Chapitre 33

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  J'avais dû remercier Niall une bonne dizaine de fois avant de raccrocher et ainsi mettre fin à notre discussion. Sincèrement, sans lui, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Peut-être que je n'aurais pas trouvé Louis, peut-être que ce salaud de Hardwin serait toujours libre et continuerait de répandre le mal autour de lui. Je ne sais pas. Personne ne peut savoir. Mais je suis bien content de la tournure qu'ont pris les évènements.

À mes côtés, j'entends ma petite princesse gazouiller, et je ne peux m'empêcher d'aller la prendre dans mes bras, et de m'allonger dans le canapé avec elle couchée sur mon torse. Je ne lui parle pas, je me contente de caresser lentement ses petits cheveux. Je suis sûre qu'elle sera une petite fille magnifique. Elle l'est déjà. Je m'émerveille de ce petit être que je tiens tout contre moi et qui gigote lentement, le pouce dans la bouche, les yeux rivés dans les miens.

   - Tu vas en briser des cœurs, n'est-ce pas ?

Évidemment, le petit bout de chou ne me répond pas, mais je vois très bien qu'elle m'écoute attentivement.

   - Quand tu seras plus grande, je te parlerais de ta maman et de ton papa. Je t'expliquerai à quel point ton papa a été courageux et qu'il s'est battu pour toi jusqu'à la fin.

Parce qu'en effet, ça me tenait à cœur. Charlee n'était encore qu'un bébé, elle allait certainement nous considérer Lou et moi comme c'est vrai parents. Et même si nous l'aimons comme si c'était le cas, je trouve important qu'elle sache d'où elle vient et qui étaient ses parents biologiques. Je veux qu'elle soit fière d'eux et qu'elle comprenne que si les choses avaient été différentes, jamais elle ne nous aurait été confiée.

La petite gazouille à nouveau et je comprends très bien pourquoi : cette petite demoiselle vient de remplir sa couche. Vous m'en voyez ravi. C'est avec un air renfrogné que je me lève, emmenant Charlee avec moi, et me dirige jusqu'à la salle de bain. Posant le petit bébé sur sa table à langer improvisée, je lui retire son body que je lance directement dans une panière traînant dans un coin, et lui retire sa couche. Je ne peux m'empêcher de grimacer de dégoût et de retenir ma respiration le temps de plier, de mettre dans un sachet et de jeter la couche à la poubelle, tout en prenant soin de bien reboucher celle-ci afin qu'aucune odeur ne persiste.

   - Et bien ma belle, j'espère pour toi que l'odeur s'arrangera en grandissant ! ne pus-je m'empêcher de commenter.

Je prends ensuite une crème nettoyante que j'applique lentement sur ses fesses à l'aide d'un coton et, une fois complètement propre, je passe de la crème sur celle-ci afin que sa peau ne réagisse pas à cause du frottement du tissus de la couche.

Le temps de lui choisir un beau body, je la prends dans mes bras afin qu'elle ne tombe pas. Quand j'en trouve un à mon goût, tout blanc avec un petit Winnie dessus, je la pose à nouveau sur la table et lui enfile. Après tout ça je file dans la cuisine, prépare un biberon ainsi qu'une compote et fais manger Charlee.

Et ce qui me frappe à ce moment précis, c'est que je me suis habitué. Je me suis habitué à la présence de cette petite fille. Moi qui, il y a quelques jours encore, aurais refusé de changer une couche, je le faisais désormais, bon, certes, non sans ressentir un peu de dégoût, mais je m'y étais fait. Et de par ceci, je me dis que j'ai évolué, en bien. Je suis un homme –enfin, plutôt un vampire-, nouveau et je crois que ça me plaît bien.

Je suis fier de voir ce que je suis devenu. Tout ça c'est grâce à Louis, à mes amis, mes parents, mais aussi grâce à cette petite puce qui m'a montré que même quand on se retrouve seul, il y aura toujours quelqu'un qui sera là pour nous et avec qui on partagera un petit bout de chemin. Charlee a perdu ses parents, mais nous serons là, avec Louis, et je peux assurer que jamais je ne la laisserai tomber.

A New VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant