chapitre 6

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Gaël ouvrit la porte. Une odeur fétide le salua aussitôt. Il fronça le nez et lança un regard vers le lit. Il savait qu’elle ne dormait pas. Dès qu’il avait ouvert la porte, elle avait tourné la tête dans sa direction. Et les rayons du soleil qui se reflétaient sur la baie vitrée devaient à coup sûr lui réchauffer la peau.

-          Vous puez ! lui dit-il en entrant dans la pièce pour l’aérer un peu.

-          Votre galanterie ne cessera de m’’éblouir ! railla-t-elle. J’en ai plus qu’assez. J’exige de prendre un bain, j’exige que vous m’enleviez ce bandeau ridicule sur les yeux, et j’exige que vous me donniez à manger ! cela fait 5 jours que vous me nourrissez à l’eau et au pain. J’en ai marre de ce régime. J’en ai marre !

-          Vous exigez ?

-          Parfaitement, j’exige !

Avec un sourire amusé, gaël regarda la jeune femme qui se tordait autant qu’elle le pouvait sur le lit. Dieu qu’elle était sexy !

Gaël s’approcha du lit et se pencha au-dessus d’elle pour la libérer des liens qui entravaient ses mouvements. Doucement, Rafella se redressa pour finir en position assise. Ses chevilles lui faisaient mal, ses bras et ses poignets étaient douloureux. Elle avait passé 5 jours dans cette position de torture ! Elle se sentait sale, faible, et elle avait faim. Elle, habituée au luxe, peu habituée à souffrir pour de la nourriture se trouvait dans la même situation que les gens qui crevaient de faim dans les rues. C’était horrible ! Elle tuerait ce taré qui la gardait emprisonnée, parce qu’elle ne méritait vraiment pas ca.

Lorsque son ravisseur lui ôta le bandeau qu’elle avait sur les yeux ; elle cligna plusieurs fois des paupières afin d’habituer ses yeux à la lumière crue du soleil qui entrait à flot dans la chambre. Car cette pièce claire, spacieuse, aérée, dont une large baie vitrée donnait une vue splendide sur la mer était bel et bien une chambre. Les yeux noirs de Rafella se posèrent alors sur celui qui la retenait captive et elle se mit en devoir de faire mentalement sa description. Elle se retourna sur le lit et posa ses pieds hors du lit, sur le plancher froid, avant de lever la tête vers lui. 1m90, bronzé, svelte et musclé, tignasse brune, yeux bleus, nez droit, jolie bouche, fossette au menton, et de grandes mains aux ongles soignés. Une pâle cicatrice comparable à un piercing ornait sa lèvre inférieure. Eblouie malgré elle, Rafella se perdit dans la contemplation de cet homme et se dit qu’elle avait sous les yeux un bien beau spécimen de la gent masculine. Et ce sourire moqueur qu’il avait à la commissure des lèvres !

-          Seigneur ! s’exclama-t-il alors. Même un gorille s’enfuirait en vous voyant se moqua-t-il.

Revenue de son éblouissement, le sang de Rafella ne fit qu’un tour. Oubliant la douleur et la faiblesse de ses membres meurtris, elle asséna à son ravisseur un violent coup de pied entre les cuisses puis un coup de coude sur la nuque alors qu’il s’effondrait à genoux sur le plancher.

S’échapper. Rafella n’eut que cette idée en tête. Mais comment faire alors que l’horizon n’était qu’une vaste étendue de sable et de mer ? Il n’y avait aucun bateau en vue, et aucune maison aux alentours. La jeune femme se mit à marcher. Elle se fichait de sentir mauvais, d’être à moitié nue, et d’avoir le vertige à chaque pas qu’elle posait. Elle voulait rentrer chez elle. Chez elle !

                                                                XXX

Gaël attendit encore 5 secondes. Mais elle ne revint pas. En soupirant, il sortit de la maison et se mit à marcher. Cette furie lui avait fait mal songea-t-il en frottant sa nuque douloureuse. Il lui ferait regretter son geste. Pour l’heure, il devait la retrouver. Elle ne devait pas être bien loin ! Il n’y avait personne dans le coin. Son chef le lui avait dit, en ajoutant qu’il n’y aurait ainsi personne pour déranger et qu’il y serait au calme pour réfléchir.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant