XLI - On s'était dit pour toujours

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Le monde est détruit. Plus rien ne vaut rien. Tout n'est que mensonge. Tout n'est qu'obscurité.

Les gens sont voués à disparaître, je le sais. Mais quand cela arrive, de manière soudaine, mon coeur s'arrache, sur le rythme de l'horloge de la vie. Au lieu d'un doux tic, tac, je ressens un tchic, tchac.

Mes mains agrippe le dos de la dernière personne qu'il me reste.

- C'est faux Hugo.

Depuis que mon dernier meilleur ami me serre dans ses bras, je répète cette phrase en boucle. Comme si à force de la dire, l'histoire changerait.

- Chut Emma, chut.

- C'est faux Hugo. C'est faux.

Les dernières barrières dans ma tête s'effondre et je sens mes vieux démons souffler dans mon esprit depuis la mort de ma famille, me murmurant des pensées horribles.

Léo et Hugo ont réussi à me sauver à la lisière de la fin, on construit par leurs présence un mur en béton. Mais je sens ce mur se briser quand l'un des gardiens est mort tandis que l'autre est déchiré pour le surveiller.

Je tombe au sol en hurlant, tenant ma tête dans les mains.

- Emma ! Emma écoutes-moi. Ecoutes ma voix. Je suis là. Tout va bien. Respire. Je suis là. Tout n'est pas fini.

Ses paroles tentent de colmater les brèches, mais sa voix tremblante et brisée est trop faible face aux coups de marteau de la vérité.

Léo est mort. Léo. Est. Mort. Comme ça. D'un coup. Volatilisé. Arraché. Sans prévenir. Comme mes parents. Comme mon frère.

En face de moi, un carré d'obscurité d'où s'échappe une brise porteuse de liberté. Je ne réfléchis pas, pousse Hugo, cours, et je saute.

Un choc.

Un cri.

Plus rien.

Mes démons se taisent enfin.

- Dieu ? - Nan, ton auteur bouffon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant