35. Laisser aller...

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20:48 - Bowdon, Manchester

Dimanche soir j'étais allongée sur mon lit, fixant le plafond sans vraiment le voir. Le week-end avait été long, lourd, et épuisant mentalement.

Safie avait pris son premier médicament ce matin et j'étais restée avec elle, près du lit, dans un silence complet... les mots coincés dans ma gorge.

Après ça, elle avait passé sa journée au lit, silencieuse et moi... j'avais essayé d'être là. Pas en parlant ou en la conseillant, mais juste en restant près d'elle.

Et malgré tous mes efforts, je me sentais inutile et impuissante. Et j'étais pas habituée à ça... Être vulnérable, m'impliquer autant émotionnellement.

C'était pas moi du tout...

Le vibreur de mon téléphone brisait le calme donc je l'attrapais mais fronçais rapidement les sourcils en voyant qu'un message d'Asher venait d'arriver.

GROUPE APPLE

« ASHER : Salut tout le monde. Je tenais à m'excuser pour les récents événements. Je sais que mes commentaires ont pu blessés donc je vous dois tous des excuses. Surtout à toi Shani.

J'espère que tu me pardonneras.
Bonne soirée. »

Je lisais et relisais son message, sans savoir quoi en penser. Mes doigts commençaient à taper une réponse puis je me ravisais.

Le groupe était silencieux. Kaia avait lu, Tobias aussi, mais personne n'avait répondu. Pas même un petit « pas de souci » ou un « merci pour le message ».

Une autre notification m'a fait de nouveau fait sortir de mes pensées.

TOBIAS : Tu comptes lui répondre ?

Un sourire s'échappait de mes lèvres.

SHANI : Je vais le laisser cogiter un peu plus longtemps.

TOBIAS : Shanell Amani, vous êtes une femme cruelle.

SHANI : Seulement parce que les hommes le sont.

À peine avais-je envoyé ma réponse qu'il m'appelait en FaceTime. Mon cœur se serra légèrement et une chaleur familière montait en moi.

Je décrochais sans réfléchir et son visage apparaissait presque instantanément, allongé sur son lit, l'air tranquille, les traits détendus.

Il avait cet effet apaisant, même à travers un écran.

- Salut, dit-il doucement sa voix grave et calme.

- Salut, répondis-je, ma voix faible.

Il penchait légèrement la tête et restait silencieux un instant, m'observant attentivement. Son sourire en coin s'effaça, remplacé par une expression plus sérieuse.

- T'as pas l'air bien, remarqua-t-il.

- Long week-end, avouai-je simplement évitant son regard.

Il restait silencieux un instant, ses traits adoucis mais concentrés.

- Safie ? demanda-t-il doucement.

J'hochais simplement la tête et un léger blanc s'installait.

- Tu veux en parler ? dit-il son ton plus sérieux.

Encore une fois Tobias se montrait soucieux et je me demandais encore si on prenait la bonne décision en se montrant aussi vulnérable l'un à l'autre.

PRESCOTT - cas particulier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant