35. [Niels] Comme avant mais différent

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Et Nathalie Imbruglia chantait https://www.youtube.com/watch?v=VV1XWJN3nJo

C'est un coup frappé à la porte de l'appartement qui nous fit sursauter. Nous somnolions après avoir fait l'amour. [oui, fait l'amour. Je changeais soudain de vocabulaire : il ne s'agissait pas de baise et je découvrais la magie de deux corps portés vers le plaisir]

j'arrive, grommela Niels, et se tournant vers moi. Bouge pas, je reviens vite.

Il se leva grognant, enfila son boxer et le tee-shirt que je portais la veille. J'étais d'une humeur égale à la sienne. Qui venait nous déranger dans notre bulle? Il prit soin de refermer la porte de sa chambre en sortant, elle donnait directement dans le salon. J'entendis qu'il parlait à un garçon, puis deux. Des sacs se posèrent lourdement sur le sol. Jamie et Gustavo, ses colocataires. La poisse! Ils ne devaient pas rentrer dans deux jours ces deux-là? Je passais en revue dans mon esprit l'état du salon et ce qu'on y avait laissé traîner la veille au soir. Mon manteau, mon jean, mes chaussures, mon sac, nos chocolats chauds jamais bus, le café que Niels avait commencé à préparer. Si nous avions voulu être discrets, c'était fichu. Cela dit, notre slow devant tout le monde hier soir, notre départ précipité de la fête et avant ça notre dispute n'avaient pas dû passer inaperçus. Je me levais pour essayer de rassembler le peu de mes affaires éparpillées sur le sol de la chambre: ma petite culotte, mon soutien-gorge. J'empruntais un autre tee-shirt à Niels dans sa pile. Celui-ci, toujours blanc, portait cette fois-ci l'écusson de son équipe de hockey. Je rassemblais tant bien que mal mes cheveux dans un semblant de queue de cheval mais je ris nerveusement visant mon reflet dans le miroir. C'était plus une crinière indomptable qui m'apparut. Mes joues étaient roses, mes lèvres gonflées et je souris de voir mon corps aussi marqué par le plaisir reçu et partagé tout au long de cette nuit. Jamais un lendemain avec Grégoire n'avait eu ce goût, ne m'avait fait sourire. Ces matins-là ne portaient que ma peine et lui ses regrets. il n'y avait ni café, ni sourire. Aucune grasse matinée à profiter de nous deux. Juste le désespoir de se quitter encore, qu'il me quitte encore, de le voir rongé de culpabilité, de l'entendre "regretter d'avoir cédé. L'excitation de la veille était retombée et je lisais dans son regard la peur que je m'effondre.

C'est à cet instant que Niels entra dans la chambre mon jean et son tee-shirt à la main alors que j'étais perdue dans ces pensées mélancoliques toujours plantée devant le miroir. Il passa ses bras autour de ma taille sous mon tee-shirt et creusa mon cou pour y poser son menton.

je ne vais plus pouvoir porter un de mes tee-shirts sans penser à toi...ça me plaît.

Je me retournais contre son torse pour m'y lover. C'était tellement agréable. Niels ajusta cette étreinte et je me sentis tellement bien, tellement protégée.

tes colocs sont rentrés?

moui...tu sais comme je les aime mais là vraiment je n'avais aucune envie de les voir ! Je suis désolé

pas grave, je l'embrassai d'un petit smack

Il fit remonter ses mains sur mes seins.

-si c'est grave! J'avais d'autres plans pour nous pour cette journée ! Mais là, si tu veux un café, il va falloir le partager avec eux!

-je suppose qu'ils ont compris que tu n'étais pas seul?

Il me fit un clin d'œil.

tu leur as dit que c'était moi?

non pas encore, je te laisse leur en faire la surprise !

Il a compris à mon sourire qui s'est aussitôt éteint et ma mine déconfite que mon humeur avait aussitôt changé.

-eh Charlie ! Ça va aller ?! Ça te dérange qu'ils soient là?

-non...enfin...

- dis moi Niels resserra ses bras autour de ma taille comme pour renforcer la connexion entre nous.

- ils pensent peut-être que tu es avec une autre fille comme Lara ou..;

- ou qui? qu'est ce que tu insinues? Qu'ils ne peuvent pas m'imaginer avec toi?

- je ne suis pas...Ils sont peut-être habitués à te voir avec des filles plus tendance, plus jolies...

Je plongeais la tête contre ton torse comme pour étouffer ce que je venais de dire. Il m'écarta pourtant de lui et m'imposa son regard, les sourcils froncés comme ne semblant pas comprendre ce que je venais de lui dire.

je ne te suis pas là. Oui j'ai eu une ou deux aventures depuis qu'on est arrivés ici. Oui Jaimie m'a déjà vu avec d'autres filles à Vancouver dont Tessa. Mais je ne vois pas ce qui pose problème avec toi.

Tu sais bien...Je lui montrais mon corps de haut en bas d'un air évident.

Tu supposes quoi là? Que tu ne serais pas assez jolie pour moi?

Je fis la moue mais confirmant ses propos.

Il posa sa main contre ma joue, ce geste devenait habituel quand il voulait être très prévenant.

-Ecoute Charlie. On a pas trop le temps-là parce que si on ne sort pas bientôt de cette chambre, les gars vont faire des suppositions bien lourdes et je n'ai pas envie de ça ce matin. J'avais des plans bien plus agréables ce matin avec toi. On reprendra cette discussion plus tard mais garde bien en tête l'essentiel: ils ne vont être ni déçus ni surpris que toutes les fringues dans le salon sont à toi !

-comment ça?

Il ne me répondit pas s'empechant de sourire pour m'embrasser. Son baiser chaud, sensuel, enflammé me fit taire et me boosta.

-Enfile ton jean et rejoins-nous dare-dare !

Quand je sortis timidement de la chambre, Niels était assis sur un des hauts tabourets du comptoir de la cuisine tout comme Jamie et Gus à boire des chocolats chauds et avaler des tartines beurrées. S'ils ont été surpris de me voir, aucun n'en a fait pour autant cas.

Hej Charlie ! Tu veux du lait, il est encore chaud? Gus me tendit la casserole.

Du café plutôt? Niels me sourit d'un air innocent qui me fit fondre. C'est ainsi que je me suis moi aussi assise sur un de ces tabourets et que nous avons entamé une longue discussion sur leur voyage de Noël à travers l'Europe. Comment me sentais-je aussi à l'aise vêtue d'un simple jean et d'un tee-shirt de Niels pieds nus, cheveux emmêlés avec ces trois garçons? Rien n'avait finalement changé de nos relations, ni de notre amitié. Niels était assis près de moi, dévorait de la brioche au nutella. Il avait posé son pied sur le rebord de mon tabouret et sa cuisse touchait la mienne. C'était le seul contact entre nous mais il signifiait qu'il était là, près de moi en toute simplicité mais c'était si efficace. Une table, quatre amis , un petit déjeuner, une discussion à bâtons rompus. Ses doigts glissèrent plusieurs fois sur ma cuisse comme pour me signifier "je suis là. C'est comme avant mais c'est différent". 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 25, 2024 ⏰

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