Top Gun - La Fille Cachée

19

Le soir, lorsque le médecin m'a enfin donné le feu vert pour quitter l'infirmerie, un sentiment d'excitation et d'appréhension m'a envahie. Je pouvais enfin revoir mes amis, ceux qui avaient partagé tant de moments avec moi, et surtout, ceux qui s'étaient inquiétés pour ma sécurité. En utilisant mes béquilles, je me suis levée, faisant attention de ne pas trop solliciter ma jambe droite, encore blessée.

À chaque pas, je sentais une légère douleur, mais l'adrénaline et l'impatience de retrouver mes camarades masquaient en grande partie l'inconfort. Je poussai la porte de l'infirmerie et me dirigeai lentement vers la salle de pause, là où je savais que tout le monde s'était rassemblé.

En entrant, je fus accueillie par des éclats de voix et des rires. L'atmosphère était légère, presque festive, et j'avais l'impression que l'air vibrait de joie. Mes camarades de Top Gun m'aperçurent presque immédiatement, et un silence respectueux s'installa rapidement, suivi d'un tonnerre d'applaudissements et de cris de bienvenue.

— Lucy ! s'écria Phoenix, et en un éclair, elle se dirigea vers moi. Dans un élan de bonheur, elle me prit dans ses bras, serrant fort. Son étreinte était réconfortante, et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, le cœur débordant de gratitude.

— Je suis si contente de te voir ! Tu es incroyable, tu sais ça ? dit-elle en me relâchant, les yeux pétillants d'émotion.

— Merci, Nat. Je suis heureuse d'être de retour, répondis-je, essayant de garder la voix ferme malgré l'émotion qui me submergeait.

Rooster s'approcha, un sourire large sur son visage, mais son regard trahissait une inquiétude persistante.

— Comment tu te sens ? demanda-t-il, ses yeux scrutant ma jambe.

— Ça fait mal, mais je vais m'en sortir, répondis-je, ne voulant pas qu'il s'inquiète davantage.

Les autres pilotes, Hangman, Bob, Payback, et Fanboy, s'approchèrent également, chacun m'exprimant leur soulagement de me voir saine et sauve. Hangman fit une blague sur le fait que j'avais toujours aimé attirer l'attention, ce qui fit éclater tout le monde de rire.

— Il ne faut pas que tu te reposes trop ! On a encore des missions à mener, ajouta Payback avec un sourire moqueur.

La soirée se poursuivit avec des rires et des discussions animées, chacun partageant ses propres expériences de la mission. Malgré la douleur persistante, je me sentais entourée de chaleur et de soutien, et cela compensait largement l'inconfort physique que je tentais d'oublier.

Alors que nous étions tous réunis, je réalisai à quel point chaque moment passé ensemble était précieux. Le lien qui nous unissait était plus fort que jamais, forgé dans l'adversité et l'amour. Je savais que, même si le chemin vers la guérison serait long, j'avais une famille ici, prête à se battre à mes côtés, peu importe les défis à venir.

Après avoir passé une soirée merveilleuse entourée de mes amis, je sentais la fatigue me gagner. Les rires et les plaisanteries avaient masqué la douleur, mais maintenant, il était temps de me reposer. Alors que je me levais pour quitter la salle de pause, Rooster se leva en même temps et me proposa de me raccompagner à ma chambre.

— Je peux gérer ça, tu sais, dis-je en souriant, mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un certain réconfort à sa présence.

— Je sais, mais je ne vais pas te laisser seule, surtout avec ta jambe. Répondit-il avec cette détermination douce qui me faisait fondre.

Nous marchâmes lentement dans le couloir, mes béquilles claquant doucement sur le sol. Rooster marchait à mes côtés, s'assurant que je ne trébuchais pas. Je lui lançai des coups d'œil furtifs, et à chaque fois, il me souriait, ce qui me réchauffait le cœur.

Arrivés devant ma porte, je me retournai vers lui, reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait. 

— Merci d'être là, Bradley. Ça signifie beaucoup pour moi.

— Tout le temps, Lucy. Je suis juste content que tu sois en sécurité, dit-il avant de s'approcher légèrement, ses yeux plongés dans les miens.

Il hésita un instant, puis, dans un geste tendre, il m'embrassa doucement. C'était un baiser léger, chargé de promesses, et je le savourai. J'aurais voulu qu'il dure plus longtemps, mais nous savions tous les deux que la nuit était encore jeune.

Juste au moment où il s'apprêtait à se retirer, la porte du couloir s'ouvrit avec fracas, et Hangman apparut, l'air triomphant, un grand sourire sur le visage.

— Eh bien, bien, bien, regardez qui a décidé de s'embrasser sous la lune ! s'exclama-t-il, les bras croisés, feignant d'avoir l'air choqué.

Rooster, déjà en train de rougir, se retourna vers lui, un air de désespoir sur le visage. 

— Très drôle, Hangman. Tu pourrais peut-être respecter un peu la vie privée des gens ?

— Respecter la vie privée ? Où serait le plaisir là-dedans ? ricana Hangman, s'approchant de nous avec un air provocateur. Allez, avouez-le, vous êtes devenus mignons tous les deux. Qui l'aurait cru ? Le grand Rooster avec la petite Sunny ! ah oui, moi je le savais. 

Je me mis à rire malgré moi, réalisant à quel point Hangman adorait créer des situations embarrassantes. Rooster se pinça les lèvres, essayant de retenir un sourire, mais je pouvais voir qu'il ne pouvait pas vraiment être fâché contre lui.

— Bon, vous deux, je vous laisse à vos... retrouvailles, dit-il finalement, faisant un geste exagéré de la main avant de tourner les talons. Ne laissez pas la porte ouverte trop longtemps, on ne sait jamais qui pourrait entrer !

— Très mature, Hangman ! lançai-je en riant, alors qu'il s'éloignait, toujours en plaisantant.

Une fois la porte fermée, je me tournai à nouveau vers Rooster, un sourire complice sur le visage. 

— Je n'aurais jamais pensé que Hangman serait notre meilleur paparazzi.

— On devrait peut-être être plus discrets à l'avenir, dit-il en riant légèrement, son regard se faisant plus sérieux. Mais je ne vais pas m'excuser d'avoir embrassé la fille que j'aime.

Mon cœur s'emballa à ses mots. Dans cette pièce silencieuse, je ressentais une connexion plus forte que jamais. 

— Je ne veux pas que tu t'excuses non plus. Je... je suis contente que ce soit toi, murmurai-je, avant de le remercier à nouveau pour sa présence.

Après un dernier sourire, je le laissai partir, le cœur léger, prêt à accueillir le sommeil, mais avec l'esprit encore bercé par la douceur de notre échange.