VIII - Elles n'ont de vacances que le nom

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- Rhaa...


Je m'effondre au sol, transpirant et haletant.

On se lève feignasse !

Grâce, -ou plutôt à cause ! - de Léo, cela fait quatre heures que je cours dans la rue. Ce dernier trouve que j'ai le cardio d'une tortue sans poumons.

- Léo, j'en peux plus !

Pas de faibles dans mon équipe. Je vais te rendre sportif moi.

Mais je ne veux pas !

Ah mais je n'attends pas ton consentement. Allez, on y retourne !

Tu ne peux pas me rendre sportif par la magie de l'auteur ?

Tu veux aussi avec un petit pied à terre de 60m2 à New-York, près des transports et des commerces de proximité, sans vis-à-vis, tout équipé, de plein pied avec place de parking ?

Oh ouais je veux bien.

Dans tes rêves. Tu vas souffrir comme tout le monde.

Je me redresse et recommence à courir. Cela fait cinq jours que les vacances de la Toussaint ont commencé et je me demande si je vais tenir le rythme. J'avance mécaniquement, un pied après l'autre, tête baissée, quand je rentre ou plutôt fonce dans quelqu'un. On se retrouve au sol et roulons sur plusieurs mètres. Quand on s'immobilise, je suis dos au sol, une main sur la hanche d'une fille de mon âge. Elle est au-dessus de moi et ses cheveux qui encadrent son visage caresse mes joues.

Je la reconnais.

- Hé ! Mais c'est toi la fille qui était en colle avec moi et Nat' et...

Je suis une nouvelle fois hypnotisé par son regard émeraude. Ma prise sur sa hanche s'affirme. Elle met une main sur mon torse et j'ai tout à coup très envie de l'attirer contre moi. Chaque battement de paupières nous accroche plus puissamment à l'autre. Une voiture klaxonne près de nous, brisant cet instant avec une telle force que nous bondissons dans les bras de l'autre. Je la serre dans mes bras, me rendant compte que nous sommes au milieu de la route et que beaucoup de voitures arrivent. Je lui prends la main, entrelace nos doigts et cours vers le trottoir. Faudra que je remercie Léo, son entraînement sers à quelque chose.

Une fois sur la terre ferme, on s'effondre sur un muret, les mains toujours jointes.

- Ça va, tout va bien ?

Elle hoche la tête.

- Tu devrais me lâcher la main. Ça ne va pas plaire à ta copine.

- Ah euh oui c'est vrai pard... ma copine ? Quelle copine ?

- La rousse. Vous avez l'air assez proche donc je ne veux pas être une source de problème.

- La rousse ? Nat ?

- Chaipas son nom mais elle était assise à côté de toi.

J'éclate de rire devant ce malentendu. Ah les quiproquos...

- Non, non ! Je ne sors pas avec elle !

- Ah ?

- Oui je t'assure ! Nat n'est qu'une amie rien d'autres.

Je ne sais pas pourquoi mais je ressens le besoin de me justifier, de lui faire comprendre que je ne sors avec personne, que je suis libre et célibataire.

Mais ce mec en fait toujours des caisses ce n'est pas possible.

- Ah d'accord. Mais lâche-moi quand même si mon mec débarque il va encore me cirer dessus.

Mon cœur tombe comme une pierre. Mon mec. Elle est en couple. Je ne sais pas pourquoi ça me touche autant. Puis toute la phrase rentre dans mon esprit.

- Encore ?

- Ouais... Il m'engueule souvent mais il est gentil.

- Tu es sûr ?

- Ouais. 'Fin, c'est normal qu'il soit très jaloux, on est ensemble.

- Il te contrôle aussi ?

Mais t'es devenu psychologue ? En quoi ça te concerne nan mais oh ?

- Comment ça ?

- Il te demande où t'étais, avec qui, à quelle heure...

- Bah oui comme tous les mecs.

- Non, ce n'est pas ''normal'' comme tu dis. Tu dois pouvoir faire ce que tu veux sans devoir te justifier à chaque fois.

- Et en quoi ça te regarde ? demande une voix masculine derrière nous ?

TATATAAAAAAAAA. Quand on parle du loup il accourt !

On se retourne et un gars, qui a l'air plus âgé, nous regarde méchamment. Je sens la main de la fille trembler dans la mienne mais c'est un grand sourire qui éclaire son visage.

- Tom ! Je suis contente que tu sois là ! dit-elle avec sincérité.

- Tu tiens la main à d'autre gars maintenant salope ?

- Quoi ? Non, non, attends-je...

- On réglera ça à la maison. Suis-moi tout de suite.

- Oui pardon j'arrive.

Elle se lève mais je la tire pour la mettre derrière moi.

Rajoutez qu'en plus de faire des caisses, il se mêle des affaires des autres.

- Elle ne va aller nulle part.

- Tu es qui toi déjà pour toucher à ma meuf ? Casse-toi bouffon.

- Bouffon ? Tu n'as rien trouvé de mieux ? Je parle avec ma pote donc maintenant dégage c'est malpoli d'interrompre les gens.

Il s'approche de moi et me choppe par le col.

- Ecoutes moi bien. Elle est à moi. Je fais ce que je veux d'elle que tu le veuille ou non. Maintenant pars. Tu ne la sauveras pas parce qu'un chien est toujours fidèle à son maître. Maintenant si tu ne veux pas que ça dégénère encore, viens Lacy.

- Non je t'en supplie ne bouges pas, lui dis-je en me retournant.

Elle me sourit, d'un sourire si doux et innocent que mon cœur s'en déchire.

- Ecoutes, c'est gentil de t'inquiéter mais c'est mon copain. Ne t'en fais pas pour moi. On s'aime.

- Parle pour toi, grogna Tom. Tu sais très bien pourquoi je sors avec toi.

- Euh, oui, oui, 'fin bref. On y va ?

- Ne donne pas d'ordre. Avance.

- Pardon...

Elle avance tête baissée et Tom murmure.

- C'est ma chienne et t'a encore rien vu, bouffon.

Il la rejoint et mon cœur se serre pour je ne sais qu'elle raison.

- Léo, dois-je m'inquiéter ?

Hmm, promis je serais modéré. Je ne suis pas un gros sadique non plus. Sauf avec les lectrices. Je vais vous faire des faux-espoirs niar, niar...

- Léo, ce n'est pas le moment-là ! Réponds-moi : que vas t'il lui faire ?

Je ne peux pas te le dire...

- S'il-te-plait...

Non, écoute, j'arrête le chapitre là ça vaut mieux.

- Attends non !

Peine perdue. Je sais qu'il ne répondra pas. C'est le cœur et l'esprit torturé que je rentre à la maison.

- Dieu ? - Nan, ton auteur bouffon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant