A New Vampire

Chapitre 31

  - Alors ? me demanda Louis en accourant vers moi.

Je refermais précautionneusement la porte blindée, et ouvris mes bras afin que mon compagnon puisse venir s'y réfugier. Fermant les yeux, je prenais le temps de me calmer, tout en resserrant mon étreinte. Mon compagnon, se rendant compte de mon état commença à jouer avec mes cheveux. Il enroulait des mèches autour de ses doigts et s'amusait à les voir rebondir lorsqu'il les lâchait.

   - Est-ce si mauvais que je le pense ?

Comprenant qu'il attendait une réponse avec impatience, je rouvris les yeux, prenait l'une de ses mains dans la mienne et le menais jusque dans le salon. Une fois dans la pièce, je l'entraînais à mes côtés sur le canapé, et le laissais poser sa tête sur mon torse.

   - Je ne sais pas, Louis. Je n'en ai aucune idée, et c'est ça qui me fait peur. Je me suis toujours débrouillé pour que tout dans ma vie soit prévisible. Pour moi, ça ne faisait aucun doute : cet homme avait tellement commis d'atrocités qu'il serait jugé coupable et serait exécuté... Je pensais qu'il n'y avait aucune autre issue possible. Mais tu les aurais vu Louis, ils ont peur, et un homme qui a peur est un homme facilement manipulable. Si jamais ils décident de le libérer... Je veux simplement te donner une vie normale et heureuse, Louis.

Ma voix était enrouée par l'émotion, et mes yeux remplis de larmes qui ne demandaient qu'à couler sur mes joues. J'aurais tellement aimé pouvoir donner à Louis la vie qu'il méritait, le bonheur qu'il méritait. Mais même ça je n'étais pas capable de le faire. Je ne pouvais pas rendre mes parents fiers, je n'avais rien fait pour cela. J'avais échoué, et dans ma chute j'entraînais l'homme que j'aimais et notre petite fille.

   - Tu sais Harry, rien n'est encore joué, il y a encore de l'espoir. Moi je garde espoir. Je garde espoir parce que j'ai confiance en toi et que je sais que tu auras fait ce qu'il faudra pour les convaincre. Tu es quelqu'un de bien, Harry. Et je ne veux pas que tu croies le contraire, je te l'interdis. Je suis heureux à tes côtés et c'est tout ce qui compte. affirma-t-il.

Et encore une fois, alors que j'allais mal, alors que j'allais peut-être le perdre, c'était mon compagnon, mon âme-sœur, mon futur calice, qui me faisait retrouver le sourire. Comment ne pas sourire après avoir entendu ce genre de chose. Je n'étais peut-être pas tout à fait humain, mais j'avais tout de même des faiblesses, et Louis était l'une d'elles.

   - Et je voudrais te remercier. enchaîna-t-il. Je sais que j'ai beaucoup de retard, que je ne connais pas grand chose sur certains sujets, et ça me frustre d'ailleurs, mais j'essaie au mieux de rattraper ça. Je veux te remercier parce que tu m'as toujours tout dit. Tu m'as toujours tout dit malgré mes lacunes qui me font être un grand enfant et surtout, malgré tes instincts de protection. Ta maman m'a donné un livre à ce sujet, c'est le premier que j'ai lu de ma vie, et j'ai adoré, mais j'ai également compris beaucoup de choses. Je sais que tu souffres beaucoup que je ne sois pas encore ton calice, et pourtant tu n'as pas de sautes d'humeur, tu ne me rejettes pas, tu es patient. Tu aurais pu devenir fou et me sauter dessus, mais non, tu es là, moi dans tes bras, frottant simplement ton nez pour t'enivrer de mon odeur. Tu as fait ça pour me protéger, et ça montre à quel point tu m'aimes, et j'ai peur de ne pas assez te montrer que moi aussi je t'aime, et que moi aussi je serais prêt à faire n'importe quoi pour toi...

J'avais la gorge serrée. Pour moi, Louis avait toujours été un égal. Certes il n'avait pu aller à l'école, mais ses parents avaient réussi à lui apprendre les bases de ce qu'il fallait savoir, et ils s'étaient très bien débrouillés. Louis était intelligent, d'ailleurs il était certainement l'une des personnes les plus intelligente que je connaisse, et je savais pertinemment que, motivé comme il l'était, il ne mettrait que très peu de temps avant de rattraper son retard. De plus sa curiosité naturelle allait beaucoup l'aider. Mais qu'il doute sur le comportement à adopter avec moi, je ne pouvais pas l'imaginer.