A New Vampire

Chapitre 17

  Lorsque nous passâmes la porte de ma chambre, je sentis le corps de Louis se contracter. D'une légère pression de la main, j'essayais de le rassurer, mais cela ne fonctionna pas, et il s'arrêta et se tourna vers moi, me priant du regard de passer devant.

Son appréhension de rencontre ma mère me déconcertait. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il avait si peur. Il est vrai qu'il est toujours impressionnant de rencontrer sa future belle-maman, je parle en connaissance de cause, j'ai toujours peur de faire un faux pas et de perdre la confiance que Johanna a placé en moi ! Mais j'ai l'impression que pour mon Lou', c'est plus profond que cela. Il a peur que ma maman ne l'apprécie pas. Je devine que c'est certainement dû à un manque énorme de confiance en lui, mais il est mon calice, le compagnon que la vie m'a choisis, il ne peut-être qu'accepté et aimé par la femme qui m'a mise au monde... Mais comment lui faire comprendre ?

Quand je m'apprêtais à m'arrêter et à lui dire quelque chose de rassurant, je me rendais compte que nous étions déjà arrivé dans le salon, et je pouvais voir ma mère assise de dos, certainement en train de coudre quelque chose.

   - Ça va aller. dis-je en me retournant vers lui et en posant délicatement mes lèvres sur les siennes.

Il me lança un petit sourire tout crispé, puis, sachant que c'était le bon moment, je me raclais la gorge. Anne posa alors ce qu'elle était en train de faire et se retourna vers nous. Ses yeux brillèrent dès qu'elle les posa sur Louis et elle se leva précipitamment pour le prendre dans ses bras, m'obligeant à lui lâcher la main.

   - Bonjour Louis. lui dit-elle, une fois qu'elle fut décidé à le laisser respirer.
   - Bonjour Madame. répondit mon Elfe, d'une petite voix dans laquelle transparaissait sa timidité.

Ma mère rigola.

   - Voyons, appelle-moi Anne ! Tu vas devoir me supporter pendant de longues années, autant utiliser nos prénoms tout de suite !

À l'évocation d'une vie commune, mon Lou' rougit et se retourna vers moi, l'espoir remplissant les traits de son visage. Apparemment, j'allais devoir le rassurer sur certains points... Mais ne pouvant le faire tout de suite, je prenais simplement sa main et la serrais doucement à nouveau.

   - Merci, Anne. répondit-il alors.
   - Oh mais c'est normal, mon chéri ! Aller, allons nous asseoir qu'on puisse papoter un petit peu. décida ma génitrice tout en entraînant Louis par le bras.

Je crois que ma mère vénère le mot "papoter". Sincèrement. Elle ne fait que cela, tout le temps ! Avec moi, mon père, le cuisinier, le chef de la sécurité, TOUT LE MONDE. Et je peux vous assurer qu'à la longue, ça devient extrêmement pénible. Surtout qu'elle ramène souvent les mêmes sujets sur le tapis, ou alors, au contraire, elle passe du coq à l'âne...
Autant dire que désormais, après avoir compris son petit jeu, dès qu'elle prononce ce verbe, je trouve toujours une excuse pour m'en aller. C'est peut-être méchant, mais au moins, je m'évite un mal de tête horrible ! Même si, techniquement, je ne peux pas avoir de céphalées puisque je suis un vampire... Mais je vous jure que c'est tout comme !

   - Alors Louis, parle-moi de toi : qu'est-ce que tu aimes ? Quels sont tes pouvoirs, je veux tout savoir !

Ses pouvoirs ? Je n'ai même pas pensé que Louis aurait peut-être voulu me les montrer...
Et soudain, je me sentais mal. Mon petit Lou', si peu sûr de lui... J'aurais aimé qu'il me montre ses capacités -que j'imagine tout à fait incroyable, comme lui-, afin que je puisse le noyer de compliments.
Il le mérite tellement !

   - Et bien, j'aime beaucoup la nature : l'eau, la verdure, le soleil, les animaux. Mais vous devez le savoir puisque je suis un Elfe. Ensuite j'aime beaucoup la musique. Si je n'avais pas été enfermé, je pense qu'aujourd'hui, je saurais parfaitement jouer du piano. Pour ce qui est de mes pouvoir, je ne sais pas encore...