chapitre 25

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-          Non, non, non! Ce n’est pas le dossier que j’ai demandé ! s’énerva Rafaella. J’ai demandé les croquis d’été, pas ceux d’hiver Brenda !

Brenda, sa jeune stagiaire hocha la tête en tremblant de peur et repartit chercher le dossier que réclamait sa chef.

Rafaella se passa une main sur le visage, un brin irritée. Tout l’énervait ces derniers temps ; les gens, le soleil, la pluie, les embouteillages…la nourriture lui donnait la nausée, la chaleur lui donnait le vertige, elle avait tout le temps envie de dormir et se sentait de mauvaise humeur.

Gaël ne l’avait pas appelé depuis le jour où elle lui avait rendu la carte-mémoire. Des semaines s’étaient maintenant écoulées et il n’appelait pas pour lui communiquer des informations, à savoir, s’il avait ou non retrouvé le lieu où se distribuait la marchandise. La jeune femme soupira et décida de sortir prendre un café. Trois heures s’étaient écoulées depuis qu’elle travaillait à la création de vêtements plus audacieux et originaux. Mais sous son tracé à la fois fin et énergique, aucune robe, aucun maillot, n’arrivait à pointer le bout de son nez. Elle avait envie de hurler !

Elle prévint son assistante de son déplacement, et entra dans l’ascenseur qui devait la mener au sous-sol. La cabine était, comme elle l’espérait, vide.

-          Mais quelle chaleur ! gémit-elle en s’éventant de la main.

Elle suait à grosses gouttes et se sentait mal. Elle voyait trouble, sa tête lui tournait, elle avait chaud et  sentait qu’elle tombait de très haut.

Lorsque l’ascenseur arriva au sous-sol, Rafaella Belucci était évanouie sur le sol froid de la cabine.

                                                             XXX

-          La nourriture me soulève le cœur, je suis tout le temps fatiguée ou de mauvaise humeur, j’ai le vertige quelques fois…vous croyez que c’est grave docteur ? demanda Rafaella au docteur Richard, son gynécologue depuis qu’elle était toute petite.

C’était in quinquagénaire, avec des cheveux gris coupés en brosse, svelte, et qui portait des verres à montures écaillées.

Après qu’elle se soit évanouie, elle s’était réveillée sur le canapé de son bureau, des employés inquiets autour d’elle, et sa secrétaire qui lui passait un coton imbibé d’alcool sous le nez. Ils avaient tous insisté pour qu’elle aille voir un médecin. Au début, elle avait refusé, leur criant de se mêler de leurs affaires. Puis, elle s’était rendue compte qu’ils s’inquiétaient sincèrement pour elle et s’était excusée avant de prendre la route en direction du cabinet du docteur Richard, qui, à cet instant lui souriait.

-          Tes analyses de sang nt révélé que tu n’as rien de grave Rafaella. Au contraire, tu vas très bien.

-          Vous en êtes sûr ? pourquoi je me sens alors tout le temps nauséeuse et si fatiguée ? questionna-t-elle perplexe.

-          Ca ma petite, c’est parce que tu es enceinte.

La première réaction de Rafaella fut de rire. Elle éclata d’un rire hystérique, apaisé peu à peu, face à la mine sérieuse du gynécologue.

-          Quoi ? fit-elle enfin, abasourdie.

-          C’est merveilleux n’est-ce pas ? tu es enceinte de quatre semaines. Félicitations !

-          Quatre semaines ? répéta Rafaella.

-          Ah ma petite ! soupira le docteur. Les enfants sont une véritable bénédiction, tu t’en rendras compte bientôt.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant