Elisabeth Collins, jeune New Yorkaise diplômée, voit sa vie basculer du jour au lendemain. Elle souhaite changer radicalement les prochains mois de sa vie pour tourner la page.
Quoi de mieux que les terres arides d'Australie pour oublier ?
Curtis...
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Avril
La chaleur de la boîte de nuit me colle à la peau, un mélange d'odeur de vodka et de parfum sucré qui sature l'air. Le Velvet est bondé. Partout autour de moi, les corps se pressent, et la musique fait vibrer le sol sous mes talons. Je me sens bien. Ou du moins, c'est ce que j'essaie de me faire croire. J'ai besoin de ça. Besoin d'être ici, de me perdre dans le bruit, dans la foule, dans cette illusion d'insouciance. Besoin d'oublier l'Australie, le ranch, les nuits sous les étoiles, les feux de camp et le timbre rauque de Curtis murmurant mon prénom dans l'obscurité. Besoin de me rappeler que j'ai une vie ici, que je ne suis pas cette fille qui attend un mec qui ne l'a jamais retenue.
Clover, déjà perchée sur ses talons de dix centimètres, se tourne vers moi avec un sourire complice. Son verre à la main, elle jette un regard au barman et me donne un léger coup de coude.
— Ok, Collins, mission de la soirée : obtenir le numéro du barman.
Je lève un sourcil en regardant le type derrière le comptoir. Grand, brun, sourire en coin, l'air sûr de lui. Il est attirant, mais sans relief. Je secoue la tête, amusée.
— Je croyais qu'on était venues pour danser ? — Tu peux danser et prendre le numéro du barman. Je crois en toi ! — Et pourquoi ce serait à moi de le faire ? — Parce que tu es célibataire. Et en manque.
Je lève les yeux au ciel.
— Je vais très bien, merci. — Bullshit.
Clover finit son verre d'une traite et s'accoude au bar.
— Allez ! Demande-lui s'il est libre demain soir. Tu peux même dire que c'est moi qui insiste, si ça t'aide à te déculpabiliser. — Tu veux pas y aller toi-même, vu ton enthousiasme ?
Elle rit et me pousse légèrement vers le comptoir.
— Tu as besoin de prouver que tu peux passer à autre chose.
J'hésite. Ce serait facile, non ? Flirter, jouer le jeu, donner mon numéro et faire semblant d'être une fille normale, qui ne pense pas à un homme à l'autre bout du monde. Je me redresse et m'apprête à parler quand une vibration contre ma peau me fige sur place.
Mon téléphone.
Un frisson me traverse la colonne vertébrale. Je sors mon portable de ma poche et mon estomac se serre violemment.
Curtis.
Ma gorge se serre, mon cœur cogne si fort que j'en perds la notion de la musique autour de moi. Tout disparaît, écrasé par ce prénom sur mon écran. Clover se penche immédiatement par-dessus mon épaule. Je verrouille l'écran aussitôt, prise de panique.
— C'est qui ? — Personne. — Oh non, non, non, Lilly, s'écrie-t-elle en m'attrapant le bras. C'est ton cow-boy !
Je ne réponds pas, mais mon silence parle pour moi.
