Chapitre 13 - Appel

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"My head is filled with parasites

Black holes cover up my eyes

I dream of you almost every night,

Hopefully I won't wake up this time"

-"Freaks", Surf Curse-





Ma relation avec ma mère a toujours été... compliquée. Elle navigue habilement entre la toxicité et la complicité, parfois heureuse parfois douloureuse. 

Juste après le divorce de mes parents, elle m'a surprise en larmes bien plus d'une fois. La plupart des mères auraient réconforté leur enfant, je pense. Je ne suis pas sûre, car la mienne me jugeait avec mépris puis me crachait à la figure un "pitoyable", ou "misérable" avant de s'en aller. Et c'est tout.

Certains appelleront ça de l'inattention, un acte répugnant, avec le temps j'ai appris à appeler ça un traitement respectueux. Je sais que c'est faux. Ma génitrice a dû elle aussi subir une enfance désagréable, donc je me suis juste retrouvée à être élevée à la dure sans trop de choix.

- Oh, soit tu décroches soit tu raccroches mais bouge ton cul parce que j'ai pas que ça à faire d'entendre ton téléphone, râle bruyamment Bakugo.

Je secoue la tête et décroche précipitamment, sans prendre le temps de lui balancer une répartie méritée.

- Coucou, maman, ça va ?

- Gisela, tu ne prends donc pas la peine d'appeler ta vieille mère si elle ne le fait pas ?, commence à geindre sa voix crachotante au bout du fil.

Pour éviter d'abattre mon poing sur le bureau en lui hurlant d'aller se faire foutre, je soupire en éloignant le micro de ma bouche. Les appels avec ma mère sont toujours comme ça... Fastidieux, interminables, et terriblement ennuyeux.

- Si si, c'est juste que comme tu t'en doutes, la première semaine a été très chargée, donc j-

- Et alors tu t'en sors, les entraînements, les contrôles...?, me coupe-t-elle brusquement.

"Seigneur, je vais frapper quelque chose dans pas longtemps si ça continue comme ça !". Je me lève sèchement pour arpenter la chambre telle un lion en cage, ignorant royalement le regard fusillant de Bakugo.

- Haha, oui, tout est super intéressant, les profs sont sympas et mes camarades aussi, je fredonne pour éviter de laisser transparaître ma colère.

S'il y en a un pour admirer mon jeu d'acteur, c'est Bakugo. Il me lance des coups d'oeil fréquents, remarquant probablement la différence entre mon expression insupportée et les "Mhm" joviaux que je lance de temps en temps.

Il ne faut pas une dizaine de minutes avant qu'elle ne remette le sujet sur le tapis:

- Alors, tu as eu quelques évaluations depuis la rentrée ?

- Oui, j'ai fait des examens diagnostics pour voir si j'étais à niveau.

- Ah, d'accord ! Tu as tes notes ?, demande-t-elle innocemment.

Nous jouons toutes es deux à la plus stupide, même si je vais être bien obligée de lui dire. Elle sait je n'aime pas lui annoncer mes notes, et je sais aussi que c'est qui l'intéresse le plus dans mon parcours scolaire. Avoir des amis ? Une bonne santé mentale ? Pf, inutile ! Changer son enfant d'établissement parce qu'il était au bord du suicide et des larmes continuellement ? Absolument pas, c'est juste que ça l'empêchait d'étudier correctement ! 

𝕋𝕖𝕒𝕣𝕪 𝔼𝕪𝕖𝕤 B. Katsuki x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant