Un appel inquiétant vous réveille au beau milieu de la nuit et voici que vous vous aventurez dans un vieil hôtel dont le passé tragique hanterait encore les lieux à la recherche de votre interlocuteur mystère. Mais l'hôtel semble plutôt désert et le...
J'entre le mot de passe avec confiance et vois un fond d'écran représentant une jeune Camille, tout sourire, tenant un bébé Gribouille dans les bras.
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Je tente d'abord d'accéder aux mails mais la connexion au réseau est impossible et je me rabats finalement sur un document en plein centre du bureau, sobrement intitulé : « sujets ». J'y trouve notamment un tableau recensant de potentiels sujets d'articles, chacun classés par niveau d'urgence, d'importance et d'avancée dans l'enquête. Une organisation remarquable mais indispensable pour une journaliste indépendante. Typiquement le genre de chose sur laquelle il faudrait que je travaille.
Alors que je suis en train de jalouser les talents professionnels de Camille Dour, je tombe sur une entrée intéressante du tableau parlant de la mort mystérieuse d'une femme à l'hôtel Paradis. Il est précisé que la victime était professeur dans un lycée et se nommait Adeline Berger. Un lien hypertexte mène vers un document plus complet détaillant l'affaire et les différentes preuves rassemblées par Camille. Bien que de nature plutôt sceptique pour les théories du complot, je dois avouer que la façon dont la police s'est occupée de l'affaire est troublante. Les méthodes de la police d'ici sont sans doute différentes de ce que j'ai connu à Lille mais je comprends tout à fait pourquoi on pourrait penser que quelque chose cloche.
Les dernières images filmées de la victime sont elles aussi terriblement dérangeantes. On y voit une jeune femme entrer dans la cage d'ascenseur puis devenir soudain agitée juste avant que les portes ne se ferment, comme si une vision terrifiante se trouvait face à elle dans le couloir. Visiblement paniquée, elle appuie avec acharnement sur les boutons de l'ascenseur et les portes se rouvrent. Elle se plaque alors contre les parois en criant puis hésite avant de finalement sortir de la cabine à toute vitesse. Elle sera retrouvée le lendemain matin à moitié dénudée dans la cour de l'hôtel, morte à la suite d'une chute du cinquième étage ou du toit. Ses amies qui séjournaient avec elle dans la suite du cinquième n'ont absolument rien vu ni entendu. Est-elle vraiment tombée seule comme l'a conclu la police ?
Si Camille n'a pas trouvé de preuves lors de sa première enquête au moment des faits, il y a bientôt sept ans, elle semble avoir obtenu de nouvelles informations depuis. Ses notes indiquent qu'elle pense avoir trouvé un lien entre le propriétaire de l'hôtel et le gérant d'une compagnie pharmaceutique réputée pour ses recherches avancées dans le secteur du cerveau humain et de l'intelligence artificielle, les Laboratoires Cheng. Je n'y connais pas grand-chose dans ce domaine mais je crois avoir déjà lu ce nom quelque part. Quoi qu'il en soit, je ne trouve pas ladite preuve qui est censée lier les deux affaires. Camille a certainement dû la garder dans un endroit sûr, prévoyante comme elle paraît être. Tout de même, je me demande ce qu'un laboratoire de recherches aurait à voir avec la mort d'une professeure de littérature...
Un nouvel éclair éclate, plus aveuglant et assourdissant que ses prédécesseurs. L'orage est tout proche désormais. J'espère que ce vieil hôtel saura m'en garder à l'abri. Je détourne mon attention de la fenêtre et me fige soudain. J'ai la désagréable impression d'être observée. Mes yeux se tournent vers le couloir puis vers le placard de la penderie. Les taches de sang sur le sol convergent toutes vers cet endroit et un mauvais pressentiment m'assaille. Devrais-je ignorer les avertissements de Camille et me risquer à l'ouvrir ?
