Chapter Eight

408 37 2
                                    

~Sunday 31st August 2014, 7:12PM~Di Angelo's house~

Sorenza's point of view

Sixtine et Louis avaient ouvert de grands yeux suite à la phrase qu'avait prononcée leur mère. Elena, qui ne comprenait sans doute pas la situation, continuait de manger comme si de rien n'était. Je relevai ma tête doucement vers la pouffe qui venait de dire ça. Je gardai pourtant mes yeux sur les morceaux de terre cuite noire qui contenait mon dîner. Je me relevai avec une extrême lenteur et mes orbes bruns se posèrent sur Ashley. J'étais consciente de mes yeux étaient remplis de larmes, mais pas des larmes de tristesse. L'eau qui brouillait ma vue était due à ma rage et à la déception envers mon père.

- Comment as-tu osé lui dire ça ? demandai-je à celui-ci, gardant mon regard sur la blonde qui avait épousé mon père. « Comment as-tu pu briser la confiance que j'avais en toi ? »

- Sorenza, Ashley est ma femme et...

- Je n'en ai absolument rien à foutre de ça ! Tu n'avais pas à lui dire ce qu'il s'est passé ! hurlai-je en posant enfin mes yeux sur celui qui m'avait permis d'être là.

- Je sais, je suis déso...

- Ne me dis surtout pas que tu es désolé, Nico ! Surtout pas ! Je croyais que je te faisais tellement honte que même maman ne le sais pas mais tu en parles à cette blondasse !

- Ne parle pas comme ça d'Ashley ! Si je t'ai demandé de ne pas parler de cette histoire à ta mère c'est pour ne pas qu'elle s'inquiète pour toi ! Elle préparait son mariage, je n'allais pas risquer de le briser alors que j'avais déjà brisé le nôtre !

- Sorenza, je ne voulais pas te brusquer, je pensais que vu que tu es assez, libre avec ton corps, disons, et que cette histoire ne te touchait plus... s'expliqua ma belle-mère en se confondant d'excuses.

- Je t'interdis de me parler ! criai-je en envoyant l'espèce de sculpture en marbre de la commode contre le mur derrière Louis et Sixtine qui sursautèrent.

- J'avais ramené ça de Cuba ! Ça coutait une fortune ! se plaignit ma belle-mère en regardant mes dégâts sur le sol.

- J'en ai putain de rien à foutre !

Mon bras balaya la table et tout tomba. J'entendais ma petite sœur pleurer mais ça ne m'empêcha pas le moins du monde à continuer à tout faire valser.

Je sentis des bras s'enrouler autour de ma taille et mes pieds se soulever du sol carrelé.

- Sorenza, calme-toi ! cria Louis.

- Lâche-moi ! Louis, pose-moi par terre tout de suite ! hurlai-je en me débattant mais il était bien trop fort pour moi.

Mes larmes de rage continuaient de dévaler mes joues et mes insultes franchissaient facilement la barrière de mes lèvres. Je me débattais fortement mais mon demi-frère resserrait son étreinte sur mon corps. Je sentais qu'on se déplaçait et qu'on montait les escaliers quand j'aperçu les marches noires. Je continuais de me débattre alors que Louis tournait je-ne-sais-où.

- Louis, putain de bordel de merde, lâche-moi tout de su-

Oh mon Dieu que c'était froid.

L'autre débile venait de me faire tomber dans sa baignoire remplie d'eau froide. Je me relevai difficilement mais restai les pieds dans l'eau glacée. Mon demi-frère, qui avait croisé les bras, s'avança vers moi en m'enroulant dans une grande serviette.

- Ça va t'es calmée ? Oh putain t'es gelée, me dit-il en me prenant dans ses bras.

Il est con ou bien ? C'est lui qui me fout dans un bain d'eau froide et puis il se plaint que je suis moi-même froide, j'hallucine hein ?

Et me demander si j'étais calmée, quelle question. Bien sûr que je ne suis pas calmée ! Je suis pire qu'énervée maintenant !

- T'es vraiment un idiot Louis ! Ton eau elle est glacée ! T'es un fucking imbécile !

- Comment ça elle est glacée ? J'avais juste la flemme de vider en allant manger, elle ne peut pas être si froide que ça. « Ah ben si elle l'est », confirma-t-il en trempant son doigt dedans.

- Pourquoi tu as fait ça ?! demandai-je en criant.

- Pour te calmer, mais je vois que je n'ai fait qu'empirer les choses, répondit-il en reculant de manière à être dans sa chambre.

- Oh non, tu crois ?

J'enlevai mon débardeur trempé et me dirigeai vers le dressing de Louis pour prendre un des t-shirts et l'enfiler. Il avait détourné le regard durant toute mon action et ça me fit rire intérieurement.

- Tu ne voulais pas te calmer. Ce n'est pas de ma faute si ma mère a dit... ça.

- Ouais, je sais mais ce n'est pas une putain de raison valable pour me jeter dans ta baignoire ! dis-je en retirant mon short, lui aussi trempé.

- Je n'aimais pas la manière dont tu parlais à ma mère ou à Nico.

- Je n'aimais pas le fait qu'Ashley sorte ça ou que mon père lui dise.

- Et c'est de ma faute ? Non. Donc ne rejette pas ça sur moi en me parlant comme tu le fais ! s'énerva-t-il.

- Je ne dis pas que c'est de ta faute mais tu n'aides pas à la situation en me plongeant dans un bain froid !

- Ma mère a raison en fait. Je ne comprends pas pourquoi tu te plains de t'être faite violée ! Encore maintenant ! Tu viens de te déshabiller sans pression devant moi !

- Rien que tu n'aies jamais vu !

- Justement ! Putain je n'arrive pas à croire que tu t'es faite violée ! Ton attitude montre clairement que tu n'en a rien à foutre ! Le soir où on l'a fait je ne savais même pas qui tu étais et en 15 minutes j'étais en toi dans les toilettes dégueulasses de la boîte ! Putain mais t'as pas honte ?

Mes larmes coulaient tout le long de mon visage mais je ne sanglotais pas. J'étais forte et malgré le fait que les paroles de Louis me touchaient au plus profond de moi, je ne devais pas flancher.

- Et vendredi je suis sure que tu t'en aies fait plein aussi ! Fuck, ton putain de vagin est plus visité que mon profil Facebook ! Ne t'étonne pas que tu te sois faite violée ! D'ailleurs je suis sûr qu'un viol avec toi ça devient consentant, t'as du lui en redemander non ?

Ma main atterrit violement sur le visage tiré par la rage de mon demi-frère. Comment pouvait-il me dire des choses pareilles ? On ne se connaissait pas depuis longtemps mais je le considérais comme mon frère, comme je considérais Sixtine comme ma sœur. Louis avait pris la place de mon frère et le remplaçait à la perfection, jusqu'à maintenant, où je sais que mon frère ne m'aurait jamais dit de telles choses.

Je partis en courant vers ma chambre et je fermai la porte à clé derrière moi. Je me laissai tomber sur le lit et vis qu'il était seulement vingt heures vingt-trois et que je mourrais de faim. Je n'avais pas l'intention de descendre manger ma part de lasagne donc je sortis des Oréos du tiroir de ma table de nuit et je les mangeai tous en un temps record tout en continuant de pleurer. J'avais toujours faim comme pas possible mais je ne me sentais pas de sortir de ma chambre alors que j'entendais des cris et des portes claquer, tout ça à cause de moi.

J'avais tellement faim.

Je refaisais une crise. Je le sentais au plus profond de moi que je recommençais mes crises.

Je me dirigeai rapidement vers ma salle-de-bain et vomis mes précieux Oréos dans les toilettes.


Black Mirror [Z. Malik | H. Styles]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant