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Sans plus attendre, Camille et moi dévalons les escaliers de service, traversons le restaurant et continuons à descendre les étages. Nous passons tout juste le troisième quand la journaliste s'arrête soudain. Elle arbore un air soucieux.

– Ça ne va pas ?

Son regard se plonge soudain dans le mien, sombre et perçant à la fois.

– Si Elliot Mandrin était la créature blanche, qui était le deuxième monstre ? Celui que j'ai affronté dans ma chambre ?

Son ton est presque distant, comme si elle n'osait y croire elle-même. Je réprime un frisson et bégaie, ne sachant comment répondre, mais j'ai la drôle impression que la question est de toute façon rhétorique. Peut-être se doute-t-elle de la vérité. Je n'ose pourtant rien dire.

– Je... Il faut que je récupère mes affaires avant de partir, annonce-t-elle soudain en opérant un demi-tour.

Sans attendre, elle pousse la porte battante du troisième étage et je ne tarde pas à me précipiter à sa suite.

– Attends ! On n'a pas le temps, il faut partir avant la relève d'Elliot.

Camille ne semble déjà plus m'écouter, son pas décidé. Je soupire, tiraillée, quand une chambre s'ouvre sur ma droite. Je suis surprise de retrouver le visage charmant de Túlio. Derrière lui, de nombreuses tentures et tapisseries colorées rendent un aspect chaleureux à la pièce tamisée. Une odeur d'encens et de patchoulis atteint mes narines alors que le regard du barman rencontre le mien. Il paraît calme, comme s'il m'attendait.

– J'ai un message pour vous, m'informe-t-il de sa voix si réconfortante.

Je jette un rapide coup d'œil vers Camille qui, malgré le fait qu'elle soit arrivée devant la porte de sa chambre, se tient à l'arrêt. Elle semble contempler le fait de rentrer avec une appréhension certaine. Je me tourne alors vers Túlio, intriguée.

– Un message de mon frère ?

– Non, d'un certain Maël.

L'homme dirige alors son regard vers le milieu du couloir, dévisageant attentivement quelque chose ou quelqu'un que je ne peux pas voir. Puis, sans quitter ce point des yeux, il reprend lentement :

– Il dit : « Je vous en supplie, ne la laissez pas me voir comme ça. Et dites-lui bien que ce n'est pas sa faute, que je ne lui en veux pas et... »

Túlio marque une pause et lève un sourcil intrigué. Je comprends que l'esprit de Maël, si j'ose y croire, hésite à finir sa phrase. Puis le barman sourit avec un mélange de douceur et d'amusement avant de me faire face.

– « Et que je suis qu'un idiot qui aurait dû lui dire je t'aime plus tôt. »

Je n'ai pas le temps de décider si j'ai réellement envie de croire que l'esprit du garçon est en train de lui parler que Túlio ajoute :

– Ces mots, pas les miens. Faites vite.

Il désigne d'un mouvement de tête le bout du couloir où Camille se tient encore, une main tremblante sur la poignée de la porte déjà entrouverte. Devrais-je la laisser entrer en sachant que le corps de son ami l'y attend ? Elle semblait très proche de Maël et lui imposer ce genre d'image morbide pourrait se révéler plus défavorable que bénéfique. Sans oublier qu'Elliot a insisté pour qu'on déguerpisse le plus rapidement possible pendant qu'il se charge de faire disparaitre le reste. Mais j'ai également l'impression qu'elle sait et que ce fardeau est le sien à porter. Cela ne veut pas dire que je dois le porter avec elle.


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À vous de choisir...

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{ACCOMPAGNER CAMILLE DANS LA CHAMBRE}

Rejoignez-la en 170


OU


{LA CONVAINCRE DE PARTIR AVEC VOUS}

Allez en 172


OU


{PARTIR SANS ATTENDRE CAMILLE}

Direction le 173 

HÔTEL PARADIS | Livre interactifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant