A New Vampire

Chapitre 29

  Assommé, perdu, triste, inquiet. Tous ces sentiments s'entrechoquaient et je ne réagissais toujours pas. Pourtant, tous s'activaient autour de moi : Niall avait réussi à neutraliser l'individu, et au loin, je percevais d'autres membres de la sécurité ainsi que mon père, mais j'étais incapable de bouger. Le corps de Blaise Fisher gisait toujours devant moi, et je ne savais plus quoi faire. Il était mort à cause de moi. Cet homme, qui avait déjà tant souffert et qui avait une petite fille, était mort parce qu'il était venu témoigner pour aider.
Et sa fille ? Qu'allait devenir Charlee ? Est-ce qu'on allait la placer dans l'un de ces orphelinat où elle serait probablement malheureuse ? Non, c'était impensable. Mon dieu, qu'est-ce que j'avais fait ?

  Quand je relevais la tête, je vis mon père et Niall s'approcher. Ils semblaient me parler, mais je n'entendais rien. J'étais trop perdu, choqué et apeuré. Mon ami voulu poser sa main sur mon épaule, mais quelque chose l'en empêcha. Comme si une force surnaturelle m'entourait et me protégeait, empêchant quiconque de me toucher.
Louis.

  Abandonnant mon père, Niall, et le corps de Blaise, je me relevais et sautais sur la porte. En quelques secondes à peine j'avais ouvert la porte de notre appartement sécurisé, et j'entrais en trombe dans le salon.

   - LOUIS ? hurlais-je, ma voix se brisant en ne le trouvant pas.

Je me dirigeais vers la cuisine, mais personne ne s'y trouvait. Il en était de même pour la salle de bain. Je sentais l'angoisse monter, et n'ayant pas l'habitude de ressentir ce genre de chose, je dû m'arrêter quelques instants et me retenir sur un meuble afin de ne pas tomber. Une douleur vive traversait mon corps. Fermant les yeux, je me mis à avancer vers notre chambre, dont la porte était fermée. Lorsque je l'ouvris, je découvris un bazar qui m'immobilisa. Les affaires de Charlee se trouvaient sans dessus dessous. Ses vêtements gisaient d'un côté, ses produits de soin de l'autre. De plus, le lit était défait, ce que Louis détestait. En regardant en dessous, je ne vis personne.

  C'est alors que je remarquais que l'armoire était légèrement entre-ouverte. Retrouvant un peu d'espoir, je m'y dirigeais et ouvrais lentement la fine porte en bois. Un soulagement sans faille m'assaillit lorsque j'y trouvais Louis, tenant une Charlee les yeux mouillés et enroulée dans une couette. La couette de notre lit. La petite avait son doudou contre elle et un biberon de lait se tenait à ses côtés. Louis, quant à lui avait les yeux fermés, et je devinais de par la petite ride entre ses yeux qu'il essayait au mieux de se concentrer.

Il m'avait protégé.

   - Lou ? l'appelais-je doucement en posant l'une de mes mains sur sa joue.

Il sursauta en ouvrant les yeux et serra un peu plus le bébé contre lui pour le protéger. Quand il me reconnu, il soupira, se releva et se jeta contre moi. Il posa son front contre mon épaule, et je caressais lentement son dos. Charlee, coincée entre nous deux s'agita ce qui fit sourire Louis.

   - J'ai eu tellement peur... chuchota-t-il. Il arrivait droit sur nous, et- et tu m'as dit de partir, je ne pouvais rien faire ! s'énerva-t-il soudain en me lançant un regard qui se voulait accusateur, mais qui ne fonctionna pas vraiment.

   - Tu m'as aidé, Lou. Tu as protégé Charlee, tu m'as protégé. Je suis très fier de toi mon petit Elfe.

   - C'est vrai, j'ai réussi ?

Sa réaction me fit rigoler et je ne pus m'empêcher de l'embrasser tendrement, désormais totalement rassuré quant à son état. Il était là, dans mes bras, en bonne santé, ainsi que Charlee. Ils allaient bien tout les deux.

  Nous restâmes encore un moment comme ça, lui dans mes bras et la petite Charlee couchée sur notre lit, coincée entre divers coussins et couettes afin qu'elle ne puisse pas tomber. Il m'avait expliqué qu'il avait construit, grâce à sa force mentale, un semblant de bouclier autour de moi. Ce bouclier, constitué de vent, empêchait toute personne -ou chose-, de m'approcher.