Chapitre 4

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   Ses bras desserrèrent petit à petit leur étreinte autour de moi, et ça me fit grogner. 

Je n'étais pas capable, maintenant que je l'avais auprès de moi, de le laisser partir. Mon instinct me hurlait de le ramener dans ma chambre de l'y enfermer, et de le marquer comme mien.

   - Vous êtes Harry, n'est-ce pas ?

Hébété, je me reculais, non sans attraper la main de mon âme sœur, et regardai la personne qui venait de me parler. Celle-ci était une femme plutôt grande, fine, un visage à l'expression douce, de grands yeux bleu océan, et des petites oreilles pointues.
Elle ressemblait étrangement à l'un de ces lutins peuplant les contes de noël que pouvait me raconter ma grand-mère quand j'étais jeune.

   - Oui je suis Harry. Mais comment le savez-vous ? la questionnais-je, curieux.

La femme me regarda et me sourit.

   - Je savais que tu viendrais.

Incrédule, je me tournais vers mon âme sœur. Ayant été interrompu, je n'avais pas encore pu le détailler correctement, alors que j'en mourrais d'envie.
Je ne fus pas déçu, loin de là.
Il était magnifique avec son visage fin et cette petite expression enfantine, ainsi que ces grands yeux bleu qui pétillaient de malice, et d'une autre chose que je n'arrive pas à déterminer. Son corps plutôt svelte, peut-être un peu musclé ainsi que ses petites oreilles pointues appelaient à la luxure... Il était tellement mignon avec sa petite taille qui me donne envie de le protéger envers et contre tous, de l'enfermer à double tour dans une pièce afin q'il nu lui arrive jamais rien... Et soudain, l'idée qu'un corps aussi divin que le sien ne pouvait qu'avoir un prénom tout aussi divin me traversa l'esprit.

   - Louis.

Entendre sa voix me surprit. Elle était comme son apparence : douce et belle.

   - Pardon ? demandais-je doucement.
   - Tu veux savoir mon prénom, je te le donne : je m'appelle Louis.

J'avais raison, son prénom est exquis. Il est celui de nombreux rois de France, il est désormais celui de mon roi à moi.
Mais comment a-t-il pu deviner que je souhaitais qu'il me le donne ?

   - Je pense que nous avons beaucoup de chose à t'apprendre jeune Harry. Assieds-toi près de ce tronc d'arbre, nous allons t'expliquer. me dit la femme en m'indiquant de la main un tronc d'arbre abattu depuis un moment apparemment.

Et l'idée de l'avoir vu debout quelques années auparavant me serra le cœur. Obéissant, je prenais place à côté du tronc, et Louis vint se mettre à ma gauche, près de moi, pour mon plus grand plaisir. Incapable de m'en empêcher, je posais ma main sur sa cuisse, me permettant ainsi d'avoir un lien plus direct avec lui. La dizaine de personnes qui se cachait derrière la femme, que je n'avais pas remarqué avant et qui avait suivit mon geste, me sourirent tendrement.

   - Bien. Pour commencer, je m'appelle Johanna, et je suis la mère de Louis. Nous sommes enfermés ici depuis bientôt quinze ans, parce que les habitants de la ville préféraient nous vénérer nous, plutôt que M. Hardwin.

Oh, alors cette dame est ma... belle-mère ? Je ferais mieux de bien me tenir si je veux pouvoir mériter Louis. Mais qu'est-ce que je raconte, on ne peut rien me refuser. Enfin si mais... Je ne préfère pas l'envisager.

   - Mais qu'est-ce que vous avez fait de mal ? demandais-je.

Je suis peut-être beaucoup trop naïf et il est possible qu'un jour ma naïveté soit ma perte, mais en attendant, pour quelles raison un homme sain d'esprit enfermerait-il, ce que je devinais être une famille, parce que celle-ci est sans doute venue en aide aux citoyens de cette ville ?!

   - Comme toi, nous ne sommes pas tout à fait humain Harry. Nous pouvons agir sur la terre, l'eau, l'air et le feu, nous avons simplement aidé afin que les récoltes soient plus abondantes, pour que tout le monde puisse vivre heureux et en bonne santé. Selon nos idéaux, nous agissions normalement, nous aurions même dû faire un peu plus pour aider, mais nous ne savions pas comment...

   - Selon vos idéaux ? Je ne comprends pas ...

   - Nous sommes une espèce bien particulière d'elfes. Tes ancêtres ont dû te parler de nous, nous sommes très vieux de plusieurs centaines d'années. Tu dois savoir qu'il existe plusieurs race d'elfe, cinq pour être précis : les elfes de lumière, des bois, gris -ou de lune-, de l'eau et enfin les elfes noirs. Notre famille est un mélange de tout cela, ce qui nous a donné une autre vision du monde, et beaucoup plus de pouvoirs. C'est nous qui avons peuplé ce petit village en premier. Nous avons accueillis les humains à bras ouvert, adorant les écouter parler de leurs coutumes, ainsi que de leurs habitudes de vie. Ils nous apprenaient à vivre sans magie, et nous, en échange, leur fournissions de quoi ce nourrir grâce à elle. Nous avons toujours vécu en harmonie tous ensemble avant que ce Paul Hardwin n'arrive. Nous avons été tranquille pendant quatre ans, après, il a décidé de construire cette prison et de nous y enfermer dedans. Louis n'était âgé que de cinq ans...

Je tournais mon visage vers mon compagnon, qui avait le sien baissé depuis le début de la conversation.Je me sentais honoré de me retrouver avec cette famille. En effet, ma grand-mère m'avait souvent parlé des elfes, les introduisant dans des histoires qu'elle me racontait avant que je n'aille dormir quand j'étais petit, ou alors juste comme ça pendant une conversation. Elle m'avait de nombreuse fois répété à quel point leur espèce est noble et rare. Je sais qu'un nombre important des leurs ont été tués par peur ou parce qu'ils avaient été réduit en esclavage.C'est un grand privilège que mon futur calice en soit un.

   - Mais, je ne comprends pas pourquoi vous n'avez pas essayé de rentrer en contact avec nous ! Il y a le téléphone, les lettres... Nous aurions pu vous aider depuis bien longtemps !  

   - Nous en sommes conscient et nous vous remercions, mais Louis n'avait que cinq ans. Toi, tu es bloqué dans le physique de ta majorité depuis plus de cent ans, alors que mon fils n'a que dix-neuf ans. Il n'a pas encore passé le cap de l'âge adulte et ne connaît donc pas encore l'immortalité. Je savais que tes parents t'enverraient toi pour régler cette affaire, j'avais eu une vision à ce propos. Mais si tu venais trop tôt, tu n'aurais peut-être pas reconnu Louis en tant que futur calice, et il serait mort d'un chagrin d'amour. Tout ce que je veux, c'est le bonheur de mon petit garçon et il ne le trouvera qu'avec toi, Harry.

Son discours me coupa la respiration. Cette famille avait vécut tellement de choses horribles... Et ils continuaient d'en subir pour le bonheur de l'un des leurs... Je trouvais ça magnifique et tellement triste en même temps. Je ne pus m'empêcher de me rapprocher du petit elfe et de le prendre dans mes bras.

   - Je te promets que je te sortirai de là !

Ces paroles, je ne les lançais pas en l'air. Je vais m'y tenir. Je sais que ce sera probablement très long, parce que j'allais tout de même engagé un procès contre l'un des Préfet, et qu'il allait falloir mener l'enquête pendant de longs mois, afin de recueillir le plus possible de preuves qui pourraient prouver que ce Hardwin est un enculé de première, et que nous allions devoir rassembler tous les Préfets du pays afin qu'ils puissent donner leur avis, mais j'ai confiance. J'ai confiance en mes parents, en notre politique. Je sais qu'ils ne veulent que le bien et la vérité et que de ce fait, ils seront de mon côté.Je ne m'inquiète pas pour ça. Non, je m'inquiète pour Louis, qui, durant toute cette procédure restera ici, enfermé, loin de moi. Je ne peux pas les faire sortir sous peine d'être tué. Ils ne peuvent pas s'enfuir pour les mêmes raisons. Les elfes font le bien, ils sont incapables de blesser ou de tuer quelqu'un intentionnellement. 

J'ai peur pour lui... 

Comme s'il avait compris ce que je ressentais, il colla un peu plus contre moi, et posa sa tête contre mon cou.

   - J'ai confiance en toi Harry, je sais que tu ne nous laisseras pas tomber. me dit-il de sa magnifique et mélodieuse voix.




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