Chapitre 24

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  Durant quelques instants, je restais totalement muet. Je me demandais comment cet homme, que je n'avais jamais vu jusqu'à maintenant, avait pu pénétrer dans cette pièce, alors que chaque individu avait dû décliner son identité avant de gagner sa place. Mais en même temps, je m'attendais à cela. Et puis, mon père m'avait mis en garde.

Ils vont essayer par tous les moyens de me désarçonner, de me troubler, de me tromper, mais surtout, ils vont essayer de me faire commettre une erreur. Et ça, il est hors de question que ça n'arrive.

Alors pour me donner du courage, je me concentrais uniquement sur Louis. Je me remémorais la couleur de ses yeux, son sourire, la façon qu'il a de rougir et de baisser la tête lorsque je le complimente, ou alors la position qu'il a adopté pour dormir : sur moi, entre mes bras, sa tête contre la mienne. Je me remémorais également la manière dont il avait accueilli Charlee, le fait qu'il l'ai tout de suite pris sous son aile et qu'il s'occupe superbement bien d'elle. Tous ses souvenirs rassemblés me revigorèrent et m'apportèrent une force supplémentaire, une force qui, jusqu'à maintenant n'était qu'une petite lueur au fond de moi, et qui, désormais, devenait une belle et vive flamme loin de s'éteindre.

L'espoir, voilà ce que je ressentais. Louis est mon espoir d'une vie heureuse, longue et, je l'espère, en sa compagnie. Il est mon espoir de trouver la paix, et surtout, de vivre le grand amour.

Alors je me concentrais là-dessus, et une petite voix, comme venant du fond de mon âme, me chuchotait en boucle « j'ai confiance en toi » et « je t'aime » inlassablement comme si ces mots avaient été enregistrés et étaient maintenant lus par mon corps. Mais ces paroles, au lieu de me faire peur, de m'affoler, ou de me demander si je ne devenais pas complètement marteau, me rassurèrent. Elles me rassurèrent parce que c'était Louis qui me parlait. Mon amour me parlait, et, même si je ne saurais dire comment il le pouvait, j'en étais extrêmement content.

À son tour, il me donnait de la force. La force dont j'avais besoin pour répondre comme il le fallait à cet homme, c'est-à-dire avec une bonne dose de sarcasme et d'insolence.

   - Oh ! Bonjour monsieur- ? m'exclamais-je à haute et intelligible voix, cachant toute l'appréhension que j'avais pu ressentir lorsqu'il avait prononcé ces paroles.

Un ricanement ce fit entendre près de moi, et, tournant la tête vers le bruit, je découvrais un Zayn retenant un grand sourire, et un Liam caché dans la poitrine de son vampire. C'est de lui que venait le bruit. Même Andy, qui, d'habitude était si professionnel, ne cachait pas le petit sourire qui ornait son visage. Je posais rapidement mon regard sur mon père, et ses yeux brillants m'encouragèrent. Chaque personne présente dans cette pièce et me connaissant un minimum avait compris ce que j'allais faire, et, apparemment, ils avaient hâte d'en découvrir le résultat.

   - Martin, je m'appelle Heath Martin. Mais vous n'avez pas répondu à ma question. me répondit l'homme d'une voix dure, les sourcils froncés.

   - Excusez-moi de vouloir savoir à qui je m'adresse. Martin, n'est-ce pas un nom de famille courant en France ?

Si mes souvenirs étaient bons, le calice de Paul Hardwin était décédé en France. Il était fort probable que ce Heath, malgré son prénom à consonance anglaise, ai des origines françaises, peut-être même a-t-il connu Hardwin, ou son calice, et s'est finalement rallié à leur cause...

Ou alors, autre hypothèse tout à fait plausible, l'homme que j'avais en face de moi était peut-être l'un des responsables de la mort du calice, et Hardwin aurait très bien pu le contraindre à l'aider.

Ce serait tout à fait son type.

   - Effectivement, c'est le cas et, pour répondre à votre question cachée, je suis bien Français. répondit-il avec agacement.

A New VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant