A New Vampire

Chapitre 10

  Soudain parcouru d'une énergie débordante certainement due à un trop plein d'adrénaline, je me levais en vitesse, non sans avoir auparavant sentis une dernière fois l'odeur de Louis et je sortis de la chambre, très vite suivit par Niall. J'aurais bien demandé à ce dernier de ne pas me suivre, histoire qu'il ne soit pas mêlé à cette conversation, mais je savais très bien qu'il aurait protesté et qu'au final, ça n'aurait servit à rien. 

   - Vous êtes sûr de ce que vous faites ? me demanda-t-il tout de même avant que ma main ne touche la poignée de la porte d'entrée.
   - Non. Absolument pas. Mais ça vaut le coup d'essayer, non ? lui dis-je en le frappant amicalement sur l'épaule.

Il hocha la tête et sourit lentement.
Je prenais alors une grande inspiration et baissai la poignée. Une fois la porte ouverte, mes yeux se posèrent inévitablement sur cette construction de pierre où était enfermé Louis ainsi que sa famille. J'étais certain de pouvoir le sentir d'ici... Mais je préférais ne pas me focaliser là dessus et tournai la tête vers l'entrée de la ville. Deux hommes, l'un plutôt grand, brun et l'autre petit, blond, tous deux assez bien habillés, marchaient d'un pas décidé dans notre direction. Derrière moi, Niall ferma la porte de la grande bâtisse et se plaça à mes côtés.
Lorsqu'ils arrivèrent à notre hauteur, ils s'arrêtèrent et nous inspectèrent de bas en haut d'un regard dédaigneux : nous n'étions que deux petites souris inoffensives pour les serpents qu'ils étaient. Hardwin n'avait certainement pas eu le temps de les prévenir que j'étais ici et ils ne savaient pas à quoi je pouvais ressembler. 

   -Bonjour messieurs ! dis-je d'un ton arrogant.

Niall ricana.
Lui aussi adorait jouer le rôle de l'emmerdeur de service. Tout le monde dit que nous formons une bonne équipe.

   - Qui es-tu ? me demanda le plus grand, retroussant sa lèvre supérieur comme s'il allait grogner, ce qui me fit sourire.

Je savais que notre discussion allait être... épique.

   - Le respect se perd de nos jours ! dis-je en tournant la tête vers mon ami blond, qui acquiesça. Reposez-moi votre question correctement et je vous répondrai.

Le plus petit, perdant certainement patience, s'approcha vivement de moi, m'attrapa par le col de ma chemise et me tira vers lui d'un geste brusque, son visage se retrouvant à quelques centimètres du mien. Je pouvais voir sa carotide bouger au rythme de sa pression sanguine. Alors comme ça il est humain ? C'est pourtant interdit...
Je me penchais un peu plus vers lui afin de pouvoir sentir ce nectar d'habitude si tentant pour moi et, à mon plus grand regret, mon idée se révéla juste : il empestait.
Et ce n'était pas parce que j'avais trouvé mon calice, loin de là. Les vampires, enfin ceux qui le désirent vraiment, peuvent, en travaillant, acquérir un odorat bien plus compétant. Grâce à cela, nous pouvons, dans le sang de nos victimes, découvrir chaque petit effluve et ce qu'il signifie. Par exemple, si le parfum de l'hémoglobine d'un humain se révèle être acide, dans le sens ou il est très fort et qu'il porte même quelques arômes de moisissure, vous pouvez vous dire que vous avez en face de vous la pire ordure qui soit.
Et malheureusement, nous sommes tombés sur l'un de ceux-là.

   - Ecoute-moi bien petite merde, mon collègue a été sympa avec toi, mais moi j'ai tendance à être beaucoup plus agressif. Si tu ne réponds pas, je me ferais un plaisir de te pendre par les pieds et de te laisser pourrir au milieu de cette place.

Niall, qui n'avait pas bougé jusqu'à maintenant, s'approcha de nous tout en rigolant. Dans sa main droite, il tenait un vieux dictaphone, qui, d'après ce que j'en connaissais, était en train de fonctionner.
Cet homme est un génie.