Partie 13 : La réalité en pleine gueule

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Il rentre avec toute sa zahafattitude dans la chambre en criant :

-Tayeb : T'ETAIS OU CETTE APRES MIDI TOI ?
-Moi : euh... bah... a... avec des co... copines
-Tayeb : AZY FOU TOI ENCORE UN PEU PLUS DMA GUEULE, T'ETAIS PAS AVEC SOFIA NI AVEC IKRAM, ALORS DIS MOI T'ETAIS OU AVANT QUE J'FASSE UN MEURTRE
-Moi (j'avais les larmes qui montaient owww) : mais avec des copines de ma classe, on faisait notre truc en français là
-Tayeb : SALE MITO, MONTRE-MOI ALORS ( et voilà comment j'suis dans la merde, j'avais rien à faire en français alors j'fouille dans mon sac histoire de reculer ma mise à mort)
-Moi : je cherche
-Tayeb : SOUAD PUTAIN MAIS JRIGOLE MEME PAS AVEC TOI, DEPECHE TOI.
-Moi : oui oui... euh tiens (jlui tends un vieux brouillon de français qui était resté dans mon livre, j'garde toujours tout c'est affolant)
-Tayeb : hm ok, si j'apprends que tu ma mentis wallah que j'te démonte, j'vais t'faire regretter.

J'baisse les yeux et il part de ma chambre, j'étais en panique de ouff, j'arrivais plus à me remettre de ce qu'il venait de se passer.

J'retourne chercher mon portable sous mon oreiller et j'vois que j'ai un message. C'est Kamel.

-Kamel « j'ai passé une bonne après midi avec toi bellegosse » ayééé si tu savais dans quelle merdre tu m'as mise toi aussi.

J'répond pas mais j'répond à So et Ikram, j'leur dis el hamdoulilah
j'suis toujours en vie. Ensuite j'répond au message de Hatem.

-Moi « wesh pk tu dis ça ? j'faisais mon dm de français avec des copines de ma classe » quelques minutes plus tard il m'a répondu

-Hatem « ah oué prend moi pas pour un fils de pute Souad, tes disquettes tu les rentre à qui tu veux mais certainement pas moi. Parle pu avec moi »
-Moi « mais Hatem... j'suis désolée »
-Hatem « répond pu sinon je change encore de numéro »

Okkkkkk, j'le prends au mots et j'réponds plus car il est capable de changer de numéro.

Plus qu'une semaine de cours et c'est les vacances, c'est-à-dire départ au bled cet hiver avec Yemma et Naoufel. J'parle pu trop avec Kamel à cause de ce qui s'est passé. j'lui parle vite fait sur msn mais genre j'ai du lui parler une ou deux fois et les messages bah j'lui ai dit que j'avais pas de crédit ce qui est............. FAUX. Hatem j'ai pu de nouvelle, j'ai pas essayé de lui envoyer un message parce que j'dois pas sinon c'est chaud pour moi. Lui non plus aucun message, et aucun appel... tant pis.

On est jeudi, et samedi on part. ce jeudi après midi j'ai qu'une heure de cours, j'décide de pas y aller. J'suis toute seule à la maison, tout le monde est au lycée ou au travail et Yemma doit être chez l'une de ses copines. J'pense encore et toujours à Hatem. Il hante mes pensées et j'arrive pas à zapper. Alors que lui il m'envoie pu de message, ni d'appel et le pire c'est que j'lai même pas croisé depuis l'autre jour. Sur un coup de tête j'met mon manteau et j'décide d'aller à l'endroit caché d'Hatem : sa cave. J'ai toujours la clé, alors j'passe par derrière et j'vais jusqu'à devant la porte. J'sors la clé, j'ouvre. Y a personne, j'allume la lumière et j'm'assois sur le canapé qu'il a gardé. Quand j'repense à la dernière fois j'me dis que c'est un putain d'illusionniste. Devant toute la tess il est là en mode c'est moi le roi et ici en bas, il est plus que lui-même, Hatem, ce jeune homme faible qui à besoin de son père. J'ressors la photo du tiroir, celle qu'il m'avait montré de lui et son père. C'est fou comme ils se ressemblent. J'ai que 16 ans et j'suis amoureuse d'un dealeur, un gars pas fait pour moi.

Je sursaute quand j'entends la porte s'ouvrir. J'fixe cette porte et j'vois Hatem rentrer. il me voit il est choqué.

-Hatem : tu fou quoi ici toi. (j'baisse les yeux car j'aime pas quand il est comme ça) -Moi : rien, j'voulais juste être ici. (il s'approche et me prend la photo des mains et va la remettre dans le tiroir) -Hatem : dégage d'ici ! (j'me lève et j'vais pour partir, j'ai pas envie d'le contrarier, on peut pas parler avec lui quand il est comme ça sauf que j'sais pas ce qu'il fait mais il me retient. Le gars il me dit dégage, je pars sans faire chier mais il me retient) -Moi : de quoi Hatem ? -Hatem : c'était qui ? -Moi : de quoi qui ?
-Hatem : tu m'soule à faire la meuf. J'tai cherché partout à la cité et y a un grand qui ma dit que t'étais partie vers **** alors j'suis allé, et j'tai vu avec un pd.
-Moi : smeh li
-Hatem : c'est ton mec ?
-Moi : c'est le cousin de Farah, on est potes c'est tout (il me pousse pour me faire assoir et il met un gros coup de point sur la p'tite table)
-Hatem : Souad, j'vais même pas rigoler avec toi. J'te jure tu l'approches encore une fois et j'le tue ce mec, wallah j'le flingue direct et toi jte balance à ton frère.
-Moi : t'es fou, on est rien toi et moi. T'as choisi, moi j'tattends pas 107 ans.
-Hatem : j'assume pas d'te voir avec un autre mec, c'est toi que j'veux et pas une autre, j'ai essayé de zapper car tu sais que j'suis qu'un batard, j'suis pas un mec pour toi, j'veux pas que tu souffres mais j'peux pas wallah
-Moi : tu veux pas être avec moi, tu m'dis attends, j'ai pas qu'ça à faire.
-Hatem : t'es jeune Sou', t'as 16 pijes c'est rien ça, attends et j'te promets quand t'auras 20 ou 21, on s'marie toi et moi. (Il s'est approché et il a collé son front au mien en appuyant fort, il faisait mal mais j'voyais son regard noir.) j'ai pas fini de profiter d'largent. Attend c'est tout ce que jdemande.
-Moi : nan j'attends pas... (il s'est retiré et il s'est retourné)
-Hatem : dégage dépêche Souad, wallah j'vais vraiment m'zahaf, dégage.

J'suis sortie de la en marchant vite, j'avais v'là les larmes qui coulaient. Ça voulait pas s'arrêter. J'pouvais pas rentrer chez moi au cas où quelqu'un y serait. Alors j'cours jusqu'à la tour d'à coté en pleurant, j'rentre et j'descend et j'm'assois à l'entrée des caves, j'ai les genoux coller à moi et mes mains autour ma tête dans les genoux et j'pleure telle une grosse hmara. Quelques minutes plus tard j'entends des hommes parlaient en se dirigeant vers moi. J'capte pas leur conversation mais j'aperçois leur lampe torche (y avait pu de lumière). J'reconnais les voix de Khalid, un grand du quartier, c'est un peu le maitre ici et de son meilleur pote Soufiane. Quand ils m'aperçoivent Khalid dit à Soufiane de monter. Direct il s'exécute et Khalid s'approche de moi. J'ose même pas le regarder mais lui il est là devant moi il attend sans rien dire. Au bout de quelques minutes il parle.

-Khalid : lève la tête (doucement j'lève la tête comme une hagouna) wesh Souad, tu fou quoi ici, tes frères ils vont te défoncer (je hoche les épaules pour dire zehma j'men fou) il se passe quoi là.
-Moi : rien
-Khalid : sisi regarde t'es là tu pleures wesh t'as quoi ?
-Moi : mais rien.
-Khalid : tu t'ai fait taper par tes frères ?
-Moi : nan
-Khalid : quelqu'un de la cité ?
-Moi : nan.
-Khalid : t'sais quoi j'ai tout mon temps alors j'attendrais jusqu'à ce que tu parles. J'veux pas voir les ptits d'la tess entrain de pleurer comme ça.
-Moi : laisse c'est rien c'est compliqué.
-Khalid : chose compliqué veut dire problème de coeur et wesh prend toi pas la tête avec ça, ça sert à rien les sentiments à ton âge.
-Moi : trop tard
-Khalid : c'est qui ?
-Moi : Hatem... (jsais qu'à lui j'pouvais lui dire, c'est un grand mais il ouvre jamais sa bouche, il est là pour tous les petits, pour nous, nous aider et nous conseiller et nous mettre plus ou moins dans le droit chemin même si lui c'est le mec très respecté tout ça parce que c'est un dealeur de malade, ça fait pas longtemps qu'il est sorti du hebs, et pour lui c'est fréquent, il compte même plus ses passages en prison)
-Khalid : si j'ai un conseil à te donner c'est de pas t'approcher de lui, il va tomber dans pas longtemps, c'est lui la cible en ce moment, et il est de pire en pire. Tu veux pas être la femme d'un tolard quand même ? r'garde Zineb comment elle souffre à cause de moi. (Zineb c'est sa hlel)
-Moi : t'as raison, j'rentre chez moi salam.
-Khalid : handek à lui. salam

Il était grave gentil, mais il m'a fait grave peur avec son « il va tomber dans pas longtemps ». j'ai peur pour mon chéri, peur pour mon Hatem, j'veux pas le voir tomber, coincé au hebs, j'veux pas j'suis triste. J'suis chez moi dans ma chambre, j'menferme et j'pleure. J'pleure pour sa gueule, et j'le sens que c'est que le début de la souffrance, que j'ai déjà souffert pour lui mais que c'est loin d'être fini...

Sa y es on est samedi, on décolle au bled. Deux bonnes petites semaines. J'ai tenu ma promesse à Hatem et j'suis allée au cimetière. C'est l'heure du retour. Nouvelle année à la tess, mais ça sera une année extra-mouvementée...

Petite Cendrillon amoureuse du Prince du Ghetto [Chronique]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant