Lorsque je me réveille, je suis attachée à une chaise, un bâillon sur la bouche. Je bats des paupières et regarde autour de moi. Je connais cette pièce, je l'ai en cauchemar. Ma chambre. Celle où je vivais avant. J'ai cru que j'en avais fini avec ce lieu, mais non. Je suis de retour. Une autre fois.
- Vous !
Je tourne brusquement la tête et voit Alice, attaché par terre, bâillonnée aux yeux.
- Qui... qui est là ?
J'essaie de lui parler mais aucun son ne sort du tissu. Ce sont des putains de sadiques. Elle ne voit pas et je ne peux pas lui parler. Impossible de communiquer alors qu'on est à 2 mètres l'une de l'autre. Je remue dans tous les sens mais je vois la porte s'ouvre. Mon coeur accélère quand je les vois. Mon oncle et un des ses amis, mes deux cousins et le dernier, le Satan de ma vie.
- Bonjour ma fille ! Bon retour à la maison ! L'enfant prodige est enfin parmi nous !
Mon père.
Il s'approche et tourne autour de moi.
- Hmm... Tu as changé. Tes cheveux, ton look, tes fréquentations, tes notes... Tu es devenue une vrai citadine.
Et c'est pas grâce à toi bouffon.
- Mais ce qui me dérange le plus, c'est ton nouveau caractère. Mais bon, j'en ai maté des plus dures. Une chienne revient toujours vers son maître. Lorsqu'elle le trahit, elle meurt. Comme ta mère.
Il me détache et je me redresse les poings serrés.
- Salaud ! T'as as le droit de parler de maman !
Il me met une gifle et je reste droite.
- Une chienne ne parle pas !
- Manque de chance, contrairement à tes putes, je ne suis pas ta chienne.
- C'est la meilleure ça ! Qui es-tu alors ?
- Ta fille. Mais tu n'en ai pas digne.
Une autre tarte mais je ne bronche pas. J'en ai fini avec eux, avec tout ça. Plus personne ne me dira quoi faire. Je suis restée collée à ceux qui me faisait du mal alors qu'autour de moi, des gens qui m'aime et me respecte m'ont ouvert les bras. Léo a raison. Je ne dois pas attendre mon prince charmant, que j'ai cru que ce serai lui, Léo, pour me sortir d'ici. La seule personne qui peut me sauver , c'est moi.
- Je n'ai plus peur. Ni de toi, ni d'aucun d'entre vous. Vous n'êtes qu'une bande de bouffon sans égo. Vous m'avez maltraitée, humiliée, violée durant toutes ses années parce que je ne savais pas, parce que je ne disais rien. Mais c'est fini, je n'ai plus peur !
Mon père se jette sur moi mais je le repousse comme une poupée de chiffon. Je suis maintenant plus grande que lui, et avec les entraînement que Léo me poussait à faire, je suis aussi plus forte. Je sens une puissance envahir mon corps, une force surhumaine.
De rien habibi, fais ce que tu as à faire.
- La voix... Tu es encore là.
Je suis toujours là en fait. Je suis désolé de t'avoir fait subir tout ça.
- Aide-moi et tout seras réglé. Ensemble connard ?
Ensemble connasse.
Je mets un coup de poing à mon père qui s'effondre. Je me jette sur les quatre autres avant qu'ils ne s'enfuient et me déchaîne. Toute cette haine, cette colère, cette honte, cette peur, cette douleur, tout ressort.
Allez Lacy ! Tu peux le faire ! Waouh quel crochet du droit ! Dans le bide ! Dans le bide ! Attention à ton oncle par derrière ! Tchaa ! Coup de boule ! Voilà ! Une tarte de cow-boy dans sa gueule ! Fais gaffe ton cous' se barre ! Nan l'autre ! Aïe par les cheveux miskine tu l'as pas loupé ! Et bam ! Dans les chicots ! Coup de genou ! Coup de genou ! Ok dans les parties ! Je compatis ça fait mal ça. Le dernier. La chaise ! La chaise ! BAM ! LA POUBELLE C'EST PAR TERRE ! Victoire Lacy 5- 0 par KO général ! C'est ma connasse ça !
Je me redresse et regarde les cinq hommes inconscients par terre. J'ai beau me dire que c'est moi qui décide, et s'ils revenaient ?
Hé ! Déjà c'est moi qui décide hein, et deux très franchement j'ai la flemme de les faire réapparaître. C'est finito baby.
Je souffle un bon coup. Mon passé est derrière moi. Ma famille, Tom, Marcus... tout est fini. La fin des problèmes, enfin.
Alors, non, pas spécialement.
- T'abuses.
Non mais... écoutes, descends vite.
Je fronce les sourcils et court détacher Alice. Elle bat des paupières désorientée et elle me sert de toutes ses forces dans ses bras.
- C'est fini Lacy. C'est fini.
Son étreinte me déchire en deux. Jamais je n'ai ressenti ça depuis la mort de ma mère. Je pleure, je pleure, je pleure. Elle me berce jusqu'à ce que je puisse reprendre le contrôle de moi même. Elle essuie mes larmes avec ses pouces et m'embrasse sur le front.
- Allez ma grande. Partons loin de ce cauchemar.
On quitte ma chambre, non, la pièce. Plus rien ne nous relie. Dans le salon, on voit un corps allongé sur le ventre. Je refuse d'y croire, ou plutôt, mon cerveau ne traite pas l'information.
- LEO !!!
Alice se précipite sur son frère et le retourne. Ses yeux sont fermés et un sourire flotte sur ses lèvres. Un tâche de sang s'étale sur son sweat vert au niveau de son ventre. Ses cheveux aux boucles folles sont collées de sang.
- Léo ?! Tu m'entends ?!
Alice le secoue, le gifle, mais il ne répond pas.
- Son pouls Alice... son pouls, murmurai-je.
Elle appuie sur son cou avec ses doigts et retient sa respiration.
- Non... Non, non, non, non, non. NON !
Elle lui fait un massage cardiaque avec l'énergie du désespoir tandis que je reste là à regarder, sonnée. A mes pieds brille la douille d'une cartouche. Je la reconnais. Le fusil de mon père. Il l'a tué.
Je m'effondre à genoux, les yeux grands ouverts, hallucinée. La dernière chose dont je me rappelle, c'est que des hommes en uniformes nous emmenant loin d'ici, de ce que j'appelais autrefois la maison.
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- Dieu ? - Nan, ton auteur bouffon.
Humor- Moi, c'est Léo. Un personnage comme les autres. Mais lorsque le destin me choisit pour lutter contre les... - Mdr tu t'es pris pour qui ? - Pardon. Je recommence : Moi c'est Léo. Et l'autre qui crie, c'est mon auteur. J'étais un personnage normal...