Chapitre 18

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- GLENN -

Alors que je monte les escaliers pour rejoindre des "amis" avant d'aller en cours - et m'assurer ainsi qu'ils ne font pas de la merde -, je vois une silhouette passer à toute allure devant moi et je l'entends heurter le mur.
Il ne me faut qu'une seconde pour réaliser que cette silhouette, c'est Garcia. Et deux autres pour me précipiter devant ce qui semble être son cadavre. Je prends une grande inspiration pour retrouver mon calme -Non je ne m'inquiète pas pour elle. C'est juste qu'assister en direct à la mort d'une personne n'est pas quelque chose qui vous aide à garder votre calme. - puis je me baisse à sa hauteur et aussi rapidement et doucement que je le peux, je prends son poul et contrôle sa respiration. Bon visiblement, elle est toujours en vie.
Le problème, c'est que vu la force du choc qu'elle vient d'encaisser, elle a peut-être un traumatisme crânien ou d'autres blessures plus importantes. Sans perdre de temps, je prends mon téléphone et appelle l'infirmière puis le SAMU qui m'explique que des ambulanciers vont arriver dans quelques minutes. Alors que je viens à peine de raccrocher, j'entends une voix hait perchée me demander :
"Mais enfin Glenn, pourquoi tu fais ça ?"
Je relève la tête vers une blonde et deux brunes dont les têtes me disent vaguement quelque chose.
"Comment ça pourquoi je fais ça ?
- Ben c'est vrai quoi... C'est juste une boursière qui m'a manqué de respect alors on s'en fout qu'elle reste par terre après que je l'ai poussé, non ?
Je reste silencieux pendant quelques instants le temps de bien assimiler l'information et m'assurer que je n'ai pas mal entendu puis j'explose :
- Non mais t'es complètement malade ou quoi ?! La détruire moralement et physiquement c'est une chose mais ce que tu as failli faire là, ça s'appelle un homicide pauvre gourdasse ! Voir un homicide volontaire vu que tu l'as poussé exprès, espèce de trou du cul ! T'as failli la buter !
- Non mais c'est quoi le problème ? C'est juste une boursière ; une pauvre fille quoi. Et de toute façon ton père nous trouvera des avocats, non ? rétorque une des brunes.
- Nan mais tu te fous de ma gueule, là ?! Tu crois vraiment que mon père vous défendra dans un procès pour meurtre ?! Mais tu rêves éveillée là ma pauvre fille ! D'autant plus qu'avec votre connerie vous nous mettez tous en danger. Imaginez un peu qu'ils découvrent notre petit jeu avec elle et que des boursiers osent témoigner. Mon père ne pourra pas se permettre de mettre sa réputation en jeu dans un procès pour meurtre ET harcèlement.
Une fois qu'elles ont bien compris le sens de mes paroles, un air effrayé prend place sur chacun de leurs visages.
- Maintenant, vous dégagez et en quatrième vitesse, j'ajoute d'un ton toujours haineux."
Elles hochent la tête et filent.
Bien. Il faut maintenant que j'engueule cette idiote de Garcia. Non mais quelle putain d'idée lui est passée par la tête pour répliquer dans des escaliers. Voir pour répliquer tout court. Tsss. Va falloir très vite que je rafermisse mon contrôle sur elle.

Les secours arrivent quelques minutes après l'infirmière et me demande si je veux les suivre. Je m'empresse de dire oui et je les accompagne.
Il vaut mieux que je sois là quand elle se réveillera pour écouter ce qu'elle va leur dire et m'assurer qu'elle ne crachera pas le morceau.
Durant le trajet nous menant à l'hôpital, elle reprend conscience. Et bien qu'elle semble complètement dans le gaz, elle me reconnaît tout de suite. Elle s'apprête à me poser des questions quand un ambulancier la coupe en lui demandant son nom, son prénom, son âge, si elle a mal, ce dont elle se souvient, etc. afin de vérifier probablement qu'elle n'a subi aucun dégât. Ce dont je lui suis bien reconnaissant d'ailleurs puisqu'il m'évite de devoir répondre à ses stupides interrogations. Oui, je sais, il ne fait que son travail. Mais vous savez, il est parfois nécessaire d'apprécier les talents du "petit peuple". Grâce à lui elle ne m'emmerde pas et d'une part, ça me permet de savoir dans quel état est sa tête et qu'en plus ça me permet de préserver la mienne d'un mal de crâne carabiné qu'une longue discussion en ambulance pourrait provoquer.
Lorsqu'on arrive, elle est rapidement conduite dans diverses salles d'examens et lorsqu'elle ressort, un infirmier s'arrête à ma hauteur et m'explique la situation. Apparemment elle n'a qu'une légère commotion cérébrale d'où son évanouissement. Mais il me " rassure" en ajoutant qu'il n'y a rien de grave et qu'elle va juste rester en observation pendant deux jours. Pas comme si j'en avais quelque chose à faire mais bon... Du moment qu'elle en assez bon état pour m'écouter et fermer sa gueule, je n'ai rien à demander de plus. Enfin, continuons de jouer le jeu ; je dois lui parler.
Je demande alors à l'homme d'une voix faible et d'un ton paraissant angoissé s'il peut m'emmener la voir. Il semble tout d'abord réticent mais devant mes yeux pleins de - fausses - larmes, il change rapidement d'avis et finit par m'indiquer où se trouve sa chambre. Sans perdre un instant, je m'y rends d'un pas décidé et entre sans même frapper. Elle est là, allongée sur son lit et aussi pâle qu'un cul, et quand elle pose ses yeux sur moi, je vois parfaitement que mes remontrances que j'espérais courtes vont en fait être plus longues que prévues.

Another breath...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant