Chapitre 14

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  Après que ma chère maman ai fini sa distribution, et qu'elle ait au moins rencontré chaque famille, elle rappela les deux bras droits de Hardwin et les pria de nous faire visiter. Je compris que, par cette action, elle essayait du mieux qu'elle pouvait de les éloigner le plus longtemps possible de ces pauvres gens.Là où je devais me taire et laisser couler, ma mère pouvait agir. Je ne suis que l'enfant des dirigeants de ce pays. Mes parents ont tous les droits, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ce qui n'est pas mon cas. Evidemment, je possède tout de même un peu de pouvoir, mais je n'ai pas le droit d'agir directement. C'est à cause de cela que je ne peux pas faire souffrir cette pourriture comme je le voudrais : si je me rebellais contre le pouvoir de mes parents, nos citoyens pourraient l'apprendre, prendre peur, et demander à ce que je sois punis. Cela ne paraît pas trop grave dit comme ça, mais quand on apprend que la seule punition admise pour un vampire est la mort par le feu, ça calme. Et je ne peux pas faire ça à Louis. Il souffrirait tellement... Je pense que c'est aussi pour cela que ma maman est venue aussi vite : elle sait que, de par le fait que mon calice soit à la fois si proche et si loin de moi, je suis ingérable et imprévisible. Je sais très bien -et elle aussi-, que si quelqu'un touche à seul petit cheveu de Louis, je pourrais devenir excessivement dangereux. Si elle est venue, c'est pour essayer de m'aider bien sûr, mais surtout pour essayer de m'apaiser. Malheureusement, je ne serais apaisé que lorsque j'aurais fait Louis mien et qu'il partagera mon lit sans devoir me quitter tous les jours pour regagner sa prison. Et je sais que ça n'arrivera pas dans l'immédiat... Soupirant une nouvelle fois, je sortis de mes pensées et me concentrai sur la présentation des deux hommes.

   - Ici vous avez donc un petit parc, très agréable en été puisqu'il y coule une petite rivière, et derrière vous, le grand tunnel nous permet de stocker les vivres pour la ville en cas de problèmes. dit le plus grand en pointant la prison de mon Louis.

Un stock de nourriture, sérieusement ? Hardwin n'avait pas trouvé mieux comme explication ?

   - Pouvons-nous voir ce stock ? demanda ma mère tout en continuant de sourire.

Ai-je déjà dit qu'elle était la meilleure ? Comment allaient-ils se sortir de cette situation ?

   - Hum, ça aurait été avec grand plaisir, mais le chef nous en a interdit l'accès... Nous n'avons pas les clefs, je suis désolé. répondit le plus petit, Edmond, en prenant un air penaud qui, malgré qu'il se soit appliqué paraissait très très faux.

Evidemment, c'était trop facile. M'enfin, avec un bon coup de pied sur les cadenas, je l'ouvrai moi la porte ! Dommage que Anne Styles soit si polie et respectueuse... Sa bonté la perdra !

  Après cette petite visite, il fut temps pour nous de rentrer manger. Ma mère décida donc d'accompagner chaque famille chez elle, lui permettant de s'assurer qu'ils étaient tous sain et sauf. Du coin de l'oeil, j'avais remarqué que les deux bras droits de Hardwin enrageaient, ce qui me fit on ne peut plus plaisir. Je fus déçu de devoir partir si vite : j'aurais aimé pouvoir contempler leur état un peu plus longtemps !

Bon Harry, calme-toi, ce n'est pas le moment de faire ressortir ton sadisme intérieur.

  Lorsque tout le monde fut en sécurité, ma mère m'entraîna jusque dans la maison où Niall, Flora et moi avions élu domicile. Elle salua chaleureusement l'adolescente, bien qu'elles s'étaient déjà parlé, et elle s'assit sur l'une des chaise entourant la table de la cuisine, il était temps pour elle d'avoir des explications.
Avant de me lancer, je prenais tout de même le temps de remercier Flora pour ce qu'elle avait fait : prévenir ma mère avait empêché à une centaine de personnes de se faire empoisonner. Inconsciemment, elle avait accomplis un acte héroïque. Elle pouvait être fier d'elle.  Plus je parlais, et plus je sentais ma maman s'impatienter. Pour dire vrai, j'avais peur de tout lui avouer, j'avais peur qu'elle réagisse mal, qu'elle soit déçue de moi de par l'un de mes actes, ou qu'elle ne puisse pas m'aider. Si jamais l'une de ces trois choses se produit, je pense que je réagirais très mal. Il est vrai que c'est ma vie, que je dois la mener de par moi-même et non selon ce que les autres pensent, mais elle est ma mère, la femme qui m'a mise au monde, la femme qui m'a toujours protégée de ce monde absurde et rempli de colère, de haine et d'autres sentiments tout aussi noir. Elle est la seule femme de ma vie, et je ne voudrais pas la perdre pour des idioties. Alors oui, je suis fort, enfin, autant que je le peux vu la situation, mais elle sera toujours cette personne que j'écouterai quoi qu'il advienne. Et à ce moment précis de ma vie, j'ai vraiment besoin d'elle, parce que je suis perdu. Je suis perdu parce que je n'ai aucune idée de comment organiser la suite des choses, je ne sais pas ce qu'il va se passer, et ça me fait peur. Moi qui avait toujours tout fait pour que je puisse contrôler ce qui m'entourait, je ne peux plus le faire, et ça me fou la trouille. J'ai des indices, beaucoup d'indices qui pourront, à coup sûr, envoyer cette ordure de Hardwin trois pieds sous terre... Mais comment va se dérouler le procès ? Est-ce que les autres Préfets m'écouteront, me soutiendront ?

A New VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant