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Mon esprit s'éveille au son d'un chant grave et transcendent, presque tribal. Le parfum de l'encens me pique les narines et mes yeux s'ouvrent enfin sur un plafond plongé sous une lumière tamisée. Je reconnais les luminaires et le papier peint propres à l'hôtel malgré les nombreuses tentures chaleureuses qui ornent les murs de la pièce. Les flammes de plusieurs bougies font vaciller des ombres tout autour de moi tandis qu'un magnifique encensoir en cuivre minutieusement gravé embaume la pièce et mon esprit de son odeur réconfortante. Pourtant, je suis tout sauf rassurée devant la scène qui s'offre à moi.

Au centre de la pièce, dans un cercle de bougies, un homme se tient à genoux, torse nu, et fredonne des mots qui me sont étrangers. Devant lui, une sorte d'autel arbore plusieurs objets que je ne parviens pas bien à distinguer de ma position. C'est en essayant de me redresser pour mieux voir que je me rends compte de ma situation inquiétante. Mes mains sont attachées ensemble au-dessus de ma tête, probablement à la tête du lit sur lequel je suis allongée. Malgré la peur que l'idée d'être captive fait monter en moi, je tente de garder mon sang-froid et teste la solidité de mes liens. Au toucher, je semble avoir été attachée avec un bout de tissu. Les nœuds me paraissent difficiles à défaire mais si je parviens à détendre un peu le tissu, je pourrais peut-être avoir assez de jeu pour me libérer. En revanche, cela va me demander pas mal de patience et du temps que je n'ai sûrement pas.

Mon attention se tourne à nouveau vers l'inconnu qui me fait toujours dos. Ses épaules se soulèvent et s'abaissent en même temps que ses bras se contractent à rythme régulier. Une odeur florale envahit la chambre. On dirait qu'il est en train de moudre quelque chose. Que peut-il bien être en train de préparer ? Et ai-je réellement envie de le savoir ?

Avec beaucoup d'effort pour garder mon sang-froid, je tire sur mes liens dans le but de les distendre. Je sens le tissu craquer légèrement mais l'espace que je parviens à libérer après une bonne minute de travail n'est pas suffisant pour me libérer. J'ai beau contorsionner mes mains dans tous les sens, l'os à la base de mon pouce continue de bloquer et je n'ose pas tirer plus fort par peur de le disloquer. Alors que je scanne la pièce à la recherche d'une autre option, l'homme se redresse. Mon instinct me dicte de fermer les yeux et feindre l'endormissement, laissant mes autres sens prendre le relai. J'entends clairement l'inconnu se rapprocher de moi. Un parfum corsé de plantes et d'épices accompagne son avancée et je lutte pour ne pas froncer les narines. Une chaleur presque étouffante irradie de sa main alors qu'il vient poser sa paume au niveau de mon sternum.

Je frissonne dans un sursaut et n'ai d'autre choix que d'ouvrir les yeux pour découvrir avec surprise un visage au front marqué et aux yeux sombres, décoré de peintures rouges et encadré par une chevelure luxuriante poivre et sel. Des cicatrices se dessinent également sur son cou et sa poitrine. Malgré la lumière faible des bougies, je peux clairement les distinguer sur sa peau mate, des traits inégaux et irréguliers pareils à des griffures, pile à l'endroit où repose un anneau qu'il garde en collier.

Je n'ai pas le temps de voir grand-chose d'autre car une vague d'énergie me traverse soudain, s'immisçant du bout de mes doigts jusqu'à mes orteils, et je me retrouve bientôt incapable de bouger. Tous mes sens me crient que quelque chose cloche. Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je ne distingue plus qu'une lumière aveuglante qui semble vouloir me consumer toute entière. Je sens comme une présence qui tente de s'insinuer dans mon esprit.

 Je sens comme une présence qui tente de s'insinuer dans mon esprit

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Des larmes coulent sur mes joues mais ce ne sont pas les miennes. Je crois que mon corps ne m'appartient plus. L'image de l'inconnu m'apparait comme dans un souvenir et une deuxième vague d'énergie me transporte à m'en étourdir. Alors que je me sens partir, je ne peux m'empêcher de penser aux décisions que j'ai prises. Aurais-je pu être plus prudente ?


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Oh, vous nous quittez déjà ?

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