chapitre 7

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Gaël posa ses yeux partout sauf sur elle. Assis à la cuisine face à elle, un sandwich en mains, il ne pouvait se sortir de la tête cette image d’elle sortant des toilettes en serviette, la peau ornée de gouttelettes d’eau, et les cheveux humides, aussi noirs et longs qu’il le soupçonnait, telle une sirène sortant des eaux.

Il rougissait comme un gamin, il avait chaud, froid, et il était très mal en point à un endroit très précis de son anatomie. Seigneur ! Après la mort de Vanessa, il n’avait eu d’yeux pour aucune autre femme ; et voilà que cette fille, sans le faire exprès, lui mettait dans le cerveau d’inavouables envies.

De son côté, Rafella ne pouvait détacher ses yeux de Gaël attablé face à elle. Soit il le faisait exprès, soit il était inconscient de son charme. Ses cheveux mi-longs pendant sur ses yeux bleus, torse nu, vêtu d’un pantalon de jogging, pieds nus, il dégageait une aura de virilité et de sensualité vraiment troublantes. Tout compte fait, être kidnappée avait du bon, pensa Rafella. Le miracle divin qu’elle avait demandé était plus que sexy et faisait monter sa température à toute allure. La jeune femme regarda son ravisseur mordre à pleines dents dans son sandwich tel un loup affamé et se mit à imaginer  que c’était sa bouche à elle qu’il mordait ainsi. Mal à l’aise, elle se mit à se tortiller sur son siège.

Cet homme représentait tout ce que Christopher n’était pas. Il était plus beau, plus fort, plus viril, plus…sauvage. Elle se voyait parfaitement au lit avec lui en train de faire tout ce que Christopher n’avait pas voulu expérimenter. Ce devait être le paradis d’avoir un homme pareil à ses côtés matin, midi et soir.

C’était vraiment fou ! Elle était en train de fantasmer sur son ravisseur au lieu d’élaborer une stratégie pour s’échapper de là. Il l’avait séquestrée, et il allait probablement la tuer pour se venger d’une quelconque offense que lui aurait faite son père. Mais à bien y regarder, elle l’imaginait mal faire du mal à qui que ce soit. Bien qu’il lui en avait fait à elle en la retenant allongée dans une chambre durant 5 jours, sans bouger, immobilisée par des menottes, la nourrissant uniquement de pain et d’eau, et lui refusant le droit de prendre une douche. Encore une chance qu’elle n’ait pas attrapé d’infections ! et lorsqu’elle avait enfin eu l’opportunité de s’échapper, trop faible pour courir, les muscles en bouillie suite à son immobilisation forcée, elle s’était évanouie. Pour ca aussi, elle lui en voulait.

Soudain, il leva les yeux vers elle, et ce qu’elle y lut dans son regard la fit frissonner : un mélange de fureur…et de désir. Rafella déglutit péniblement alors qu’elle voyait une colère intense assombrir les yeux si bleus de son ravisseur. Il avait posé son sandwich et la fixait en fronçant les sourcils.

-          Vous ne finissez pas votre déjeuner ? demanda-t-elle.

-          Votre seule présence me coupe l’appétit.

-          Dans ce cas, vous n’aviez qu’à me laisser un plateau dans la chambre et vous en aller !

-          Vous n’êtes pas en prison.

-          Non sans rire ! où suis-je alors ? dans le ch6ateau de la princesse Jasmine ? railla-t-elle.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant