Chapitre 11 - Jump, jump !

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Je suis légèrement en retard au rendez-vous fixé par Jaya. Avec toutes ces allusions autour des animaux de la basse cour, j'ai failli sortir de chez moi en bottes cavalières et jean slim. C'est clair qu'il y a plus pratique pour mettre des paniers. Ou pour courir après une horde de démons.

Legging noir, baskets blanches et doudoune chenille sur le dos, je passe l'entrée du gymnase indiqué par Jaya à proximité de Central Park. Je pénètre dans un hall qui semble vide. Pourtant, des bruits de ballons et de voix se répercutent des différents couloirs se présentant à moi. Génial, je vais devoir déambuler dans ce labyrinthe pour trouver Jaya.

Après avoir ouvert plusieurs portes donnant sur des vestiaires remplis d'affaires, mais dépourvus de leurs propriétaires, je prends un escalier qui monte à l'étage. Une lourde porte me bloque le passage et lorsque je l'ouvre, je tombe dans une salle immense où l'éclairage est aussi violent que le bruit qui y règne.

Deux groupes semblent se partager un terrain de basket au parquet ultra brillant. Il y a des enfants partout, mais tous sont occupés et cela me convient pour l'instant que l'on ne fasse pas attention à moi. Je remarque dans le fond de la salle des gradins courant sur toute la longueur et non occupés. J'imagine qu'en temps de match ils doivent accueillir des centaines de spectateurs. C'est peut-être l'absence de public qui provoque cet écho si puissant.

Un double coup de sifflet retentit sur ma gauche et j'aperçois un homme aux cheveux grisonnant signaler du doigt ma présence.

Crotte !

Une autre personne, sur la droite cette fois-ci et affublée d'une casquette à l'envers sur la tête, se détache du groupe pour venir à ma rencontre. Alors qu'il court vers moi, Jaya affiche un sourire étincelant. Mais ce ne sont pas ses lèvres qui retiennent mon attention. J'observe ses baskets blanches montantes. Ses mollets musclés et ses genoux à moitié dissimulés sous un short large en coton. Son débardeur rouge bordé de blanc dévoile des biceps dessinés.

Une réalité me frappe.

Il est musclé. Il est...

Quelle chaleur ici. J'enlève rapidement ma doudoune chenille, en détournant le regard.

— Je suis content que tu sois venue, me dit Jaya, essoufflé, tout en me serrant dans ses bras.

C'est la journée des premières fois. Première fois que je le vois si peu habillé et premier câlin. Du moins, ça y ressemblait.

— C'est comme ça que tu comptes mettre quatorze garçons dans ta poche°?

Jaya s'est écarté de moi. Il me tient par les épaules pour observer mon tee-shirt bleu et orange des Knicks. Heureusement que le tee-shirt me couvre les fesses car l'observation du basketteur est minutieuse.

—  Quatorze gamins ? Tu veux ma mort !

— En réalité, ils sont treize.

Je lui lance un regard d'incompréhension.

— Je serai le quatorzième à succomber à ton tee-shirt, réplique-t-il, de ce sourire crâneur qu'il maîtrise à la perfection.

— Tu espères me mettre mal à l'aise pour que je le retire, chuchoteur ?

— Je salue juste ton audace vestimentaire, postillonneuse. Que vas-tu t'imaginer ? Allez, viens !

Je le suis sans me départir d'un sourire qui me tiraille les joues. Je tente de le dissimuler en faisant des mimiques bizarres avec ma bouche, mais c'est un échec complet. J'aime nos taquineries.

Nous traversons un petit groupe d'enfants qui ne fait pas attention à moi et Jaya s'arrête devant l'homme au sifflet qui doit avoir une cinquantaine d'années. Il semble avoir un corps très tonique pour son âge et dégage un certain charme. Je suppose qu'il ne faut pas manquer d'assurance pour coacher des équipes de basket et je suis curieuse de découvrir comment se comporte Jaya avec les enfants.

BLOWER SOULOù les histoires vivent. Découvrez maintenant