Chapitre 3

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- GLENN -

Harceler quelqu'un c'est un peu comme écrire une symphonie.

Vous devez alterner les instruments aigus et les instruments graves pour obtenir une mélodie agréable.

Pour détruire quelqu'un, c'est exactement la même chose.

Vous alternez les actions graves et les actions peu importantes pour que la personne soit détruite de façon amusante.

Reprenons donc l'exemple de punkette.

On décide de commencer par une action peu importante - balancer ce vieux truc qui lui sert de jogging. On peut ensuite continuer sur de légères actions pour que la "symphonie" commence doucement. Puis, on se lance dans des actions beaucoup plus graves. On créé alors un dialogue entre les actions importantes ou non et on finit par la briser.

C'est aussi simple que ça de composer une symphonie de harcèlement.
Et puis surtout, ça permet de tromper l'ennui.

C'est impressionnant de voir à quel point je me fais rapidement une place dans un lycée. Je n'en suis qu'à mon troisième jour et déjà, je suis à la table des "populaires", entouré d'une bande de macaques tout juste bons à taper dans un ballon et de poupée grandeur humaine, mais pas assez réalistes vu le pot de peinture qu'elles ont à la place du visage et les coussins qu'elles ont à la place de la poitrine.
Et ça piaille et ça piaille. Aucune utilité ou intérêt. Enfin si, me servir de larbin. Mais même pour ça, ils ne sont pas les plus brillants que j'ai connu.
Leurs seules qualités c'est d'exécuter mes ordres et d'être assez cons pour me suivre dans des plans qui pourraient les envoyer en taule. Ben quoi, vous ne pensiez tout de même pas que mon père allait vraiment les protéger, non ?

Enfin bref, aujourd'hui, essayons de pousser notre symphonie un peu plus.
Réfléchissons bien et créons quelque chose de "joli".

Je leur suggère que ça pourrait être amusant de voir qui des béquilles ou des coups d'épaules pourraient faire tomber punkette en premier. Et ils sont enthousiastes, et ils lancent des paris. Vraiment trop simple.

L'après-midi, je suis aux premières loges pour voir punkette se prendre un premier coup d'épaule. Elle tangue un peu et jette un regard noir au footballeur qui l'a bousculé. Celui-ci repart sans même lui jeter un coup d'œil. Un peu plus loin, une fille déplie subitement sa jambe. Le malabar manque de tomber mais se retient à temps à un casier.
Toujours continuant dans le couloir, mais cette fois un peu plus prudemment, punkette se prend un coup d'épaule d'une Barbie. Elle vacille cette fois aussi et elle se met à froncer les sourcils, commençant à se douter de quelque chose.
Et soudain un autre coup d'épaule, donné par un autre gros bras, la fait chuter. Et malheureusement pour elle, sa tête tape le carrelage puisqu'elle ne s'est pas rattrapée.
Punkette relève doucement cette dernière, qui va sûrement être ornée d'une belle bosse demain matin, et je pars dans un fou rire devant son air totalement abruti. Les autres primates me rejoignent rapidement et se mettent à la pointer du doigt et à lui lancer des vannes.
Moi, je m'arrête aussi vite que le rire m'est venu et je contemple la scène, satisfait de la situation et de la sensation de pouvoir qu'elle me procure. Surtout en sachant qu'elle n'est pas au bout de ses peines.
Enfin, le chewing-gum se relève, traverse le couloir en courant et sort, pour retrouver sa plouc d'amie.

- ALIX -

Lila me rejoint, essoufflée, les joues rouges et les larmes aux yeux.
"Tout va bien, Lila ?
- Oui oui, me répond-elle en évitant de me regarder dans les yeux.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? T'as l'air bizarre...
- Rien, un con m'a foutu un coup d'épaule et j'ai fais un bisou au carrelage, ajoute-t-elle avec un micro sourire.
- Mouais. Ça n'explique pas totalement ton état.
- Bah, c'est juste ces stupides babouins pleins de tunes qui se sont foutu de moi. Rien de bien méchant, en somme.
- Et c'était qui ce type qui t'es rentré dedans ?
- Bah, personne. J'ai pas fais gaffe. C'est pas grave de toute façon. Je vais probablement avoir juste une bosse, lance-t-elle avec un sourire plus franc.
Comprenant que l'incident est clos et que l'ambiance est redevenu légère, je rétorque :
- Mais ton visage ma chéwie ! Pense-y, un peu ! Déjà qu'il est encadré de cheveux ROSES et qu'il est pas aidé par la Nature.
- Allons allons. Ne reporte pas la frustration qu'engendre ta petite taille sur moi. Je sais que ça te rassure de me critiquer alors je vais laisser couler pour cette fois. Après tout, je sais que suivre un modèle tel que moi est quelque chose de très difficile.
- Modèle ? Toi ?
- Mais bien sûr, chéwie, pas la peine de le cacher ; je sais qu'intérieurement, je suis ton modèle et que tu voudrais être comme moi.
- Oh mon dieu, je suis découverte. Comment as-tu compris que je rêve d'avoir une garde robe entièrement composée de vêtements punks roses ? Et puis, puisqu'on en est là, pourquoi ne pas me signer un autographe, Ô, Grande Lila ?
- J'en serais ravie ma chère. Mais garde le précieusement. Il vaudra de l'or quand je deviendrais la première punk à jouer du Mozart devant des milliers de personnes.
- Oh... Et pourrais-tu m'en signer plusieurs, histoire que je touche un joli pactole ?
- Mais bien sûr. Cependant, j'exige 30% de la somme récoltée.
- Attends, tu vas me taxer alors que tu seras une star ?
- Tout à fait. On a jamais trop d'argent, dit-elle en imitant un rire machiavélique. Et puis quand j'en aurais assez, je m'arrangerais pour que le con qui m'a bousculé finisse à genoux devant moi. Mwahahahaha.
- J'espère au moins que tu me laisseras voir ça.
- T'en fais pas, je prévoirais même un seau de pop-corn.
- Excellente idée.
Et nous partons dans un grand fou rire, cet incident derrière nous.
Comment aurait-on pu savoir que ce n'était que le début et que la situation était loin de s'arranger ?

N.d.a : Ouah... J'aurais finalement réussi à le sortir ce chapitre - certes avec beaucoup beaucoup beaucoup de retard mais il est sortit quand même. Vraiment désolée du retard. ^^''
J'ai pas vraiment d'excuses à vous donner. Simplement que j'ai beaucoup de devoirs et que j'ai pas mal de périodes de manques d'inspiration...
Donc voilà, encore désolée. J'espère sincèrement garder l'inspiration et écrire un prochain chapitre bientôt. N'hésitez pas à commenter que ce soit pour m'adresser des reproches ou me faire des compliments.
À la prochaine, j'espère.
Latte

Another breath...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant