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Loin des nombreuses machines qui jonchent le reste de la suite, la cuisine m'accueille dans un calme déconcertant. Seul le grand frigo étonnement moderne grésille fièrement au fond de la pièce. J'ouvre les tiroirs et inspecte quelques placards mais n'y trouve que des ustensiles de cuisine et du vide. Une étrange odeur chimique m'atteint cependant alors que j'approche du réfrigérateur. Ma main tremble malgré moi en l'ouvrant puis la surprise me fait reculer jusqu'à cogner l'îlot central de la cuisine. Des jarres sentant fortement le formol et dont le contenu ressemble très certainement à des cerveaux sont proprement alignées sur les étagères froides. Des fioles sont également rangées par couleur et étiquetées. Si leurs noms sont incompréhensibles pour moi, ceux inscrits sur les jarres le sont beaucoup moins : « Sujet n°46 », « Sujet n°31 »...

La compréhension me rend malade et je suis obligée de détourner le regard un moment. Dans la porte du réfrigérateur, des poches de perfusion sont accrochées en lot par des élastiques. Je commence à les parcourir rapidement, repérant majoritairement des calmants, des anti-douleurs et des produits somnifères, quand soudain un son me paralyse : la sonnerie de l'ascenseur.

Je fuse en direction du couloir et croise Camille qui sort de la chambre avec affolement. Ses yeux ronds d'appréhension reflètent mon état. Je peux entendre mon cœur battre avec violence contre ma cage thoracique alors que nous nous tournons d'un même corps vers l'entrée de la suite. 

Les lucarnes qui décorent l'intérieur de l'ascenseur éclairent d'une lumière jaune une silhouette élancée que je ne reconnais que trop bien. Sa peau lisse et brillante renvoie les lumières colorées que diffusent les différentes machines sur son passage tandis que son visage plat et obscur ne démontre aucun trait humain. La créature entre dans la suite en avançant péniblement et s'arrête soudain en nous apercevant. Merde.

Sans réfléchir, je tire Camille derrière moi, serre les poings et bombe le torse. Mais contre toute attente, le monstre ne se rue pas sur nous mais plutôt vers une machine dont il active plusieurs boutons. Un rugissement mécanique fait trembler la pièce en même temps que les portes de l'ascenseur se referment, replongeant l'endroit dans une semi-pénombre menaçante. La respiration tremblante de Camille derrière mon épaule me pousse à prendre du courage. Il ne s'agit plus de ma seule survie.

– Arrêtez cette machine !

Je suis obligée de beugler pour me faire entendre à travers le vacarme mais je parviens néanmoins à capter l'attention de la créature. Sur un coup de bluff, je tente d'adopter une posture menaçante en avançant de quelques pas mais m'arrête bien vite quand l'étrange humanoïde me crie dessus à son tour.

– Qu'est-ce que..., murmure Camille, choquée. Est-ce qu'elle essaie de communiquer ?

Je comprends à la terreur et l'incompréhension qui animent ses paroles qu'elle non plus ne comprend pas un traitre mot de ce qui vient d'être prononcé.

– Attention ! crie soudain Camille en me tirant en arrière.

Je ne vois que trop tard l'éclat d'une griffe me frôler. Camille parvient à la contrer mais pas assez rapidement car je la vois soudain tituber en arrière et s'écrouler à moitié sur une rangée d'appareils. Son bouclier de fortune tombe sur le sol avec fracas et roule à un mètre de mes pieds. Je n'ai pas le temps d'amorcer un pas vers elle que le monstre pointe son membre armé vers moi d'un air menaçant. Il rugit quelque chose avec une certaine urgence, comme si la situation le mettait dans un état de panique. Ce n'est pas bon signe. Que ce soit chez les humains ou les animaux, la peur peut vite se traduire par des gestes violents et imprévisibles. Le moindre faux pas de ma part pourrait entraîner des conséquences terribles.

Paumes en l'air en signe de paix, je tente d'adopter une voix douce dans un effort de le calmer.

– Nous ne vous voulons aucun mal. Qui ou quoi que vous soyez, laissez-nous vous aider.

J'accompagne mes paroles par un petit pas en avant, me rapprochant par la même occasion du bouclier de Camille qui git au sol entre nous. La créature émet alors un bruit que je peine à interpréter, à mi-chemin entre le grognement et la plainte, mais elle ne bouge pas. Devrais-je profiter de sa confusion pour tenter de ramasser le bouclier et l'assommer avec ou puis-je encore espérer dompter la créature en me montrant pacifique ?


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Quelle sera votre tactique ?

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{TENTER D'APAISER LE MONSTRE}

Allez en 132.


OU


{NEUTRALISER LE MONSTRE}

Direction 130.


OU


{ATTAQUER LE MONSTRE}

Uniquement si vous avez récupéré un pied de biche, partez en 131.

HÔTEL PARADIS | Livre interactifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant