- ALIX -
Enfin, cet abruti me lâche et s'éloigne.
Je ne le comprends pas.
Je ne comprends pas ce qu'il raconte.
Il veut que j'ouvre les yeux ? Mais sur quoi ?
Qu'est-ce que je n'ai pas vu ou pas voulu voir ?- GLENN -
L'après-midi passe rapidement et j'ai tout le loisir de contempler la naine se creuser la tête. Je la vois souvent jeter des coups d'œil vers moi, comme pour essayer de deviner ce que je lui cache.
Et dans ces moments là, je lui fais des grands sourires pleins d'hypocrisie.
Et elle le sait. D'ailleurs, je la vois plusieurs fois s'apprêter à me faire un doigt mais à chaque fois, elle semble se rappeler que se faire remarquer n'est pas une bonne chose dans ce lycée.
Pas débile, la plouc.
Bien. Maintenant qu'elle se torture bien l'esprit, passons à l'autre personne qui mérite d'en prendre plein la...
"Glenn"
Je suis soudainement interrompu dans mes pensées par une voix stridente.
"Que puis-je faire pour toi euh... Allie ?
- Marie. Non rien, c'est juste que je voulais savoir pourquoi tu n'arrête pas de regarder Garcia depuis tout à l'heure.
- Garcia ?
- Ben ouais, la boursière.
- Ah c'est ça son nom ?
- T'étais en train de matter une fille dont tu connais pas le nom alors que t'es en cours avec elle depuis 1 semaine et qu'on t'en a parlé le premier jour ?
- Si seulement il y avait quelque chose à matter. Et pour répondre a ta question, non, je regarde juste l'effet que j'ai sur cette sale gamine.
- Y a pas l'air d'en avoir tellement. On dirait qu'elle te jette plus des coups d'œil meurtriers qu'autre chose.
- C'est justement l'effet que je cherche à produire.
- Alors comme ça on est masochiste Glennounet ?
- Absolument pas Maria.
- Marie.
- Ah ouais... C'est ce que je voulais dire. J'ai une mauvaise mémoire des prénoms.
En fait, c'est surtout que je vois pas l'intérêt de me rappeler du tien... Ou de ceux des autres d'ailleurs..
- Oh, c'est pas grave, me lance-t-elle avec un clin d'œil - j'ignore par quel miracle son faux-cil ne tombe pas. Et du coup, je voulais en profiter pour te dire qu'on organise une fête ce soir. T'en es ?
- Bien sûr, je réponds avec un sourire carnassier.
Elle papillone des yeux pendant quelques instants, charmée par mon sourire, puis j'ajoute :
- On en est où avec miss carnaval ?
- Aujourd'hui, on a rempli son casier de détritus. On a plus qu'à attendre qu'elle l'ouvre ce soir. Hier on l'a bousculé en lui balançant des insultes. Avant-hier on l'a fait passer pour une conne en allemand - dommage que t'ais pas pu voir ça puisque tu fais espagnol. Quant à ce week-end, on compte commencer à répandre des rumeurs.
- Vous vous amusez bien ?
- Oh oui. Surtout depuis qu'elle a une énorme bosse en plein milieu du front. C'est vraiment une bonne chose que tu sois arrivé, maintenant on s'amuse beaucoup plus, ajoute-t-elle avec un sourire qui aurait pu rivaliser avec ceux de la pub Colgate.
- Par contre, vous n'allez pas un peu trop vite en besogne ?
- Comment ça ?
- Vous ne la détruisez pas un peu trop vite ?
- Tu veux qu'on ralentisse ?
- J'ai pas dit ça Carrie.
- Marie.
- Oui, oui, excuse moi. Je disais donc, pas besoin de ralentir. C'est juste que le jeu se terminera plus rapidement.
- Ah... Bah, pas grave. Ce lycée ne manquent pas de boursiers qui peuvent nous servir de jouets.
En à peine une semaine, ils sont déjà devenu aussi méprisants ? C'est un record.
Vraiment... L'être humain est quelque chose de vil et de cruel.- ALIX -
Toute la journée, j'ai tourné et retourné les paroles de Glenn Marchal -Ben quoi ? C'est pas parce qu'il est incapable de retenir un nom et un prénom que c'est mon cas. - dans ma tête.
Et c'est encore ce que je fais lorsque je retrouve Lila à son casier.
Celle-ci ouvre la porte et subitement, quelque chose tombe.
Des détritus.
Je regarde l'intérieur du casier et je constate qu'il est recouvert d'immondices.
Il y a de tout ; des papiers, des mouchoirs, des chewing-gum, des restes de fruits, des canettes dont du soda coule sur ses cours, etc.
Je me tourne vers Lila, complètement abasourdie.
Elle est pâle comme la mort.
"Lila, qu'est-ce que c'est que ça ?
- J'en sais rien, murmure-t-elle.
Peu à peu, la trentaine d'élèves présents dans le couloir se mettent à rire en nous pointant du doigt et certains prenant des photos.
Et soudain, une idée horrible traverse mon esprit.
D'une voix hésitante, je demande :
" Est-ce que c'est la première fois que ça t'arrive ?
- D'avoir l'équivalent du contenu d'une poubelle dans mon casier ? , répond-elle d'une voix légèrement chevrotante. Oui. Jamais ça ne m'était arrivé.
- Lila, as-tu subi d'autres formes d'intimidation à part celle-ci et celle du jogging ?
- Non.
- Menteuse.
- Je ne mens pas.
- Si. Sinon tu me regarderais dans les yeux.
- Arrête d'être parano. Je ne suis pas harcelée, ajoute-t-elle en me regardant dans les yeux.
Pour la première fois de ma vie, je n'arrive pas à croire à ce qu'elle dit. Et je ne comprends pas pourquoi elle ne m'en parle pas.
- Tu me le dirais si tu l'étais, hein ? Tu sais que tu peux compter sur moi, pas vrai ?
- Bien sûr Lili, dit-elle en me frottant la tête. Mais je te l'ai dit. Tout va bien.
- Alors comment tu expliques que ton casier soit dans cet état ?
- Je ne voulais pas t'en parler pour ne pas t'inquièter mais j'ai humilié un gars en allemand avant-hier et il a dû se venger aujourd'hui. Tu sais, le temps qu'il réfléchisse. Nan parce qu'on sait toutes les deux que tant qu'ils ont du fric, ils n'ont pas besoin de réfléchir. Faut les comprendre. Ils ont plus l'habitude. Alors forcément, ils mettent du temps à trouver une idée de vengeance.Je ne suis absolument pas convaincue par son explication. Mais j'ai envie de croire en elle alors je vais me taire et attendre qu'elle me parle de ce qu'il lui arrive... Enfin, je vais plutôt observer la situation et intervenir dès que j'aurais des preuves qui appuieront mon idée. Tout en priant pour que je n'en trouve pas.
- GLENN -
Le soir, je me retrouve parqué dans une voiture, une Barbie géante à chaque bras. Pendant tout le trajet, je n'ai eu qu'une envie ; sauter en marche.
Elles n'arrêtaient pas de parler et de rire. Un truc à vous donner des envies de suicide, quoi.
Quand enfin nous sommes arrivés, je suis sortis de la voiture avec l'impression de revenir de l'Enfer.
Toujours accrochées à mes bras, les deux pouffes me guident à travers une grande maison - Bien que largement plus petite que la mienne. - et nous rejoignons rapidement ma bande de primates. Ils commencent à rire, à s'agiter et à s'asseoir près de moi en écoutant presque religieusement toutes les anecdotes que je leur sors en affichant un air de poisson rouge béat sur leurs sales tronches.
Puis au fur et à mesure de la soirée, de plus en plus de filles nous rejoignent ; certaines aspirent la bouche d'un mec, d'autres se frottent outrageusement contre d'autres gars qui ont l'air complètement défoncé et/ou franchement excité - Franchement, ce serait sympa de m'éviter cet horrible spectacle. - et deux se trouvent sur mes genoux et essayent de me faire monter dans une chambre histoire qu'on "fasse plus ample connaissance".
Il y a un an ou deux, je n'aurais pas hésité et je me serais sûrement tapé les deux à la fois. Seulement, j'ai réalisé un soir que la baise d'une nuit n'avait rien d'excitant et de drôle.
Oh bien sûr, ça reste agréable mais ça n'a aucun intérêt. Même contempler le visage de certaines filles, en pleurs, le lendemain matin était insipide.
C'était la même chose avec l'alcool d'ailleurs.
À la fin, tous avaient le même goût et cela les rendaient sans saveur.Je revins subitement sur terre lorsque quelqu'un tire ma manche et m'appelle.
Je reconnais la fille de cet après-midi - Élodie ? Marcy ? - qui me demande si elle peut me parler.
Comme le spectacle que j'ai sous les yeux et sur les genoux commencent à me gonfler, je décide de la suivre ; ce sera toujours plus intéressant que rester ici. J'écarte les jambes et les deux nanas qui me collaient tombent lamentablement au sol. Elles affichent alors une tête abrutie, ne comprenant pas comment elles ont pu se retrouver par terre.
" Oh désolé. Je dois y aller, et je crois que j'ai un peu trop bu, je lance, en utilisant une voix pâteuse.
- C'est pas grave, Glenn, répondent-elles, en chœur avec un sourire aux lèvres.
- Tu veux qu'on te ramène ? , ajoute l'une d'elles avec un sourire coquin.
- Non, c'est bon. Ma conductrice est là, je lance avec un clin d'œil."
Je m'éloigne donc avec la fille et j'attends qu'elle me dise ce qu'elle me veut.
"Tu veux vraiment que je te ramène Glennounet ?
- Non merci, j'ai déjà un chauffeur. C'était juste une excuse pour pouvoir savoir ce que tu me voulais. Ah, et ne m'appelle pas Glennounet. Ça me rappelle ma mère et à moins à ce que tu tiennes à passer pour elle, ça ne sert à rien sinon m'insupporter.
- Oui oui, d'accord.
- Alors, qu'est-ce que tu me voulais ?
- Juste te dire qu'on a une info très juteuse sur la punk et un excellent moyen de la détruire vu qu'on a même des preuves de cette info.
- Je t'écoute.
Elle se penche vers moi et me chuchote quelques mots à l'oreille - Bien qu'avec le bruit, elle n'en avait pas besoin. - et me révèle un truc que je n'aurais jamais soupçonné et qui pourrait effectivement la briser si ça venait à se savoir.
Je souris machiavéliquement à la fille qui me retourne ce sourire, amusée par la situation.N.d.a : Alors alors, qui a trouvé ce secret ? :3
Et sinon, vous avez aimé ? Détesté ?
Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
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Another breath...
Teen FictionUne année au lycée ? Tout ce qu'il y a de plus banal pour la plupart d'entre nous. Malheureusement pour Alix Garcia, jeune boursière dans un lycée de riches, ce ne sera plus son cas dès lors qu'elle croisera la route de Glenn Marchal. En effet, celu...