Après la représentation à l'internat, année de première.
On dirait une secte. Seule la lampe à côté du canapé est allumée, et nous sommes une bonne douzaine à être entassés sur les fauteuils, les canapés, ou même par terre. Tsuyu, en bonne camarade, a descendu toute une collection de plaids et couvertures. Et comme par hasard, me voilà assise à côté de Bakugo, complètement collée à lui (pour être couverte par la couverure, vous comprenez bien), une petite brique de jus de pomme à la main. J'ai tenté garder un minimum de distance entre nous, mais lorsqu'il a profité du plaid sur nous pour poser mes jambes sur les siennes qui étaient en tailleur, j'ai perdu un peu (beaucoup) de crédibilité. J'en perds encore plus ces dernières minutes, étant donné que je m'endors à moitié sur l'épaule de Katsuki.
Je me réveille tout de même un peu à l'appel de mon prénom. Mina, installée à ma gauche me file des coups de coude à répétitions dans les côtes.
-Gigi ! Tu dors ?
La stupidité de la question me laisse sans répartie un instant.
-J'ai l'air ?, je m'irrite.
-Un peu, oui.
-Alors pourquoi tu me laisse pas dormir ?
Les épaules de Bakugo se secouent une fois lorsqu'il s'esclaffe de ma réponse. Il faut dire qu'il est près de vingt-trois heures, et je ne suis plus vraiment dans une humeur à rigoler. Tout mon corps a passé la soirée à être torturé par le stress, puis l'adrénaline, puis la tension sur scène, puis le contrecoup, puis ENCORE avec le rangement. J'ai l'impression d'être un tas de chair et d'os. Un tas de chair et d'os fatigué.
-Parce que tu me dois quelques explications avec ton mec. Tu nous doit quelques explications.
Par réflexe, je soupire:
-Mina, combien fois vais-je devoir te répéter que Bakugo n'est pas mon mec ?
À peine ai-je fini ma phrase que je me rends compte de l'absurdité de mes propos. Bakugo, qui a actuellement sa main posée sur le haut de ma cuisse, se tourne vers moi avec un sourcil mi-amusé mi-interrogateur.
-Bakugo n'est pas mon mec ?, je répète, sourcils froncés vers lui.
-Bakugo n'est pas ton mec ?, continue-t-il, sceptique.
-Je ne sais pas, est-ce que tu es mon mec ?
-Je ne sais pas, est-ce que je suis ton mec ?
Je ne peux empêcher mon soupir de se muer en rire face à l'absurdité du dialogue. Après avoir enfilé la capuche du sweat que j'ai enfilé une heure plus tôt, et m'être calée sur l'épaule de Katsuki, résignée à être assommée de questions quoi qu'il arrive, je marmonne:
-Allez, vas-y Mina. T'as de la chance que je sois à moitié endormie, je réfléchis trois fois moins vite.
J'admets que j'ai peut-être laissé ma "conversation" avec Katsuki inachevée, mais je préfère les questions de Mina. Pour l'instant, en tout cas
-Déjà que tu réfléchis pas très vite à la base, ricane Bakugo.
-Réfléchis plutôt à si t'es mon mec, toi, je réplique.
Je lui balance sans difficulté grâce à notre position un coup de genou dans l'abdomen. Il grogne sans pour autant se venger. Mina fait craquer ses phalanges d'un air diabolique, tandis que les plus intéressés par la conversation s'approche. Toru balance carrément Sero du canapé pour pouvoir mieux écouter, et probablement aussi poser de terribles questions. Mina s'élance sans hésiter, et déclare solenellement:
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𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OC
Hayran Kurgu''Prestance, Gisela.'' ''Eloquence, Gisela.'' La voix de sa mère s'infiltre comme un serpent dans chacune de ses pensées. Et Gisela, elle aimerait tellement être aussi impassible que ce garçon dans sa classe. Ne pas avoir les yeux larmoyants si vite...