à la fois que ne peux réprimer un frisson malgré mes efforts.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant