Chapitre 21 - Ensommeillée

66 7 33
                                    


"Oh, won't you say goodbye

To all my butterflies?"

-"Out of Tune", BoyWithUke-



Après le championnat, nous avons tous eu deux jours de repos. Il ne nous reste donc qu'un vendredi avant le week-end. 

J'ai raté la remise des prix ainsi que la finale, trop occupée à me faire embrasser par Recovery Girl qui pestait contre le manque de retenue "de cette brute face à une jolie jeune fille comme toi". 

Je rêvasse durant le cours d'anglais, la dernière heure. Dès que ça sonne, Mina Denki, Eijiro et Sero s'enfuient à la vitesse de la lumière, me plantant là. Je suis bonne à faire le chemin jusqu'à l'internat seule. Enfin, je ne peux pas leur en vouloir: depuis le championnat, je suis tout le temps sur les nerfs et prête à mal parler à n'importe qui. Cependant, je prends bien soin de me taire avec Bakugo parce que je sais que je ne m'en sortirais ni gagnante ni vivante.

Je me traîne sous le ciel grisonnant, qui a l'air aussi déprimé que moi. Pour couronner le tout, en rentrant dans a chambre, je vois trois appels manqués de celle que je suis censée appeler "Maman".  

À bout de force, je fais disparaître les notifications. "Elle attendra. Et puis avec un peu de chance j'aurais le courage de lui raccrocher au nez si elle se plaint trop longtemps." Je me jette sur me devoirs pour me changer les idées. En plus, les examens de fin de trimestre approchent, lentement mais sûrement.

À travers l'exquis solo de guitare éléctrique qui résonne dans mes oreilles, j'entends la porte claquer. Je retire mon casque et lance un regard à Bakugo en marmonnant:

-Je vais à la douche, alors évite de me refaire la peur de ma vie en secouant la poignée comme un bourrin. Quand je suis dans la douche.

J'interprète son regard méprisant comme une réponse.

La salle de bains verrouillée, je laisse l'eau chaude me courir sur le dos et les épaules, immobile et les yeux fermés. Une quinzaine de minutes plus tard, je me décide finalement à me savonner. En frottant paresseusement mes  omoplates, je note que j'ai le dos tiraillé par ma peau sèche. Je demanderai à Mina de me mettre de la crème.

Une fois sortie de la douche et rhabillée, je sors. Epuisée sans raison, je m'apprête à m'affaler sur mon lit pour une bonne sieste, mais l'heure m'en empêche. On ne va pas manger dans longtemps, et si j'arrête de me voiler la face, j'ai sincèrement peur que Bakugo mette à exécution ses propos et me traîne dans les escaliers pour me forcer à manger. Au moins, j'ai le temps de demander à Mina de me mettre de la crème dans le dos.

J'attrape ma crème et file vers la chambre d'à côté. Je toque plusieurs fois, sans réponse. Ces deux extravertis de première qui ne tiennent pas en place doivent être en bas. Je n'ai aucunement la détermination de descendre, donc je tente mon coup:

-Minaaaa! Minaaaaaaaaaa!, je crie.

Silence radio. Au bout de cinq secondes, une touffe rose apparaît en bas des escaliers.

-Quoi ?, demande-t-elle.

-Tu peux monter? Par pitié !, j'insiste.

-Pourquoi, tu peux pas descendre ?, argumente ma camarade.

-Mais j'ai trop la flemme, je grogne en me frottant les yeux. Il me faudrait une âme charitable pour me mettre de la crème dans le dos.

-Bah demande à ton mec, pas à moi, réplique-t-elle avant de partir aussi vite qu'elle est venue, me plantant là.

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant