Chapitre 13

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  Le week-end qui suit est le grand vainqueur. Le choix du lieu et de l'hébergement sont validés. Il ne me restait plus qu' à prévenir le reste de la famille pour leur faire part de ma proposition.

Destination : les Pyrénées.

J'ai trouvé une superbe villa avec tout le confort et surtout équipée d'une immense piscine qui surplombe la montagne. Les photos sont incroyables ; vieilles pierres, terrasse semi-couverte et gigantesque, plusieurs petits salons privés à l'extérieur. L'intérieur est tout aussi impressionnant. Une cuisine tout aménagée qui fait au moins mon appartement dans sa globalité. Un salon et une salle à manger d'un seul tenant qui feraient rougir les propriétaires de châteaux. Dix chambres et cinq salles de bain... Une pièce de jeux avec baby-foot, billard, et jeux de fléchettes, un sauna, une cave impressionnante décorée avec goût. Chaque chambre était équipée d'une télévision et celle du salon semble irréelle.

Bref ! La perle rare.

Le tarif pour trois semaines me fait moins rêver. Si je l'annonce tel que, c'est « game over » illico. Je me connecte sur mon compte en banque, en priant que celui-ci me sauve la mise. Après un rapide calcul, je suis soulagée. Je liquide toutes mes économies mais en même temps je ne vois pas comment les utiliser autrement.

C'est décidé, ça sera cette merveille !

Étape suivante : coups de fil. À moi d'être convaincante.

Après avoir passé trois heures  au téléphone, quatre tasses de thé et un paquet entier de BN à la fraise, je fais le point. Certaines personnes m'ont donné leurs réponses immédiatement. Pour les derniers, il n'y a que quelques minutes. Dans l'ensemble, beaucoup ont répondu présents. Je comprends que tout le monde ne puisse pas se libérer. Pourtant, ma frustration me met à l'épreuve. Je suis déçue et épuisée. Par-dessus tout, je suis stupide. Une vraie gosse qui ne supporte pas qu'on lui dise « non désolé ça ne sera pas possible ». Mon cousin de Paris vient juste d'être embauché dans une nouvelle boîte d'import-export et ne peut pas poser de vacances avant un an. Pourtant, il me dit adorer l'idée et il espère qu'il pourra y participer l'année prochaine si nous retentons l'expérience. J'ai failli me faire griller quand je l'ai supplié.

— Ouah ! Cousine... tu aurais dû être avocate ! Sérieux ! Ton dossier est en béton. Vraiment ! Mais là, c'est chaud. Je t'assure que j'adorerais partir avec vous tous. C'est quoi le truc ? Tu veux nous présenter quelqu'un ?

Ce n'est pas vrai ! Lui aussi s'y mettait.

Il y a eu aussi un oncle. Un des frères de mon père. Je n'avais même pas fini mes explications qu'il m'envoie un « non » sonore et raccroche. En même temps, c'est peut-être préférable. Mon père avait une opinion bien à lui de son aîné. Il affirmait que certains étaient la preuve vivante que la réincarnation existait. « On ne pouvait pas devenir aussi con en une seule vie ». Il semblerait que sa théorie s'appliquait parfaitement dans ce cas.

Ma plus grosse déception... Claire. Une cousine de deux ans ma cadette. Drôle, pétillante, sans gêne, sans filtre et un caractère explosif. Elle n'est pas appréciée de tout le monde. Malgré tout, quand elle est là, on est assuré de ne pas s'ennuyer. Moi, elle me fait mourir de rire et je sais que Vic l'adore. Elle sera en Allemagne pour le tournage d'un documentaire. Elle regrette mais c'est impossible pour elle d'annuler ou décaler.

Il faut que je l'admette. La terre ne s'arrête pas de tourner sous prétexte que je n'ai plus qu'un été avec ma famille. D'ailleurs, je ne manquerai pas d'en toucher deux mots au grand puissant là-haut. J'ai deux petites choses à lui soumettre. Certaines règles doivent être absolument réaménagées.

Je respire un grand coup. Après tout, il y a encore quelques jours, j'envisageais ma dernière année au fond de mon lit. Reste zen Kris.

Demain, dès la premièreheure, je réserve la villa.


Une année...le reste d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant